vendredi 15 mars 2019

Quand l’argent public brûle les doigts.

Le conseil municipal des Contamines était convoqué ce jeudi 7 mars à 19h pour la première séance de 2019. Bien que presque 3 mois se soient écoulés depuis la dernière séance, le programme était peu étoffé et tout cela a été expédié en 30 minutes. Les années changent mais pas les habitudes de l’équipe municipale. 

Le maire étant absent, ce sont les 3 adjoints présents qui ont pris en charge le vote de la douzaine de délibérations à l’ordre du jour. Tout a commencé par une grande séquence sur les finances communales. Le budget 2019 ne sera voté qu’en avril et comme certaines dépenses ne peuvent pas attendre, il est nécessaire d’ouvrir les crédits pour les 2 budgets communaux (budget principal et budget Eau et Assainissement) pour permettre des dépenses d’investissement. Bien entendu, aucune information n’a été donnée sur les dépenses concernées. Pour cela aussi, l’équipe municipale ne change pas : toujours le minimum d’informations communiquées. 




Dans la suite du conseil, se sont alternées votes de demandes de subventions et de conventions. Le rôle du conseil municipal ne se résume plus qu’à cela. Mais comme si cela ne suffisait pas, nous retrouvons exactement les mêmes demandes de subventions qu’en décembre dernier lors du précédent conseil municipal. Ainsi, le 18 décembre, les conseillers avaient dû se prononcer sur des demandes de subventions pour la patinoire et le chemin du baroque. Et cette fois-ci, nous retrouvons ces mêmes demandes.

Concernant la zone de la patinoire, il faut avouer que nous avons du mal à suivre les dépenses liées à ces travaux. Depuis 2015, chaque année, nous votons des demandes de subventions. En juin 2015, une aide financière de 111 500 euros était sollicitée pour la patinoire (sur un total de 247 000 euros). Un an plus tard, une nouvelle demande de 284 800 euros, sur un total de 474 000 euros. En juillet 2017, nous retrouvons une 3ème demande de subvention de 40 0000 euros pour une dépense totale de 100 000 euros. Ces subventions ont-elles toutes été obtenues ? Nous l’ignorons. De la même manière, le montant global des travaux pour l’aménagement de la zone de la patinoire n’a jamais été présenté. Tout est découpé en tranches de travaux. Rien de tel pour noyer le poisson et s’assurer que rien ne soit compréhensible pour les concitoyens. On se demande même si quelqu’un à la mairie serait en mesure de donner le chiffre précis du coût global de l’ensemble des travaux réalisés dans le secteur de patinoire depuis 2014. 



Mais comme si cela ne suffisait pas, une nouvelle demande de subvention a été lancée en décembre pour la construction du chalet d’accueil. Cette structure dont les travaux ont commencé largement avant l’obtention du permis de construire. Cette aide financière sollicitée était de 120 000 euros pour un budget total estimé à 150 000 euros. Ce 7 mars, nous retrouvons la même demande, toujours pour le bâtiment d’accueil, mais, surprise, le budget de construction est passé à 254 000 euros. 104 000 euros de plus qu’en décembre. « Le coût est un petit peu plus important » a expliqué l’adjoint aux Finances. 100 000 euros, nous n’appelons pas cela « un coût un petit peu plus important ». Des explications ont été demandées sur cette hausse de 70%. « Nous avons eu une estimation plus précise » a répondu le Directeur des Services Techniques. Mais nous ne savons pas mieux pourquoi le chalet est si onéreux pour les contribuables…. 



Tout cela est bien difficile à comprendre. En décembre, la construction était déjà bien avancée. Comment pouvait-on estimer le coût total avec une différence de 100 000 euros par rapport au coût annoncé maintenant ? N’y a-t-il pas eu des appels d’offres ? Des devis ? Faut-il s’attendre à une nouvelle augmentation du budget total dans quelques mois ? Le maire et son équipe viendront -ils expliquer qu’il a encore fallu ajouter 80 000 euros ? En additionnant ces chiffres on arrive donc à un total de 1 075 000 euros. Cela est vraiment excessif quand on constate que la patinoire ferme à nouveau cette année début mars…. 3 mois d’ouverture. L’an dernier le maire avait admis que la gestion de cet équipement était en dessous des attentes. Force est de constater que quand il choisit lui-même le prestataire pour cet hiver, rien ne change. 




Pour le chemin du Praz le montant total n’a pas été modifié par rapport à décembre dernier. Les travaux sont estimés à 150 000 euros. Ce qui a changé, ce sont les réponses à nos questions. En décembre, nous avions demandé le détail de cette enveloppe globale. Le maire nous avait répondu qu’une partie concernait la création d’un chemin entre le Barratet et le parking du ski de fond. L’autre partie du budget servirait à aménager le parking du ski du fond. Étonnés de ne pas entendre parler de la partie du chemin du Praz entre le foyer de ski de fond et les tennis, nous avions tenter d’en savoir plus. Le maire avait expliqué que cela ne faisait pas partie des dépenses prévues.

Trois mois plus tard, tout a changé. En mai 2018, le coût total était estimé à 85 000 euros, nous avons logiquement voulu savoir d’où venait la différence avec les 150 000 estimés maintenant. Le Directeur des Services Techniques a expliqué que cette enveloppe permettrait de financer les 3 phases des travaux, à savoir le nouveau chemin entre le Barattet et le parking, le parking du ski fond et le chemin du Praz jusqu’au centre du Parc de Loisirs. Des explications totalement différentes de celles du maire. Pourtant il s’agit de la même demande de subvention (50% du DETR, 20% de la Région). Celle-ci est revenue à l’ordre du jour suite à l’ajout d’une demande d’aide financière supplémentaire de 9 000 euros. La part restant à payer à la commune passe à 35 995 euros.



Décidément le sujet du chemin du Praz est difficile à gérer par le maire. Lors de la présentation des travaux pour le ski roue, celui-ci expliquait que le chemin du Praz ne faisait pas partie du projet alors que l’examen des plans du dossier du permis d’aménager montrait précisément le contraire. Et maintenant, alors même que les travaux programmés sur cette portion de chemin apparaissent clairement dans les documents de marché publics pour trouver une entreprise, le premier magistrat essaye à nouveau de faire croire le contraire de la réalité. 

Sans doute a-t-il compris que le sujet était épineux et contraire à l’image de protecteur de l’environnement qu’il tente en vain d’afficher. Il se donne du mal pour paraître concerné par l’environnement. Mais qui a tenté de défigurer Notre-Dame de la Gorge à grand renfort de parkings ? Qui a ordonné l’utilisation du glyphosate dans les allées du parc de loisirs du Pontet en 2015 ? Qui tente de dénaturer ce chemin si merveilleux pour des raisons fallacieuses? En effet, nous rappelons et maintenons que ce chemin n’a pas besoin d’être couvert de pierre de salève pour être praticable en vélo, poussette et fauteuil roulant. La raison de cet acharnement est d'ailleurs beaucoup moins altruiste. L’appel d’offre pour les travaux est paru sur le journal récemment et stipule une réponse au 29 mars au plus tard. Les choses vont se précipiter dès la fin de saison, ou peut-être avant. Il sera alors important de se mobiliser pour préserver ce lieu dans son intégrité et laisser la nature à sa place.




Dernière demande de subvention : celle pour la réhabilitation de la gare EDF en maison du Tour du Mont-Blanc à la Gorge. Le projet revient une nouvelle fois sur le devant de scène mais il s’agit encore du montage financier nécessaire aux travaux. Le budget total est estimé à 1 635 720 euros. Espérons que l’estimation ne sera pas aussi aléatoire que celle des travaux de la patinoire. Déjà le coût est exorbitant, il ne faudrait pas qu’il augmente lui aussi de 70% !!! 



D’importantes subventions sont espérées, au total pour 1 055 217 euros. Les organismes sollicités seront-ils aussi généreux ? Et même si tous répondent positivement, il resterait 580 000 euros à la charge de la commune. Le coût total de ce projet (1 635 720 euros) nous parait totalement disproportionné face aux capacités budgétaires de la commune, surtout dans une situation où tout nouvel emprunt est rigoureusement proscrit par l’équipe municipale. On peut sérieusement se demander comment une somme de 580 000 euros pourrait être financée. Cela induirait des coupes drastiques sur tous les autres postes. 

Un tel projet en vaut-il la peine ? Ne serait-il pas bienvenu de revoir l’ensemble du dossier pour en réduire le coût et le ramener à un niveau raisonnable ? Les besoins de notre commune ne sont-ils pas ailleurs ? N’y a-t-il pas d’autres priorités pour les Contamines que de réhabiliter l’ancienne gare EDF, d’aménager un jardin botanique et « renaturer » les parkings environnants ? Est-il judicieux de lancer un tel projet si impactant pour les finances communales 12 mois avant les élections municipales ? Ce projet ne verra pas le jour avant les échéances électorales, et 200 000 euros ont déjà été dépensés en études sur ce projet…. On voit bien que l’argent public brûle les doigts et que des dépenses énormes sont faites pour des projets jamais aboutis et concrétisés. La maison du tour du Mont-Blanc et son jardin seront à peine amortis au terme du bail de 40 ans signés avec EDF. Cette entreprise jouira alors de son bien aménagé et optimisé aux frais de la princesse. Qui ferait cela avec son argent s’il devait gérer son budget en bon père de famille ? Surement personne hormis le maire des Contamines...


Rendez-vous le 1er avril pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud


Vous pouvez partager ce lien avec vos familles, vos proches, vos amis, vos voisins,...
Pour nous contacter : notre adresse e-mail : lavigieduconseil@gmail.com


Le compteur des visites est, ce vendredi 15 mars  à 256 501.

vendredi 1 mars 2019

Les paroles et les actes

Notre village a été le lieu d’organisation d’un événement international d’une très grande ampleur. Comment ? vous ne le savez pas ? Notre commune serait du même coup,  devenue la capitale des Alpes. Et on ne s’en serait pas rendu compte ?




Si on se fie aux dernières publications de l’équipe municipale, la rencontre des Espaces Protégés Alpins qui s’est déroulée du 24 au 27 janvier a été un événement majeur. Cette venue d’agents environnementaux de 8 pays était annoncée depuis des mois. Au printemps dernier, la présentation de l’organisation de ces journées avaient été mise en lumière comme si nous allions recevoir une épreuve des jeux olympiques. Et depuis, le maire et ses conseillers ne manquaient jamais l’occasion de rappeler qu’en janvier 2019 nous allions être le cœur d’une manifestation remarquable.

Même la brochure de l’office de tourisme citait ces 4 journées comme un événement phare de l’hiver 2018/2019. Comme si des touristes allaient choisir les Contamines comme destination de leurs vacances parce que 200 personnes travaillant pour l’environnement y venaient elles aussi. La description fait presque sourire : « Plus de 200 agents défileront dans les rues du village et s’affronteront dans des compétitions sportives ». « Et alors ? » ont dû penser plusieurs personnes parcourant cette brochure. Voilà donc ce qu’une station de sports d’hiver propose comme animation pour les visiteurs de fin janvier…




Les représentants des 8 pays sont venus, ils ont défilé dans la rue centrale, ils ont skié et …. ils sont repartis. En fait, c’est comme les militaires de l’armée britannique venus la semaine précédente. Mais eux restent plus longtemps et reviennent chaque année. Quelques jours plus tard, le maire a proclamé que notre village était devenu la capitale des Alpes. Rien que ça. Pourquoi pas le centre du monde pendant qu’on y est ? Certes, la mairie a organisé les choses en grand, les enfants de l’école ont été réquisitionnés pour gonfler le nombre de participants, la mascotte « Choupette » a été sortie du placard, le député et les sénateurs locaux ont été invités, un discours du ministre de l’environnement a été diffusé, mais il faut garder la tête froide. Les articles dans la presse ont été quasi inexistants, à part, quelques paragraphes dans le Dauphiné Libéré. Et quand on sort du canton, personne n’en a sans doute entendu parler. Tout ça pour ça. Quelle déception pour la capitale des Alpes !!! Le combat des reines ou le spectacle de Notre-Dame de la Gorge ont plus de retentissement.

On peut sérieusement se demander quel était le but de l’organisation de ces rencontres des Espaces Protégés Alpins. On espère que ce n’était pas seulement pour le maire l’occasion de se mettre en avant auprès des autorités locales et justifier, enfin, sa présidence de la commission environnement et santé à la communauté de communes. Si cela sert au moins à obtenir des subventions sur les projets de la municipalité, ce sera la moindre des choses. Pour les retombées touristiques, en revanche, on peut toujours rêver.




A cette occasion, le premier magistrat de la commune n’a pas manqué dans ses discours de rappeler son profond attachement au respect de la nature et à la protection de l’environnement. De belles paroles, mais bien éloigné de la réalité de notre commune. Si on entend parler comme jamais de la réserve naturelle, les faits démontrent que cela n’est qu’un vernis pour les plus crédules et que derrière, le tableau est beaucoup moins « vert ». Rappelons-nous de quelques décisions de l’équipe du maire qui sont bien loin d’un souci de protection de la nature et qui souvent vont à son encontre.

Ces journées sont censées marquer les 40 ans de la réserve naturelle. Si celle-ci trouve toute sa place dans notre commune, n’oublions pas que l’association des amis de la réserve a, elle, totalement disparue. Ce groupe de bénévoles qui faisait vivre la salle d’exposition et organisait des animations tout au long de l’année n’existe plus. L’espace dans la mairie a été totalement refait et rempli de photographies. C’est sans doute plus moderne mais on peut penser que les visiteurs y restent moins longtemps et apprennent moins de choses qu’avant. On se souvient des raisons précises de la fin de cette association :  l’équipe municipale avait des comptes à régler.




La réserve naturelle est née sous l’impulsion de Samivel qui avait bien avant les autres, su mettre en avant l’importance de préserver la nature. Mais bizarrement, le nom de cet artiste a été peu cité lors de ces journées. Pourtant, le but de ces rencontres correspond parfaitement au message de l’écrivain aquarelliste. De plus, notre commune a créé un jardin pour lui rendre hommage et pour mettre en valeur son œuvre. Mais cet espace date d’avant 2014, et le maire fait son maximum pour en réduire la portée. Peu après son élection, il reprochait à l’ancienne municipalité d’avoir « gâché du terrain constructible pour y mettre des panneaux ». Il était prêt à tout démonter pour les mettre ailleurs et récupérer le terrain pour un immeuble ou un parking, comme d’autres avant lui. Heureusement, lors de la préparation du nouveau PLU, certains ont pu intervenir auprès du Préfet pour faire préserver cet espace vert. Le maire a dû accepter à contre cœur. Les beaux discours de janvier 2019 sonnent faux pour beaucoup…




En 2014, le maire et son équipe avaient annulé la gratuité des navettes. Trop cher pour la commune !!! On ne se souciait pas trop de l’environnement à ce moment-là… Depuis la gratuité est revenue mais c’est le service minimum. Demandez aux résidents de la Frasse combien de navettes passent devant chez eux par jour : 4 quand tout va bien. Et rive gauche, il ne faut surtout pas la louper si on ne veut pas attendre longtemps au bord de la route. Rien n’est fait pour inciter à l’utilisation de ce transport en commun. 

Rien n’est fait non plus pour favoriser les piétons par rapport aux voitures. C’est malheureusement le contraire. Aucun euro n’a été dépensé pour améliorer ou créer des trottoirs dans le village depuis 2014. Au lieu de ça, les piétons sont de plus en plus pénalisés. Dans le centre, les voitures prennent tout l’espace disponible, les piétons doivent slalomer ou marcher sur la chaussée, se mettant en danger. Dégagez pauvres piétons, faites places aux voitures !!! Et on ne parle pas des journées de présentations et de promotions de 4x4 sur la place. Cette année, ce type d’animation n’a pas été organisé, cela aurait sans doute dénoté trop clairement avec les rencontres des espaces alpins protégés. 





Mais alors, quelles peuvent être les actions pour l’environnement dont se vante le maire ? La mise en place d’une borne électrique ? l’utilisation de véhicules électriques par les services municipaux ? Et non, tout cela est à l’initiative de la communauté de commune. Il faut chercher encore. Les travaux pour la création d’une centrale hydro-électrique dans le Bonnant ? Et non, le projet date d’avant 2014 et la commune n’a fait que donner son autorisation. La maison du tour du Mont Blanc à la Gorge ? On en entend beaucoup parler mais faute de subventions elle reste encore à l’état de projet. Où sont alors les actions du maire pour sauver la planète ? Peut-être est-ce la caravane à Plan Jovet, le goudron répandu sur la voie romaine le printemps dernier ou encore le projet de mettre un revêtement sur le chemin du Baroque ?




En revanche, d’autres projets sont moins dans la lignée de ces rencontres. On peut penser que le maire n’a pas dû présenter son beau projet immobilier quand il était sur la place du village avec toutes ces personnes travaillant pour l’environnement. « Ici, doivent s’élever des immeubles de 21 mètres de haut pour masquer la vue sur les sommets ». Cela aurait pu en choquer quelques-uns. De la même façon, d’autres auraient pu s’étonner que ce maire « si attaché à la protection de la nature » milite pour la création de la liaison du domaine skiable avec l’espace diamant.

Il y a les paroles, mais où sont les actes ?


A noter : conseil municipal Jeudi 7 mars à 19h.




Rendez-vous le 15 mars pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

Vous pouvez partager ce lien avec vos familles, vos proches, vos amis, vos voisins,...
Pour nous contacter : notre adresse e-mail : lavigieduconseil@gmail.com


Le compteur des visites est, ce vendredi 1er mars  à 255 208