lundi 28 décembre 2015

Couacs en série

Au début du mois, nous avons appris avec soulagement l’arrivée d’un médecin traumatologue dans notre village. Enfin, le nouveau cabinet médical va pouvoir être utilisé. Enfin, les nombreux blessés n’auront plus à se diriger vers Saint-Gervais voire les urgences de Sallanches lors des jours de grande affluence.  Comme nous l’expliquions dans notre article du 14 Décembre, tout n'est pas entièrement réglé, notamment pour les habitants permanents des Contamines mais ce nouveau médecin va permettre de remplir une mission nécessaire pour une station de sports d’hiver.




Après l’inauguration des locaux le Vendredi 18 Décembre, la saison était lancée et nous n’avions plus à nous soucier de ce sujet. Enfin c’est ce que nous pensions.  En passant devant le cabinet médical, nous avons jeté un coup d’œil sur les informations affichées  en français mais aussi en anglais : « Médecine générale, traumatologie, Radiographies » « Le cabinet ouvre tous les jours,  y compris les samedis et dimanches ». Parfait, les conditions sont réunies pour répondre à la forte demande de la clientèle touristique et locale. Mais la lecture des informations suivantes nous a surpris « Honoraires non conventionnés ». Ces honoraires sont libres et peuvent dépasser ceux des spécialistes. Nous avons eu écho de consultations proches de 80 euros. Dans ce cas, la CPAM ne rembourse que 3.70 euros et la mutuelle se base sur le tarif conventionné de 23 euros. Cela est gênant pour un médecin occupant des locaux communaux. La convention signée avec la mairie aurait dû aborder ce point, d’autant plus que 4 mois de loyers sont gracieusement offerts. Le maire aurait pu prévoir ce cas de figure afin que tous les concitoyens puissent se faire soigner aux Contamines. 




Les horaires de consultation nous ont également laissés perplexes : 9h-11h et 16h-18h. Qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Est-ce seulement 4 heures d’ouverture par jour ou est-ce la plage horaire réservée aux rendez-vous ? En tous cas, c’est bien peu pour faire face aux nombreux accidents de ski tout au long de la journée, qui viennent s’ajouter aux nombreuses consultations quand la population de la commune est multipliée par 5,6 ou plus. Il est vrai que ce médecin est libre de fixer ces horaires d’ouverture comme les honoraires pratiqués, mais il faut que cela puisse répondre aux besoins de notre village. Et tout cela aurait dû être encadré par la convention signée avec la commune. 

Mais depuis le lundi 21 décembre, ces questions ne se posent plus puisqu’une affiche est venue s’ajouter sur la porte «  Le cabinet est momentanément fermé ». Quelle catastrophe s’est encore abattue sur notre village? Le médecin est-il parti dans une autre vallée ? D’après les informations que nous avons pu obtenir, un problème administratif serait à l’origine de ce contretemps. Pour qu’un médecin puisse exercer sa profession dans une commune, un certain nombre de démarches sont à effectuer. Tout d’abord, une inscription doit être faite au tableau de l’Ordre des médecins. Ensuite le conseil départemental  délivre une attestation qui permet au médecin de déclarer et de faire enregistrer son activité auprès de l’Assurance Maladie. Tout cela n’aurait-il pas été fait et aurait conduit à la fermeture du cabinet médical des Contamines ? Comment ça ? Le maire d’habitude si à cheval sur les petits détails administratifs n’aurait pas vérifié ce dossier ? Il est pourtant le premier à donner des leçons quant au respect des procédures administratives à suivre et à ne surtout jamais oublier. Aujourd'hui il reste une question essentielle : combien de temps le cabinet va-t-il rester fermé? Décidément, l’ouverture du nouveau cabinet médical des Contamines est bien chaotique. 




Autre dossier tout autant chaotique, c’est celui des navettes. Nous ne reviendrons pas sur les navrantes décisions prises pour cet hiver. Récemment nous avons été surpris de croiser une navette qui descendait de la Frasse. Pourtant, il nous avait été annoncé que ce hameau ne serait plus desservi faute de passagers suffisants. Cette réapparition des navettes sur cette route fait-elle suite aux très nombreuses protestations des habitants des hameaux abandonnés ?  Le maire et le directeur de l’EPIC ont-ils mangé leur chapeau  et accepté de revenir en arrière ? Admettront-ils de s’être trompés ? On peut toujours espérer…. 

Pour en savoir plus, nous avons cherché d’éventuels nouveaux horaires et circuits de navettes. Mais, c’est mission impossible !!! La navette passe à la Frasse mais on ne peut pas savoir quand.  Dans les prospectus de l’office de Tourisme : rien. Sur le site de l’Office de tourisme : rien non plus. Sur le site de la mairie : encore moins  car on n’y trouve que les horaires qui s’appliquent à compter du 7 février 2015 et on y apprend même que les navettes circulent gratuitement pendant les saisons d’été et d’hiver !!! Est-ce de l’humour ? Il ne reste plus qu’aux personnes qui résident à la Frasse à se poster au bord de la route et d’attendre le passage d’une navette. Elle passera, c’est sûr, mais on ne sait pas quand. 


Site internet de la mairie : 28 décembre 2015

Le circuit de Tresse a aussi été ré-ouvert. Les navettes qui devaient s’arrêter au Champelet poursuivent la route jusqu’au Pont des Crouets. Les indications se trouvent seulement sur les arrêts mais toujours rien sur les nombreux sites et documents dédiés à la communication. Finalement, le fonctionnement précédent n’était pas si nul que ça !!!

Autres horaires que nous avons cherchés pour ce début de saison : ceux de la nouvelle patinoire inaugurée en grandes pompes la semaine dernière. Une question simple : de quelle heure à quelle heure, ce nouvel équipement accueille-t-il des personnes désireuses de s’adonner aux joies de la glisse. La réponse n’est pas si évidente à obtenir. Pourtant cela nous semble être le B.A.ba de la mission d’information de l’Office de Tourisme.  Dans la brochure, on trouve les tarifs, mais pas les horaires, idem dans le petit document recto verso sur les nouveautés de l’hiver.  Nous nous sommes rabattus sur le programme d’animation et là, miracle, il est indiqué que la patinoire est ouverte tous les après-midi  du dimanche  au vendredi, mais sans davantage de précision. L’après-midi c’est vague, ça peut autant être de 13h30 à 19h que de 14h30 à 18h voire de 16h à 18h comme au cabinet médical. Seul indice pour nous aider, le vendredi, la patinoire organise le « Friday night fever » de 18h à 20h. On peut en déduire que les autres jours, elle ferme avant 20h.  Et c’est finalement sur le site internet de l’Office de Tourisme que nous apprenons que l’on peut patiner du dimanche au vendredi de 14h à 19h, et aussi les mercredis et dimanches de 10h à 12h et le vendredi jusqu’à 21h. Mais comme ce n’est pas exactement ce qui est inscrit dans le programme d’animation, le doute persiste. Un véritable parcours du combattant pour trouver ces informations…. 


La patinoire est-elle réellement ouverte les mercredis et dimanches matin ?


Enfin les horaires pour lesquels il n’y a malheureusement pas de doute à avoir, ce sont ceux de l’office de Tourisme : de 9h à 12h et de 14h à 19h (20h le samedi). Le Dimanche et jours fériés : de 9h à 12h puis de 15h à 19h. Alors que dans de très nombreuses stations, les portes des Offices de Tourisme restent ouvertes en continu du matin jusqu’au soir, aux Contamines, la pause de midi, c’est sacré.  Qu’importe que ce soient les vacances scolaires, que de nombreux touristes puissent être à la recherche d’informations. Non c’est fermé. Le pire est atteint le dimanche : de 12h à 15h il faut attendre. 




Durant la saison hivernale, il y a 6 semaines de très forte fréquentation. Au moins pendant cette période, il nous paraîtrait logique que l’accueil des touristes soit assuré du matin jusqu’au soir, surtout le samedi et le dimanche : les jours où les demandes sont les plus importantes  afin d’affiner la recherche d’une adresse dans le village, une précision sur un tarif, les activités proposées,… D’autant plus que les informations dans les brochures et autres documents sont, comme on vient de le voir, manquantes ou erronées, et en tout cas, très compliquées à trouver. Et ce n’est pas le personnel qui manque pour assurer des permanences. La seule station à proximité avec des horaires d’ouverture similaires, c’est la Giettaz. C’est bien de comparer les Contamines aux plus grandes stations alpines pour justifier des augmentations tarifaires exorbitantes, encore faut-il que l’ensemble des services pour la clientèle soit en adéquation. 

L’accueil à l’office du tourisme est très important en station touristique… N’en déplaise aux élus qui pensent que le tourisme est secondaire aux Contamines. D’autant plus quand les conditions d’enneigement ne sont pas à la hauteur des espérances pour ceux qui souhaitaient passer Noël «  à la neige ». Il ne faudrait pas que ces 2 années consécutives avec une neige qui arrive tardivement viennent décourager ceux qui choisissent la montagne comme destination et que cela vienne raccourcir encore plus nos saisons touristiques.


28/12/2015 sur les pistes des Contamines


Les vacanciers sont repartis ravis de leur semaine de Noel : l’accueil convivial et les échanges sympathiques avec les logeurs restent essentiels. Tous ont apprécié les efforts importants qui ont été accomplis pour permettre de skier dans de bonnes conditions. On ne peut que remercier ceux qui, comme la semaine passée, vont encore travailler sans compter pour préserver au maximum cette neige devenue une denrée rare : les dameurs, les moniteurs,... Les Contamines ont la chance de pouvoir bénéficier d'un domaine skiable remarquable, envié par beaucoup et géré au mieux. Le ski est le point fort de l’attractivité de la station. Les touristes viennent d’abord pour cela même si les conditions ne sont pas optimales. Les activités annexes restent un complément, intéressant mais un complément. Le domaine skiable est notre atout, la garantie pour l’avenir et il est important d’en être conscient au moment même où ses dirigeants subissent des attaques minables. 

Nous vous souhaitons de belles fêtes de fin d’années sous le soleil contaminard.


A bientôt pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

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lundi 21 décembre 2015

Chantage

Comme nous l’annoncions dans notre précédent article, le conseil municipal des Contamines a été convoqué à une séance « extraordinaire » ce Lundi 14 Décembre avec, à l’ordre du jour, un seul sujet : «Les relations contractuelles de la commune des Contamines avec la SECMH ».  



Pour bien comprendre les enjeux de la décision prise ce soir-là, il est nécessaire de revenir quelques années en arrière. Nous connaissons tous l’histoire de la SECMH depuis la construction du téléski du Nivorin. En 1946, Placide Mollard, le père du président actuel, créa avec quelques amis, la société des remontées mécaniques  qui se développa en altitude sur les différents secteurs  (Montjoie, Roselette, Tierce, Hauteluce…) pour arriver à un domaine skiable reconnu par tous pour ses grandes qualités : son enneigement, sa capacité d’investissement et sa vision d’avenir qualitative. Cette société privée s’est s’agrandie au fil de années avec l’appui de près de 700 actionnaires, des habitants des Contamines et des résidents secondaires, conscients de tout ce que pouvait apporter cette société au village. Totalement indépendante de la commune, la SECMH entretenait avec celle-ci des relations fortes et complémentaires.



En 1985, la loi « Montagne » est votée. Suite à différents problèmes qui étaient apparus dans certaines stations où les décisions des exploitants des remontées mécaniques avaient mis en difficulté l’économie des communes, l’Etat a décidé que des conventions devaient être signées entre les communes et les sociétés responsables des domaines skiables. Ainsi une délégation de service public (DSP) a été signée entre la commune des Contamines et la SECMH en 1989 pour une durée de 30 ans. 

Ce contrat recense un ensemble d’obligations qui doivent être respectées par les 2 signataires (par exemple, la commune doit donner son accord pour la création d’une nouvelle installation, les travaux doivent être respectueux du paysage, la commune doit faciliter l’exploitation des installations, les dates d’ouverture sont décidées d’un commun accord,…). Il est aussi prévu que la SECMH reverse 5% de son chiffre d’affaire à la commune en plus du paiement de la taxe professionnelle. En 2014, ces 5% ont représenté une somme de 417 000 euros. Etant donné que l’ensemble des installations est financé par la SECMH, aucune redevance supplémentaire n’est alors exigée. Ailleurs, là où les municipalités ont financé elles-mêmes des investissements, nouveaux téléskis, création des canons à neige, ..., les sociétés qui  gèrent les domaines skiables doivent logiquement payer une redevance supplémentaire.  




En 2012, un avenant vient compléter cette convention. Le télésiège de Bûche-Croisée avait été construit par la commune en 1982, puis exploité et géré par la SECMH qui a pris à sa charge son financement. Son remplacement était devenu indispensable, mais pour cela il fallait intégrer sa gestion dans la convention générale de 1989. En plus, la commune a demandé à la SECMH de réaliser d’autres investissements devenus nécessaires pour maintenir la qualité du domaine et répondre aux attentes de la clientèle. Cela concernait donc le télésiège de Bûche-Croisée, mais aussi la modernisation des télécabines de Montjoie et du Signal programmé en 2015 et le remplacement du télésiège de Roselette en  2018. Le tout pour un montant de 18 millions d’euros.  Une étude, diligentée par la municipalité de  l’époque, est alors réalisée par un cabinet indépendant qui conclut que pour permettre à la SECMH d’amortir ces investissements, la convention doit être prolongée de 10 ans. Le rapport précise que cette société ne pourrait pas assumer d’ici 2019 les investissements programmés, la rentabilité de cette entreprise n’étant pas suffisante pour pouvoir le supporter. En plus, il est indiqué dans le rapport que la prolongation de 10 ans de la DSP ne donne pas à la SECMH une rentabilité excessive, bien au contraire. Elle devra faire des efforts financiers pour absorber ces investissements. 

Conclusion du rapport réalisé en 2012


Un avenant de la DSP est signé le 17 décembre 2012 et il est validé par le contrôle de la légalité de la Préfecture. Le contrat est prolongé jusqu’en 2029 et la SECMH va accélérer ses investissements d’ici là. 35 millions en 17 ans (18 millions déjà mentionnés + les investissements courants et de rénovation : 17 millions d’euros).




Nous arrivons à ce conseil municipal du 15 Décembre 2015. En début de séance, le maire passe la parole à sa première adjointe qui demande aux conseillers « intéressés » de sortir: c’est-à-dire ceux qui, possédant des actions de la SECMH, ont des intérêts dans la décision qui va être prise ou comme le maire qui est le gendre du précédent directeur de la société et donc le neveu du nouveau président. Il ne reste donc dans la salle du conseil que Marie- Noëlle Laverton-Bessat, Gilles Brotel, Alain Musard, Antoine Boisset, Josiane Mattel et David Mermoud. Le quorum n’étant pas nécessaire dans le cadre d’une réunion exceptionnelle du conseil municipal, ces 6 personnes vont pouvoir prendre une délibération. La première adjointe commence alors la lecture d’un texte dans lequel il est expliqué que par un arrêté du 9 Novembre 2015, le maire l’a désignée pour le suppléer pour toutes les relations avec la SECMH étant donné les liens familiaux qui l’unissent à la famille Mollard. Et ce n'est pas un scoop que de préciser que le maire a des comptes personnels à régler.



Marie-Noëlle Laverton-Bessat poursuit en indiquant qu’une étude approfondie aurait démontré que l’accord signé entre la commune et la SECMH en 1989 serait très nettement déséquilibré à l’avantage de la SECMH, un avantage renforcé par l’avenant signé en 2012. Un nouvel avenant a été proposé à la SECMH pour rééquilibrer le contrat avec notamment la mise en place d’une redevance supplémentaire. L’adjointe ajoute alors qu’aucune proposition n’est venue de la SECMH et qu’aucun accord n’a été trouvé malgré des  lettres, les échanges,…. Dans ces conditions elle demande l’autorisation du conseil pour engager une procédure devant le tribunal administratif de Grenoble pour faire annuler la prolongation de la DSP de 10 ans. En plus, lors du vote de l’avenant de 2012, des conseillers « intéressés » ne sont pas sortis. Pour cette raison, elle demande à être autorisée à engager des actions pénales et à se porter partie civile pour le compte de la commune, Elle conclut en précisant que ces actions ne seront pas engagées  si un accord satisfaisant est trouvé avec la SECMH. Cela ressemble fortement à du chantage de la part de la mairie, qui est un organisme étatique, rappelons-le.



Nous avons entendu cette version des faits et n’ayant reçu aucun document nous prouvant que cela correspondait à la réalité, nous avons rencontré Gilles Mollard, président de la SECMH afin d’obtenir des informations complémentaires. La lecture des échanges écrits entre la SECMH et la mairie vient largement discréditer les affirmations de Marie-Noëlle Laverton-Bessat. 

En avril dernier, Gilles Mollard, en tant que nouveau Président de la SECMH sollicite une réunion avec le maire afin d’évoquer les relations entre sa société, la mairie et l’EPIC et pour faire le point sur les investissements à venir. En juin, il reçoit un courrier du maire qui évoque l’importance d’un "réel partenariat" entre les 2 entités et le besoin de dépoussiérer l’avenant de 1989 dans lequel de nombreux sujets importants ne sont pas abordés (neige artificielle, sécurité des pistes, participation au coût des navettes…). Le mot redevance n’apparaît pas. 




En juillet, le président de la SECMH répond par un courrier dans lequel il fait part de sa volonté de rechercher une « coordination aussi optimale que possible » avec la commune et de sa disponibilité pour d’éventuelles réunions. Il précise que son entreprise n’a aucune réserve face aux souhaits de la mairie « pour peu que les grands équilibres économiques ne soient pas bouleversés ».

En août, pas de réponse de la mairie, ni en septembre. Il doit attendre le 15 Octobre pour recevoir un courrier, non plus du maire, mais de la première adjointe. Celle-ci demande que la SECMH s’engage sur 3 points : la mise en place de nouveaux tarifs, la participation au financement de la navette et la fourniture de forfaits gratuits à l’EPIC. Pour ces sujets, aucun chiffrage n’est indiqué. Le mot « redevance » fait son apparition mais sans aucune précision « la mise en place d’une redevance/participation de votre société selon des modalités à définir ». Enfin la commune informe qu’un cabinet va réaliser un examen approfondi « pour mieux comprendre les conditions d’exécution de la DSP ». 




Le 3 Novembre, Gilles Mollard envoie sa réponse. La SECMH est tout à fait d’accord pour avancer sur les 3 points évoqués par la mairie : des nouvelles formules tarifaires seront mises en place pour les futures saisons et comme depuis 15 ans, des forfaits seront offerts pour la promotion de la station et la participation au financement des navettes sera maintenue et pourra même être réévaluée afin de maintenir la gratuité de ce moyen de transport. Gilles Mollard confirme son accord pour ouvrir la réflexion sur un certain nombre de sujets, sans aucune réserve.

Une semaine plus tard, il reçoit un appel de la mairie le conviant à une réunion le 13 novembre. En arrivant à ce rendez-vous, l’avocat de la commune lui liste verbalement les exigences de l’équipe municipale et lui donne un délai d’une semaine pour donner son accord !!! La commune demande l’instauration d’une redevance de 3,5% du chiffre d’affaire qui viendrait s’ajouter aux 5% déjà payés, une demande de participation pour les navettes qui passe de 62 000 à 100 000 euros, la fourniture de 500 forfaits gratuits,… et l’obligation de s’engager activement dans une liaison avec l’Espace Diamant, le tout encadré par un contrôle de la mairie extrêmement draconien. Tout cela aurait un impact financier de 350 000 euros pour la SECMH sachant que le résultat d’exploitation varie selon les années entre 300 000 et 500 000 euros. On voit bien que cet avenant est totalement inacceptable pour les dirigeants de la SECMH car il mettrait l’entreprise en difficulté majeure. On aboutirait à une situation dans laquelle la SECMH devrait verser chaque année à la commune plus de 700 000 euros. Cet avenant étoufferait également toute liberté d’entreprise pour la SECMH et l’empêcherait d’investir sur le domaine.




L’avocat de la SECMH a pris contact avec la mairie le 1er Décembre et a proposé de faire réaliser l’audit qui était prévu par la commune pour avoir des éléments comptables sur lesquels pourrait s’engager une négociation. Mais pour l’équipe municipale, la redevance de 3,5% n’est pas discutable. Soit la SECMH accepte cela, soit la commune engage des procédures judiciaires pour faire annuler l’avenant de 2012.

Il apparaît clairement que la présentation faite par Marie-Noëlle Laverton-Bessat est en total décalage par rapport à la réalité des faits. Nous comprenons pourquoi aucun document ne nous a été communiqué pour cette délibération. Nous n’avons eu connaissance d’aucune lettre, d’aucun rapport prouvant un éventuel avantage financier pour la SECMH, ni même du projet d’avenant. Nous savions déjà que le maire n’hésitait pas à travestir la vérité comme pour le dossier de Notre-Dame de la Gorge de l’été dernier. Nous constatons qu’il n’est pas le seul à le faire. Comment la première adjointe peut-elle affirmer que la commune n’a pas d’autres solutions que d’engager des procédures judiciaires parce que la SECMH  n’a donné aucune réponse à ses propositions ? Tout a été fait pour avoir un prétexte afin d’amener ce dossier devant la justice. Il faut savoir que les dirigeants de la SECMH ont reçu le projet définitif de l’avenant par courrier le 16 novembre avec une réponse attendue pour le 20 novembre !!! 



Il est vrai que la DSP de 1989 aurait besoin d’être actualisée même si la loi ne l’exige pas. Certains sujets ne sont pas abordés : la neige artificielle, la question des navettes, la gestion des parkings situés à proximité des télécabines, la sécurité des pistes. Mais sur tous ces sujets, des accords ont été passés au fil des années et pour la plupart ils ont été financés par la SECMH (canons à neige, aménagement des parkings,…)  On ne peut pas affirmer comme l’a fait publiquement la première adjointe que la commune a été défavorisée pendant 25 ans au profit de la SECMH. Nulle part ailleurs où les remontées mécaniques ont été créées par des sociétés privées, une redevance n'est demandée. Ce sont plutôt les communes qui participent financièrement à l’exploitation des domaines skiables. Ainsi à Saint-Gervais, par exemple, 50% des investissements des canons à neige artificielle sont payés par la commune. 



Aujourd’hui, l’équipe municipale utilise le chantage pour faire céder la SECMH : soit elle accepte de payer 350 000 euros en plus par an, soit elle est traînée devant les tribunaux. Cela s’apparente à du racket, terme déjà entendu en réunion de la bouche même du maire alors qu’il nous expliquait sa position dans l’affaire de la Balme…. Et cette menace est complétée par celle d’une action pénale contre des élus du précédent mandat. C’est comme ça, maintenant aux Contamines, soit vous cédez, soit on vous traîne en justice. Et ça, bien sûr, financé par l’argent public. On nous répète sans cesse que des économies doivent être faites, mais pour payer des avocats, il n’y a plus aucun problème financier. Il est malheureusement à parier que les cabinets de juristes seront les seuls gagnants de ces procédures. 

La date de la signature de l’avenant incriminé dans cette affaire remonte au 17 Décembre 2012, veille de l’ouverture de la station. Les conseillers auraient dû penser à se réunir plus tôt afin d’avoir le temps de se pourvoir en réunion extraordinaire et ainsi ne pas donner à cette équipe extrêmement procédurière la possibilité d’attaquer, comme l’a confirmé la maire adjointe. La municipalité actuelle n’est pas à l’abri de pareilles erreurs et chaque semaine nous apporte des découvertes affligeantes sur la gestion de notre commune par cette équipe qui se prépare à emmener devant les tribunaux la SECMH et les anciens responsables municipaux. Il faut être bien sûr de soi et absolument irréprochable dans sa politique pour se permettre de telles attaques. De plus, la mise en application d’une procédure judiciaire est lourde de conséquences. Ce genre de procès s’éternise durant des années, génère des tensions, c'est beaucoup d’énergie perdue et d’argent gaspillé.



Cette délibération votée par seulement 5 conseillers va avoir de graves répercussions pour l’avenir de notre village. Si la SECMH cède devant la commune et accepte de verser 8.5% de son chiffre d’affaire, elle va se retrouver rapidement face à de grandes difficultés. Les premières actions d’une société acculée financièrement seront de limiter sa masse salariale, de réduire les investissements et de reporter le renouvellement du matériel. 

Notre volonté n’est pas de défendre les intérêts de la SECMH face à ceux de la commune. Nous savons que notre station a besoin d’un exploitant du domaine skiable économiquement fort, qui puisse investir, améliorer la qualité des installations et des pistes. La SECMH est le moteur des Contamines, sa plus belle vitrine et le premier pourvoyeur d’emplois. L’intérêt de la commune, de ses habitants et de tous les socio professionnels est d’avoir à leur côté une société qui obtient de bons résultats financiers plutôt qu’une entreprise qui vivote, qui doit restreindre son personnel, qui peine à entretenir ses installations,… 



Dans ce contexte, on est en droit de se demander quel intérêt est défendu par l’équipe municipale ? Est-ce vraiment l’intérêt général ?


A bientôt pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

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lundi 14 décembre 2015

Un conseil express et bâclé

Le conseil municipal des Contamines-Montjoie s’est à nouveau réuni ce Mardi 8 Décembre. Compte tenu de l’ordre du jour très chargé avec 17 délibérations à prendre, dont certaines d’une grande importance (projet du centre du village, arrivée d’un médecin, délégations de service public,…) nous pensions passer une partie de la soirée en salle du conseil. Que nenni, tout cela a été expédié en moins de 30 minutes. Lorsque nous ne posons aucune question, personne ne cherche à obtenir d’éclaircissements sur quelque sujet que ce soit. Notre challenge ce soir-là était de ne pas servir de punching-ball au maire : mission réussie ! Mais cela implique malheureusement une absence d’éclaircissements pour le public toujours aussi présent et pour nous qui devons voter des délibérations importantes pour l’avenir de notre village.



La séance s’est ouverte avec l’approbation des rapports sur l’eau et sur l’assainissement collectif et  non collectif de 2013. Cela aurait dû être voté par les conseillers depuis bien longtemps et comme nous approchons à grands pas de 2016, les rapports de 2014 ne devraient logiquement pas tarder à être à l’ordre du jour d’un prochain conseil. Un oubli sans gravité certes mais un oubli quand même.

Le point suivant concernait la signature d’une convention entre la commune et l’assemblée des Pays de Savoie pour le soutien à la lecture.  Cette aide de Savoie Biblio existe depuis de nombreuses années et aide au fonctionnement et à l’animation de la bibliothèque de notre village. 

Les conseillers ont ensuite été invités à se prononcer sur la mise en place d’une nouvelle convention de délégation de service public (DSP) pour le restaurant du parc de Loisirs du Pontet. La convention en cours se termine le 20 avril 2016, le moment est donc venu de rechercher un nouveau délégataire pour les prochaines années. Un appel d’offre est lancé. Comme pour les précédents points, le maire s’est contenté de lire l’ordre du jour détaillé sans donner aucune information complémentaire. Quelle est la vision de l’équipe municipale pour le développement de ce lieu d’accueil stratégique ? Impossible de le savoir. En lisant le cahier des charges destiné aux candidats nous avons appris que le Club House de tennis qui partage actuellement les locaux avec le restaurant sera déplacé. Où ? Quand ? Comment ? Mystère et boule de gomme….



Pour le sujet suivant nous nous attendions à des larges explications. L’arrivée d’un nouveau médecin dans notre village est une très bonne nouvelle et nous pensions avoir des informations à ce sujet. Et non. Le point a été traité aussi rapidement que les précédents. Le nom du nouveau médecin n’a même pas été annoncé par le maire. Il s’agit du Dr Guihot comme il est indiqué dans la convention dont nous avons eu connaissance. Nous ne savons pas quand les consultations débuteront. Et c’est grâce à la question de Bernard Chevallier que nous avons appris que le cabinet médical sera aussi occupé par un infirmier et une secrétaire. Un second médecin est évoqué dans la convention sans que l’on comprenne très bien pourquoi : peut être pour anticiper la venue d’un colocataire potentiel.. 

En revanche, nous ne savons pas si ce professionnel de la santé compte s’installer juste pour les saisons touristiques ou s’il souhaite aussi assurer son service pour les habitants permanents. La convention stipule que le cabinet doit être ouvert à minima du 9 décembre au 30 avril et du 15 juin au 30 septembre. Elle indique également que le médecin se réserve une période de « test » sans précision de durée et que 4 mois de loyers sont gracieusement offerts. Le maire nous a tellement habitué à s’auto-congratuler avec excès que ce rapide survol nous a étonné. Les négociations sont-elles si difficiles à avaler ? Nous souhaitons la bienvenue au Docteur Guihot et nous espérons qu’il se plaira dans notre village. 



Nous sommes passés ensuite aux délibérations pour le personnel communal avec notamment l’institution du régime des astreintes. Les employés communaux  sont fréquemment appelés à travailler hors de la tranche horaire 7h - 18H. Cela est très important pour notre commune notamment pour le déneigement. Par exemple, pour que les routes, les trottoirs soient sécurisés pour les déplacements matinaux, il faut que de très nombreux employés soient sur le terrain à partir de 5 heures du matin. Souvent, les seules personnes qui voient ce travail d’envergure sont celles qui partent de très bonne heure. Il est important de rappeler le travail de qualité effectué par l’ensemble des employés communaux. Nous profitons de cet aparté pour saluer Jean Cuidet qui prend sa retraite et Caroline Mollard qui va rejoindre la commune de Passy . Nous leur souhaitons une belle continuation. 



Le sujet de l’aménagement du centre du village revient à l’ordre du jour. Le serpent de mer des Contamines refait son apparition. Que nous réservera la version « Jacquet » ? Trop tôt pour le dire. Et surtout impossible de le savoir vue la vitesse à laquelle ce point a été traité. Moins d’une minute. D’après ce que nous avons compris, 4 candidats ont répondu à l’appel d’offre lancé en début d’automne. Ils ont tous été retenus pour la phase 2 : la présentation des projets.  Que contient leur première présentation ? Aucune idée puisque nous ne faisons pas partie de la commission d’appel d’offre. On nous demande encore de voter sans aucune indication sur le contenu de ces projets. Serons-nous davantage informés pour les phases suivantes ? Nous en doutons. Là aussi, la lecture de l’ordre du jour détaillé nous aide à en savoir plus, notamment le fait que la voie de contournement du centre va revenir dans les débats puisqu’elle fait partie des souhaits de l’équipe municipale. 

Nous avons donc rapidement enchaîné avec les points financiers en commençant par les tarifs publics 2016. Vues les augmentations récentes pour certaines activités du village, nous nous attendions au pire pour ces tarifs. Mais là, bonne surprise, ils ne varient pas par rapport à l’année dernière, seuls les frais de secours subissent une légère augmentation. Nous avons fait remarquer qu’il était une nouvelle fois regrettable de devoir nous prononcer sur des tarifs sans que les précédents soient indiqués dans les tableaux que nous recevons. La réponse à cette remarque a été : «  Ha oui, oui…. Mais bon, vous savez….. » Et bien non ! nous ne savons pas….. Et l’ensemble du village a aussi le droit à une information complète et transparente de la gestion de la commune. Nous avons donc dû faire des recherches dans nos archives pour retrouver la version votée l’an dernier. Et là nous nous sommes rendu compte de 2 changements qui ne peuvent être que des erreurs. Ainsi l’indemnisation pour les terrains concernés par le passage des pistes de ski de fond 4 Saisons passe de 0.22 euros à 0.02 euros le m². Et le transport en ambulance entre la Dz des Bois (à Chamonix) et l’hôpital de Sallanches passe de 290.40 euros à 190.40 euros. Cela doit être dû à des erreurs de frappe mais celles-ci vont nécessiter de devoir délibérer à nouveau sur ces tarifs. Si nous avions eu directement les 2 années dans le même tableau, ces coquilles auraient pu être repérées immédiatement. 



Si ce que nous appelons, nous, des erreurs, avaient été commises par une autre municipalité, il est évident que les responsables auraient été aussitôt accusés de toutes les malices. Des oublis, des erreurs, … et oui, la perfection n’existe pas…. N’en déplaise au premier édile qui croit être arrivé en sommet de la réussite parfaite et qui fustige tout le monde en n’épargnant personne, même pas ses proches collaborateurs.

Quelques points comptables ont été abordés dans la foulée, avec notamment la suppression des comptes ATS (activités touristiques et sportives) et de transports publics des personnes puisque ces gestions ont été reprises par l’EPIC. Cela a été l’occasion de revenir une nouvelle fois sur l’épineux  problème des navettes. Face aux nombreuses réactions négatives provoquées par la suppression de la gratuité et la réduction des circuits, l’équipe municipale fuit maintenant ses responsabilités et tente de reporter la faute sur les socio professionnels qui siègent à l’EPIC. Ainsi, il nous a été expliqué que la décision avait été prise dans une commission composée par les représentants de l’ESF, des commerçants, de la SECMH et des meublés. Jusqu’à preuve du contraire, les conseillers représentent la majorité des membres de l’EPIC et le maire en est le président. A ce titre, ils doivent assumer l’ensemble des décisions prises par cette structure et non pas se défausser de leurs responsabilités sur les autres. Personne ne nous fera croire que cette décision a été prise contre leur volonté. Et si tel était le cas, elle serait la preuve d’un grave dysfonctionnement de l’EPIC. 



Une fois de plus, nous sommes témoins des difficultés de l’équipe municipale à admettre ses fautes. Le «  C’est pas moi c’est lui » est le mot d’ordre de toutes les explications fournies par le maire. D’ailleurs, lors de la réunion publique de l'EPIC qui a eu lieu la veille du conseil, la faute avait été reportée sur la société Transdev, gestionnaire des navettes, accusée d’avoir fourni des chiffres erronés.   Une chose est sûre, c’est que  « la vérité selon le maire » est variable d’un jour à l’autre pour ne pas dire d’une minute à l’autre et selon l’interlocuteur. On voit bien par cet exemple que les relations ne peuvent être que difficiles. "Ce n’est pas facile d’être maire" ... A moins que ce soit ce maire qui rende sa fonction difficile ? Dans une entreprise, comme dans une gestion communale l’énergie vient du sommet de la pyramide : qu’elle soit positive, négative ou délétère comme actuellement dans le village.

Enfin, le conseil a délibéré sur le décompte définitif des travaux réalisés au Molliex par le Syane. Ce chantier d’enfouissement des lignes avait été lancé en 2013 et financé en partie par le Syndicat des Energies et Aménagement Numérique de la Haute Savoie. Ce point nous rappelle que depuis mars 2014, ce type de travaux a été complètement arrêté, « parce qu’on n’a pas les moyens de faire du beau » dixit le maire qui se réfugiait, on s’en souvient, derrière l’excuse des finances déficitaires pour ne pas protéger les habitants des hameaux de la rive gauche des risques de coupures électriques en cas de tempêtes. Pauvre rive gauche….. Les hameaux remplis de poteaux et de lignes aériennes diverses vont devoir encore attendre. Enfin, nous rappelons que "le Moliex" se prononce « Mollié » et non pas « MollieX » comme l’a prononcé l’adjoint chargé des finances à plusieurs reprises. Ce détail, peut paraître très anodin, mais montre bien le manque de connaissance du terrain des conseillers.

Avant de lever la séance, le maire a informé le conseil des résultats de l’appel d’offre pour les travaux d’aménagement de la mairie et de l’Office du Tourisme. Il était temps puisque ceux-ci s’achèvent actuellement… Les travaux ont débuté il y a 2 mois ! Il est choquant de constater qu’aucun membre du conseil ne trouve anormal de présenter les entreprises à 10 jours de l’inauguration des locaux. Le montant des travaux s’élève à 91 000 euros environ, ce chiffre n’a pas été mentionné en séance, et il a fallu le calculer. 



Le maire a ensuite laissé la parole à son adjointe Marie-Noëlle Bessat Laverton qui a demandé de quitter la salle aux conseillers « intéressés » par la  dernière délibération qui concernait les relations entre la commune des Contamines et la SECMH. Nous avons alors eu du mal à comprendre ce qui se passait puisque la majorité des conseillers est sortie. En tout cas, tout était bien orchestré car certains conseillers se sont levés avant la fin des consignes données par l'adjointe. Nous avons dû redemander des précisions pour comprendre si nous devions  rester ou partir : nous n’avions pas reçu les consignes, nous. Il ne restait alors que 4 conseillers pour voter ce point. Le quorum n’étant plus atteint, l’adjointe a annoncé que cette délibération serait à l’ordre du jour d’un très prochain conseil municipal extraordinaire. Le plus naturellement du monde, les adjoints et conseillers sont revenus en salle consulaire pour que le maire clôture la séance du conseil  moins d’une ½ heure après son ouverture et après ce show final ridicule. 

Le conseil extraordinaire aura lieu ce lundi 14 décembre à 20h à la mairie. Et là quel que soit l’intitulé et l’importance de la délibération le quorum n’a plus nécessité d’être atteint pour que le vote soit valable. Peut-être apprendrons-nous la raison d’une telle manifestation de procédures ?
  
 A bientôt pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

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lundi 7 décembre 2015

Les navettes : service réduit

La suppression de la gratuité des navettes est le sujet qui fait parler dans les Contamines en ce début du mois de décembre. Une pétition a même été lancée récemment à ce sujet : 

Les explications données lors du dernier conseil municipal portaient sur 2 hameaux oubliés par les circuits mais sans plus de détails. Nous avons enfin pu avoir des informations complètes sur ce sujet en lisant le dépliant qui présente les horaires, les circuits, les tarifs de la navette pour l’hiver 2015/2016. Et pour nous rendre compte de tous les changements, nous l’avons simplement comparé avec celui de l’hiver dernier. Et nous avons été sidérés par toutes les modifications qui en ressortent.



Théoriquement, quand un service qui était gratuit devient payant, on peut s’attendre à une nette amélioration. Comme les usagers vont devoir s’acquitter d’un ticket, on pouvait espérer avoir un circuit plus complet, une fréquence de passages plus élevée, … Mais il n’en est rien, au contraire. 

En ouvrant ce nouveau dépliant, nous découvrons avec étonnement le nouveau circuit qui sera effectué par la navette. Pour une meilleure compréhension, voici les plans des lignes pour 2015 et pour 2016. 

plan de 2015

Plan pour 2016


On nous avait annoncé que les hameaux non desservis étaient les Hoches et la Frasse, mais, en fait, la liste est beaucoup plus longue car les navettes s’arrêteront d’un côté au Plan du Moulin (aux ateliers municipaux), et de l’autre côté au Champelet. Les habitants des hameaux de la Chapelle, des Coppiers et de Tresse viennent aussi grossir le groupe des exclus. 

Qui dit « supression de la desserte de Tresse », veut dire aussi « suppression de la correspondance avec la navette de Saint-Gervais » assurée plusieurs fois par jour et qui permettait aux personnes résidant à St Gervais de venir visiter les Contamines et inversement. La jonction se faisait au pont des Crouets.  La coupure avec la commune voisine est entérinée. Après le sabotage de la liaison via le Mont Joly, voici celui de la liaison par les transports en commun. Mais il est vrai que, selon le maire, notre avenir est de nous tourner vers la Savoie … Il lui faut bien trouver un prétexte pour ces choix, puisque l’argument financier ne peut plus être invoqué à tout bout de champs tant il est éculé.

Autre découverte, la ligne B qui dessert la rive gauche ne va plus au centre du village : une correspondance est obligatoire. On poursuit dans la simplicité et on voit bien le côté pratique !!! Mais le pire, si c’est possible, apparait quand on s’attarde sur les horaires de cette ligne.



Déjà dans le passé la desserte de la rive gauche était largement réduite par rapport au centre du village, mais cette année, on voit apparaitre une ségrégation indiscutable entre les 2 rives du Bonnant. En début et fin de journée, pas trop de changement. Entre 8h et 10h puis entre 16h30 et 18h, une navette passe toutes les ½ heures. Mais entre 10h et 16h, c’est le désert !!! Ainsi, si une personne qui réside à la Berfière souhaite aller au ski après 10h, elle a le choix entre une navette à 10h06, puis à 12h36 et enfin à 16h06. Sur cette même ligne, 3 passages ont été supprimés (11h30, 14h20 et 15h30). Entre 10h et 16h, il ne reste donc plus que 3 passages contre 6 l’an dernier, et une vingtaine dans le centre du village dans le même laps de temps. Deux rives, deux traitements différents. Et dans le sens retour, c’est la même chose. Si une personne manque la navette de 12h49 au Lay pour aller à la Revenaz, il faut qu'elle attende la suivante à 16h22 : soit 3h30 plus tard ! 



Et on ose à peine imaginer le cauchemar d’une personne du Cugnonnet qui a l’idée d’aller faire ses courses au village en navette. En partant à 9h30, elle devrait arriver à destination vers 10h / 10h15 en fonction de la correspondance au Lay. Le temps de faire les courses, elle doit reprendre une navette pour retourner au Lay et attendre celle de 12h49 pour revenir chez elle vers 13h. Et si  un groupe d’adolescents de la rive gauche souhaite aller faire du ski de fond, en début d’après-midi, impossible de s’y rendre en navette. 

Nous pouvons facilement en déduire que dans ces conditions, tout est réuni pour décourager les personnes de la rive gauche, habitants ou touristes, à emprunter la navette. Celles-ci vont malheureusement devoir utiliser leur véhicule ou se débrouiller autrement.  Et l’année prochaine, on viendra nous expliquer, chiffres à l’appui, que cette ligne est très peu fréquentée et que sa suppression ne dérangerait pas  grand monde.  Manière choquante de détériorer un service pour faire baisser son utilisation pour ensuite justifier son arrêt. 

Nous constatons aussi la réduction de la plage horaire. L’an dernier, la navette circulait jusqu’au 18h30, et cela permettait par exemple aux personnes des Hameaux du Lay qui venaient à pied faire des courses au centre du village, de rentrer en navette avec leurs sacs. Maintenant la dernière navette s’arrête à 18h. 



Nous regrettons fortement toutes ces modifications qui viennent s’ajouter à la navrante décision de la suppression de la gratuité des navettes. Dans tous les hameaux qui ne sont plus desservis ou qui le sont de façon sporadique, cela va poser de nombreux problèmes d’organisation aux personnes qui n’ont pas de voitures, pour les enfants ou les adolescents qui pouvaient aller ou revenir du ski en toute sécurité, se retrouver à la patinoire ou simplement faire des achats au centre village. L’activité de la station ne se concentre pas uniquement entre l’Office de Tourisme et le pont des Loyers. Les résidences occupées se répartissent sur la globalité du territoire. Tous les hameaux doivent bénéficier d’un traitement équitable que ce soit pour l’enfouissement des lignes électriques, l’entretien des routes et aussi pour l’ensemble des services communaux, financés par l’argent de tous (et pour tous).


Souvenir de la campagne électorale de 2014...


Cette politique rétrograde digne des années 70 va relancer un flot de voitures à travers le village et engorger les parkings à proximité des activités touristiques. Alors que partout ailleurs, tout est fait pour inciter l’utilisation des transports en commun, chez nous c’est l’inverse. Au sein de la communauté de commune, le maire des Contamines est chargé de l’environnement. Quand on voit sa gestion des transports en commun dans son propre village on se demande s’il a bien compris les problèmes écologiques de notre planète, à fortiori ceux de la vallée de l’Arve et aussi des Contamines. L’impact des émissions de CO2 des véhicules ne doivent pas rentrer dans son analyse si complète de la situation ! Certains sièges semblent bien mal occupés…



Lors du dernier conseil municipal, le maire et le directeur de l’EPIC nous ont expliqué que tous ces changements avaient pour but d’améliorer la desserte entre l’Office de Tourisme et les télécabines du Lay et de la Gorge. Mais la comparaison avec les horaires de l’hiver dernier, nous démontre que pour ces arrêts, la fréquence reste très proche, avec des écarts entre les passages similaires. L’an dernier on comptait 38 passages de la navette devant l’Office de Tourisme en période de vacances scolaires. Cette année, avec les fréquences annoncées, on arrive au même nombre.

La détérioration de ce service de transport est nette. Et en plus, maintenant, il faut payer, c’est à peine croyable !!! Les prix sont affichés sur le dépliant : 2 euros la journée, 10 euros la semaine et on trouve même 50 euros la saison sur le site de l’Office de Tourisme. On pense aux difficultés pratiques pour payer un passage au chauffeur pour une famille avec les skis, les bâtons, les gants à tenir, le petit dernier qui tombe en montant les marches, la monnaie qui roule par terre,… 



Sur le dépliant, il est précisé que les navettes sont gratuites « sur présentation de la carte d’hôte dûment complétée (fournie par l’hébergeur) ou d’un forfait de ski d’au moins 6 jours ». Mais nulle trace du fait que la gratuité est aussi accordée aux résidents permanents et secondaires du village. Pourtant cela a été déclaré haut et fort par le directeur de l’EPIC, lors du dernier conseil municipal, devant témoins : toute personne payant une taxe foncière ou d’habitation aux Contamines peut utiliser gratuitement la navette. Mais cela n’apparaît nulle part, sur aucun document officiel. Seuls les lecteurs de ce blog ont eu cette information. Que faut-il en déduire ? Que tout est fait pour que cet avantage soit peu connu ? Ainsi, de très nombreuses personnes vont s’acquitter du prix du ticket alors qu’elles pourraient utiliser ce transport gratuitement. Est-ce ainsi que la commune compte atteindre les 80.000 euros de recettes attendus ? Comme toujours, il y a un fossé entre ce qui est avancé oralement aux réunions du conseil et les décisions prises. Que doit-on croire ? Ce qui est écrit  ou ce qui ne semble être qu’un effet d’annonce ? 


Une réunion publique d’information est organisée ce lundi 7 décembre à 19h à l’Espace Animation par l’EPIC. Nous n’allons pas épiloguer sur le choix des heures des réunions publiques qui sont soit le matin, soit maintenant à 19h, donc toujours pour drainer le moins de monde possible. On peut parier que ce sujet va amener plusieurs questions de l’assistance. Autre réunion à noter : celle du conseil municipal ce mardi 8 décembre à 20h.

A bientôt pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

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