vendredi 26 juin 2020

Dernière ligne droite

Tout devait être réglé le 22 mars, mais un mauvais virus est passé par là. La période entre les 2 tours qui devait durer une semaine, s’est finalement prolongée sur 3 mois. Et c’est ce 28 juin que les contaminards vont choisir à qui ils souhaitent confier leur village pour les 6 ans à venir.




Pendant ce mandat, nous avons suivi les épisodes tragi-comiques de la vie de la commune. Sans surprise, ces 3 derniers mois ont été dans la même lignée. Aussi, au début, nous avons eu droit à une vraie fausse campagne électorale de plusieurs semaines pendant lesquelles, l’équipe sortante, en ballotage défavorable à l’issue du 1er tour, a usé de tous les moyens possibles, souvent limites, pour tenter de rétablir sa situation. 

Ainsi, pendant cette période, Etienne jacquet, candidat à sa propre succession a multiplié les efforts pour faire oublier les 6 ans de mandat et changer son image auprès des électeurs. C’est ainsi, que nous avons pu croire qu’il avait décroché un diplôme de médecine, suite à ses nombreuses interventions sur les chaînes d’info, donnant des interviews pour expliquer sa gestion exemplaire aux Contamines de la crise sanitaire au début du mois de février. Mais nous savons tous que face aux quelques cas de coronavirus détectés dans notre village, nous avons vu débarquer presque autant de médecins que de journalistes, des spécialistes de la santé et même la ministre. Le maire n’a fait qu’appliquer les consignes qui lui étaient dictées par l’ARS. Il est encore heureux qu’il n’ait pas cherché à prendre des initiatives mais à l’écouter, on croirait que c’est lui qui dirigeait les opérations. C’est vraiment trop bête, on se casse la tête à chercher un médecin pour le cabinet médical et on vient de se rendre compte que nous en avons un à la mairie : « docteur es covid ». 




Depuis la fin du confinement, la campagne électorale a pu reprendre de plus belle en vue du second tour. Mais c’est peu dire que nous assistons à une campagne bien particulière. Celle-ci a été relancée par la plainte déposée par Etienne Jacquet (le candidat ou le maire, on ne sait pas) contre François Barbier pour une phrase contenue dans un tract diffusé début mars. Sur ce document, il est inscrit « non à la mise en œuvre de projets à des fins personnelles ». D’après Etienne Jacquet cette phrase serait diffamatoire… La justice tranchera ... Néanmoins, cette plainte est risible quand on se souvient de la campagne de 2014 et de toutes les accusations contenues dans les tracts de la liste « Demain les Contamines ». On retrouvait quasiment la même phrase mot pour mot à propos de l’équipe sortante. Au lieu de débattre, d’échanger, de confronter les idées et les projets, c’est « direction le tribunal ». 




En voyant tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux ces derniers jours, il est clair que la discussion n’est pas possible avec les membres de la liste « Pour les Contamines ». Ainsi, sur leur page Facebook qui présente leurs projets, les personnes peuvent faire des commentaires et donner leur avis. Ce procédé parait tout à fait normal en période électorale. Projets contre projets, idées contre idées. Mais en fait, le débat n’est pas possible. Les commentaires qui ne sont pas favorables sont supprimés au fur et à mesure. Si vous osez écrire une critique, argumenter contre une idée proposée ou posez une question dérangeante, vous pouvez être certain que le commentaire disparaîtra rapidement. Certains ont essayé d’insister, ils sont maintenant blacklistés. Et si cette interdiction ne suffit pas, on passe aux menaces et aux insultes. Certains élus « qui disent des choses qui fâchent. » en ont fait les frais récemment. 




Mêmes ceux qui sont directement attaqués ne peuvent pas se défendre. Un exemple flagrant, après un article expliquant qu’Etienne Jacquet avait sauvé le village d’une mise sous tutelle et d’une fusion avec Saint-Gervais, Jean-Yves a simplement demandé au candidat de présenter les documents lui permettant de l’affirmer. Jean-Marc Peillex a, de son côté, expliqué que tout ceci n’était qu’une pure invention. Quelques heures plus tard, tous ces commentaires avaient disparu. Il ne restait que les louanges envers le candidat. Et on attend toujours que le candidat présente les documents sur lesquels il étaie son discours sur la pseudo tutelle et/ou fusion. On risque d’attendre longtemps. Ce n’est pas parce qu’un mensonge est répété souvent qu’il devient une vérité. La commune n’a jamais risqué la mise sous tutelle ou la fusion avec Saint-Gervais. En 2013, la cour des Comptes préconisait « la poursuite de l’effort de maîtrise des dépenses et la limitation de recours à l’emprunt ». Aucune alerte ! 

Cette censure est systématique : ce mercredi, à la suite d’affabulations du maire sortant sur la liaison avec le domaine skiable des Saisies, un élu d’Hauteluce a publié un commentaire dans lequel il rétablissait la vérité sur ce sujet. Ce texte a été rapidement supprimé. On a maintenant sur cette page des articles sous lesquels il est mentionné par exemple « 30 commentaires » et seuls 4 sont visibles. Et les 4 bien sûr font l’éloge du maire sans grand discernement! Vive le débat démocratique !!! 




On revit ainsi sur les réseaux sociaux, tout ce qui s’est passé pendant les 6 dernières années : faire taire tous ceux qui émettent des idées contraires. La suppression des questions du public lors des conseils municipaux en est une illustration. Cela peut paraître anecdotique pour certains, mais cette restriction représente la façon dont fonctionne ce système. Mais cela n’est guère étonnant quand on connait l’incapacité du maire sortant à pouvoir tout simplement discuter, échanger calmement sur un sujet. Dernier exemple : cette semaine, Etienne Jacquet a refusé l’invitation de Radio Mont-Blanc à une interview croisée face à François Barbier. On le pensait plus sûr de lui. 

Durant ces 6 longues années aucun conseil municipal n’a été le lieu d’échanges entre élus qu’il devrait être par définition. Seuls les conseillers de l’opposition ont posé des questions à propos des délibérations à voter. Jamais un autre élu n’est intervenu, jamais un autre élu n’a émis une réserve, un avis…. Même pas un avis ! Nous exagérons un tantinet : en effet, Alain Muzard a posé une question à propos de la taxe d’habitation pour laquelle il était lui-même, ou du moins ses locataires directement impactés. Les réponses données n’étaient jamais satisfaisantes : soit le ton était condescendant, soit très virulent, soit on nous promettait des précisions ultérieures, promesses jamais tenues ! Et n’oublions pas que la durée de ces réunions du conseil étaient réduites au minimum : sans nos questions elles auraient duré 15 minutes au mieux. Et au long des années, le nombre de réunions du conseil s’est délité au point de n’avoir lieu que tous les 3 mois comme l’impose la législation. Les décisions du maire pleuvaient. Or à 3 mois du deuxième tour, 3 réunions du conseil sont devenues indispensables…. On verra plus bas à quoi elles ont servis ! … 




Nous avons appris que l’équipe « Pour les Contamines » organisait ce vendredi une journée de rencontres avec les électeurs autour de tables rondes et d’ateliers ! 2 jours avant les élections le candidat Jacquet fait croire qu’il s’intéresse à l’avis des habitants…. Ce revirement parait vraiment trop opportuniste pour être crédible et sérieux, surtout quand on compare avec la liste « Ensemble les Contamines » qui a organisé des réunions thématiques pendant plus d’un an.

Par ailleurs, pendant cette campagne, nous avons été très étonnées des arguments utilisés par la liste « Pour les Contamines ». En fait, ils nous ont davantage parlé du passé que de l’avenir. En 2014, c’était affreux, en 2014, on était ruiné, en 2014, il y avait l’emprunt toxique, en 2014, la commune allait disparaître. Il faudrait penser à prévenir le maire que nous sommes en 2020 et que de l’eau a coulé dans le Bonnant depuis le début de son mandat. Ces mêmes arguments reviennent sans cesse comme une véritable obsession. Et comme si cela ne suffisait pas, on a droit en plus aux théories complotistes sur une alliance de forces obscures qui s'uniraient contre les Contamines et qui mettrait la commune en grand danger. Carrément ubuesque !! 




Quant aux finances soi-disant magnifiquement gérées, nous aurions apprécié voir rendu public le rapport de la cours des comptes qui reste invisible faute d’avoir été voté par une délibération !!! S’il est resté secret, c’est qu’il n’est probablement pas si bon que le maire et son adjoint aux finances tentent de nous le faire croire !!! Intéressons-nous aux données financières disponibles sur le site du gouvernement, elles mettent à mal l’auto-satisfaction affichée du maire sortant à propos de ses finances ! 







Autre élément marquant de cette campagne : un effarant mélange des genres entretenu par le maire sortant entre la communication dite officielle de la commune et la campagne de la liste « Pour les Contamines ». Beaucoup ont été étonné de voir les candidats de cette liste distribuer les masques de protection contre le COVID19 avec les conseillers dans l’espace animation. Que faisaient-ils là ? De plus, sur les réseaux sociaux, on est face à un flou total entre les outils de communications : le site internet de la mairie, la page Contamines Actus et la page de la liste, tout se mélange. On voit des articles similaires, l’utilisation de photos identiques, des renvois de l’un à l’autre. Tout cela sans aucun scrupule. 


Page Facebook Pour les Contamines



Brochure Eté 2020  Office de Tourisme


En parlant de photos, il faudra un jour nous expliquer comment on peut retrouver la même photo dans la brochure de l’office de tourisme et dans un article de la liste ? Et les 2 documents distribués avant le premier tour étaient remplis de photos faites par l’office de tourisme. Faut-il en déduire que pour assurer leur communication certains n’ont pas hésité un seul instant à se servir dans le fond photographique de l’EPIC ? Mais quand il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir… Pour nous, c’est un élément qui montre clairement que tous les moyens ont été utilisés pour tenter d’assurer une réélection. Le principe d’équité entre les listes est loin d’avoir été respecté. Quand on envoie à tous les habitants par la poste, donc aux frais des contribuables un document présentant les mérites de l‘équipe municipale candidate et ce, une semaine avant le second tour, on est face à un abus inadmissible. 

Et pour dire quoi ? que l équipe des espaces verts s’occupe des fleurs, que 2 passerelles ont été réparées et que les sentiers vont être entretenus cet été. Il n’y a là rien d’extraordinaire, ce sont les actions basiques d’une commune, des actions qui se sont accélérées ces derniers temps. Soudain à 6 mois des élections la population a vu, à son grand contentement les travaux s’intensifier, pousser un pump track, finir enfin (4 ans plus tard) le chalet d’accueil de la patinoire, goudronner des portions de route … ! Le maire envisage même d’enfouir les lignes électriques après avoir arrêté ce programme dès 2014 sous le prétexte fallacieux qu’il n’avait pas les moyens de faire de l’embellissement !!




Avec ce document envoyé à tous en pleine période électorale, un procédé quelque peu ambigu, il est clair que le but recherché était de proclamer à ceux qui n’étaient pas encore au courant que, cette année, on fête Noël au mois de juin. En 2020, on rase gratis !! Baisse des impôts de 10% !! 120 000 euros pour les acteurs du tourisme et des bons d’achat pour les familles. S’il est essentiel que les professionnels du tourisme soient soutenus en cette période, nous sommes très surpris de cette soudaine générosité de l’équipe municipale. Combien de fois avons-nous entendu le maire expliquer que l’argent public n’était pas là pour « aider les privés ». Combien de fois des sommes modiques ont été refusées pour des aides exceptionnelles à certaines associations ? Chacun est libre d’interpréter cette soudaine générosité à 2 semaines des élections…. mais bizarrement en ce printemps 2020, l’argent coule à flot. 

Une autre question se pose : pourquoi cette aide est-elle uniquement à destination des familles. Pour un souci d’égalité, il aurait été préférable de diviser le montant global par le nombre total d’habitants (soit 10 euros par personne) plutôt que de donner 50 euros à 220 enfants. Mais on sait bien que Noël, c’est surtout pour les enfants !!! Tant pis pour ceux qui ne sont pas concernés, les anciens du village par exemple. Déjà ils n’ont pas eu droit à leur sortie annuelle du mois juin, ils n’ont pas droit non plus au cadeau de la mairie. C’est la double peine !! 


Il nous est expliqué que ces aides existent grâce à la bonne gestion des finances communales. Encore une manipulation de la vérité. Cette somme est dégagée uniquement grâce au fait que d’autres dépenses ont été réduites ou reportées à plus tard. Ainsi certains investissements ont été différés. Au lieu de financer des projets, le choix a été fait de distribuer des bons d’achat. On peut penser que cela est très bien ou … purement démagogique quand on apprend que la distribution a débuté 4 jours avant le second tour. Comme par hasard. Si ça pouvait faire changer d’avis quelques uns, c’est toujours bon à prendre, non ? Mais il parait qu’il est indigne d’oser penser un seul instant qu’il y aurait une arrière-pensée dans cette distribution qui tombe si bien…




Comme vous l’avez constaté, cette campagne a été digne du mandat qui s’achève ce dimanche. Maintenant, c’est à chacun de s’exprimer par son vote. Nous sommes tous concernés par ce choix car nous sommes tous dépendants des décisions qui vont être prises dans les années à venir. Ce vote du second tour aura une énorme implication sur l’avenir du village, sur les projets qui seront lancés, les relations avec les communes voisines et, principalement, sur les liens entre ses habitants. Bref, ce dimanche est primordial pour le village et son avenir humain et économique ! La liberté d’expression doit revivre, la liberté de penser ne doit pas frémir ! Laissons la commune des Contamines retrouver une sérénité qu’elle a perdu durant 6 ans !


Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

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jeudi 12 mars 2020

L'arnaque

Fin février, nous avons tous reçu dans notre boîte aux lettres, un document présentant le bilan de l’équipe municipale. Dans son texte d’introduction, Etienne Jacquet explique que la veille d’une échéance électorale doit être un temps de réflexion sur le bilan du mandat. Pour que cette réflexion soit complète, nous avons souhaité vous apporter des éléments d’information complémentaires en nous arrêtant sur quelques sujets représentatifs de ces 6 années.




Certains passages de ces 30 pages nous ont paru tellement éloignés de la réalité que nous n’avons pas pu rester les bras croisés. Ce qui est présenté est tellement différent des faits dont nous avons été les témoins privilégiés et que nous avons relatés dans notre blog mois après mois. 

Avec toute la modestie qu’on lui connait, le maire brosse un portrait glorieux de sa gestion de la commune depuis 2014 : une fréquentation touristique record, des relations idylliques avec la SECMH, des liens riches et fructueux avec les communes voisines, des associations choyées, un personnel communal comblé, … Pourtant, quand on discute avec les principaux intéressés, on constate rapidement que la réalité est très différente. Les échanges avec les remontées mécaniques ne se font quasiment plus qu’avec des courriers en recommandé, les relations sont glaciales avec les maires des stations voisines (pas seulement St-Gervais) et les associations doivent sans cesse quémander un peu d’aide. Quant au personnel communal, une grande partie désespère de pouvoir travailler dans des conditions normales avec un minimum de respect et sans subir les sautes d’humeur d’un maire caractériel.

Le dictateur
Dans son texte, Etienne Jacquet fait mention de projets construits dans l’écoute et la concertation. Ces 2 notions n’ont jamais existé pendant toutes ces années. Quelle concertation est possible quand les élus de l’opposition sont exclus de toutes les discussions ? Et pour pouvoir écouter, encore faut-il laisser la parole aux autres. Nous rappelons que pendant 6 ans, les questions du public ont été bannies des conseils municipaux. Ceux qui étaient contre une idée avaient forcément tord ou, au mieux, n’avaient rien compris. Tout ce qui n’avait pas été proposé par le maire était d’office écarté. 

Le magicien d’Oz
Pourtant, quand on regarde les décisions prises pendant ce mandat, toutes n’ont pas été si brillantes, loin de là. Un exemple flagrant : l’office de tourisme. Etienne Jacquet explique que les Contamines n’ont jamais connu une telle progression de la fréquentation, chiffre à l’appui : + 27 % rien que ça. Comme souvent, les chiffres sont sortis du chapeau sans les explications nécessaires. Ainsi la centrale de réservation aurait connu une hausse de 27% de son chiffre d’affaire à l’été 2019. Oui mais, par rapport à quoi ? A l’été 2018 ? à l’été 2014 ? C’est si facile d’annoncer des chiffres comme ça sans aucune explication. Nous avons interrogé plusieurs professionnels de la station à propos de cette supposée progression spectaculaire de la fréquentation. A leur grand regret, pas de trace des 27% avancés par le maire dans leurs caisses. D’autres chiffres sont annoncés là aussi pour épater la galerie : rendez-vous compte, 37 900 abonnés Facebook !!! …  alors qu’ils sont 47 000 pour les Saisies, 62 000 pour Saint-Gervais et 131 000 pour le Grand-Bornand…




La folie des grandeurs
A en croire le maire, tout s’est merveilleusement passé à l’Office de tourisme pendant ce mandat. Aucun problème, aucun souci… Quelle vision troublée des faits quand 6 directeurs se sont succédés en 6 ans. Un bien malheureux record pour une station. Qui peut être convaincu qu’une structure qui connait de tels chambardements peut réellement fonctionner normalement et aboutir à des résultats positifs ?  Nous sommes arrivés à une situation dans laquelle l’office de tourisme travaille sans relation avec les remontées mécaniques, les commerçants, les restaurateurs et hôteliers, les moniteurs, … Côté finances, la gestion a été aussi calamiteuse. Au début du mandat, ça dépensait sans compter : des concerts en veux-tu en voilà, des fêtes, des réceptions, … l’argent coulait à flot !!! Le maire et le directeur de l’EPIC étaient inséparables, comme deux larrons en foire, transformant la terrasse de la Bérangère en annexe de la mairie et partant ensemble faire des salons en Belgique. Etienne Jacquet ne manquait jamais l’occasion de faire des louanges de son nouveau meilleur ami.

C’est pas moi, c’est lui
Mais quand les caisses ont été vides (plus de 600 000 euros de dettes), la facture a été très lourde pour les finances communales.  Se déclarant ni responsable, ni coupable, le maire n’a pas hésité une seconde à faire porter l’entière responsabilité de ses fautes sur le directeur de l’Office. Celui-ci aurait tout dissimulé au Trésor Public et aux élus. Et qui était président de l’EPIC soumis à un devoir de vérification de la gestion de cette structure ? Monsieur le maire. Quand on accepte des responsabilités, il faut savoir assumer ses erreurs … Le « c’est pas moi, c’est lui », est un tantinet immature quand sonne l’heure du bilan.

L’usurpateur
En fait c’est simple, s’il y a un problème, c’est toujours à cause d’une tierce personne, d’une autre commune, d’un organisme régional, … En revanche, pour accaparer les réussites des autres, aucun souci, le maire des Contamines est le champion dans ce domaine. Un permis de construire est déposé, le Département goudronne la traversée du centre du village, la communauté de communes installe des conteneurs pour les ordures ménagères, un commerce ouvre dans le village, un hôtelier effectue des travaux, … Etienne Jacquet n’hésite pas une seconde à récupérer tout cela dans son bilan. Tout ce qui peut servir sa campagne est bon à prendre. Il a juste la décence de ne pas s’attribuer la hausse de la natalité dans notre village en 2019 !!! Par contre, pour toutes les activités qui ont fermé depuis 2014 (la Cendrée, la boucherie, la blanchisserie, le Totem, le Savoisien, « Atout toile », la résidence du Bonhomme transformée en appartements, ...), pas un mot. Pas un mot non plus sur l’état pitoyable de la voierie communale, sur l’état de délabrement du toit de l’église, sur l’absence de travaux d’isolation des bâtiments communaux,  sur l’arrêt des travaux de réfection de Notre Dame de la Gorge…

Avec la même volonté de récupérer tout ce qui est possible, ce bilan reprend même des dossiers lancés par la précédente municipalité. Ainsi le projet de la centrale hydroélectrique a été validé par la commune en 2012 à la suite d’une proposition de la société Quadran. L’équipe actuelle n’a fait que suivre le dossier. Par ailleurs, après l’avoir tellement critiqué, ce bilan ose sans aucun scrupule mentionner le jardin Samivel dans la liste des réalisations. Il faut quand même savoir que le maire rêvait de démonter les panneaux pour vendre le terrain à un promoteur immobilier… Quant au paiement des factures, c’est la justice qui l’a forcé à les régler à l’entreprise Esope, avec dommages et intérêts !!!




Voleur d’histoire
Un autre exemple pour bien comprendre comment Etienne Jacquet a gonflé artificiellement son bilan. Dans la rubrique « Patrimoine », plusieurs réalisations sont listées. Ce sont en réalité essentiellement des actions de l’association Mémoire, Histoire et Patrimoine qui, à chaque fois, a dû demander l’autorisation à la commune. Ainsi le remplacement de la porte de la chapelle du Baptieu, initié par cette association, a été totalement financé grâce aux dons collectés à l’occasion d’un concert de chants corses. La seule action de la mairie : accepter que ces travaux soient réalisés. Il en va de même pour le panneau d’information installé devant l’église : il a été imaginé, préparé, commandé et payé par cette même association. 

Etienne Jacquet se découvre un intérêt soudain et très opportun pour le patrimoine des Contamines. En 2015, il avait choqué de très nombreuses personnes en s’opposant officiellement au classement de l’église de Notre-Dame de la Gorge. Quant aux travaux de restauration de la chapelle de la Chapelle, il a fallu que, là encore, l’association du patrimoine signale à la mairie le très mauvais état de l’édifice, prépare un dossier pour convaincre les élus de s’intéresser à la question, les relance régulièrement, pour qu’enfin des travaux soient entrepris. Au diable les scrupules, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme … et se récupère pour remplir ces 30 pages …

Non, tu exagères !!!
Les réussites, c’est comme la confiture, quand on en n’a pas beaucoup, il faut les étaler. Ceux qui ont lu attentivement les 30 pages auront peut-être remarqué que chaque réalisation est citée 2, 3 ou 4 fois. Il faut bien remplir !!! Ainsi le parcours Nature et Patrimoine le long du Bonnant est mentionné à 6 reprises… Et comme si cela ne suffisait pas, la réalité est bien souvent enjolivée. Quelques réparations urgentes ont été réalisées au centre équestre. Cela est transformé en une « rénovation du centre équestre », les poteaux de la salle principale de l’espace animation ont été repeints. Cela devient « une salle d’animation repeinte et décorée ». Le pire est atteint avec l’annonce de « Quatre nouveaux médecins installés ». Dans les faits, ce sont 4 médecins qui assurent, à tour de rôle, une présence dans le cabinet médical pendant la saison hivernale. Le mot « installé » est quelque peu exagéré.

Amour, vengeance et trahison
Dans le même ordre d’idée, le maire se glorifie d’avoir instauré une redevance de 200 000 euros payée par la SECMH. Il n’en est rien, la redevance remplace une convention qui existait déjà avec les précédentes municipalités (contributions financières et large participation aux événements de la station). La SECMH a simplement accepté d’augmenter la redevance en contrepartie du maintien de la gratuité des navettes. Autre inexactitude, la commune n’a jamais financé de canons à neige. Pourtant le maire devrait le savoir vu les relations privilégies qu’il entretient avec les remontées mécaniques…




Des plans sur la comète
Enfin la dernière technique utilisée pour enrichir ce bilan bien maigre, est de compter parmi les réalisations celles qui ne sont qu’au stade du projet. La liste est longue : le projet de la maison du tour du Mont-Blanc, le projet de garage automobile, le projet de logements sociaux au Plane, le projet de lits chauds et, bien sûr, le projet du centre. Le maire nous parle de 868 lits chauds, tableau à l’appui. Mais concrètement, où sont-ils ? A quel endroit ont-ils été construits ? Nulle part. Le maire confond le passé et l’avenir, un bilan et un budget. A-t-il oublié que la concrétisation d’une grande moitié de ces 868 lits chauds est conditionnée par des actions en justice qui peuvent durer des années ? Concernant la proactivité des élus pour attirer d’éventuels investisseurs, elle n’est pas prouvée : le projet au sommet des Loyers est clairement à l’initiative de 2 entreprises privées qui ont déposé leur permis de construire sans aucun contact préalable avec le maire. 

Justice est faite
En 2014, le candidat Etienne Jacquet promettait qu’il réaliserait l’aménagement du centre du village. 6 ans plus tard, il a beau écrire que cet engagement est respecté, il est simple de constater que rien n’a changé. Tout est dans la même situation qu’en 2014, voire pire pour la sécurité des piétons qui essaient de trouver un passage entre les véhicules. Le projet est toujours à l’état de projet. Le maire s’est pris les pieds dans le tapis : le Tribunal de Grenoble a, en décembre, reconnu que la procédure de désignation du lauréat était irrégulière. Depuis, un recours contre cette décision a été déposé par le promoteur immobilier du projet. Etrangement, la commune qui en 6 ans n’a jamais hésité à dépenser des fortunes en frais d’avocats, n’a pas réagi. Est-ce faute d’avoir des arguments valables ?



Le loup de Wall Street
Enfin, une large partie de ce document est consacré aux finances de la commune. Le redressement budgétaire serait la plus grande réussite de ce mandat. Pour glorifier sa gestion, le maire noircit volontairement la situation de 2014. Contrairement à ce qui est annoncé, notre commune n’a jamais risqué d’être mise sous tutelle de l’Etat ou de devoir fusionner. Une pure invention d’Etienne Jacquet, qui n’est plus à ça près. La dette était, il est vrai, importante, mais cet argent emprunté auprès des banques avait permis de lancer des projets significatifs et nécessaires pour le village. Dans le passé, notre commune s’est endettée à plusieurs reprises pour par exemple, construire le parc de loisirs, l’espace animation, pour agrandir l’école, et aussi pour entretenir les routes et les bâtiments, rénover nos églises, ... 




Cet argent n’a pas été gaspillé inutilement. Aurait-il fallu ne rien faire pour ne pas endetter la commune ? ou seulement le strict nécessaire ? S’endetter, c’est investir, c’est croire à l’avenir, c’est lancer des projets qui à moyen et long terme vont rapporter. Et quand les taux d’intérêt sont au plus bas comme depuis plusieurs mois, on peut sérieusement se poser la question de savoir si ce n’est pas une grave erreur stratégique de gestion de ne pas profiter de ces conditions avantageuses.

Pendant ces 6 années, l’équipe municipale s’est consacrée au désendettement de la commune. Un emprunt dit toxique avait été souscrit. En 2016, comme toutes les communes dans la même situation, la nôtre a pu bénéficier d’une aide conséquente de l’Etat : plus de 3 millions d’euros providentiels sont arrivés ainsi dans les comptes communaux. 

Si on ajoute à cela une renégociation auprès des banques des taux d’intérêts comme l’ont fait quasiment tous les emprunteurs et un très contestable réétalement de la dette sur plusieurs années, l’explication de ces bons ratios est vite trouvée. Mais sans le rapport de la Cour des Comptes qui devait être rendu publique mais qui finalement ne l’a pas été, il est difficile de se faire un avis sur la supposée bonne gestion des finances. D’autant plus que les comptes de l’EPIC restent cachés… Pour avoir un avis objectif, nous avons consulté le site internet « Contribuables associés » qui passe à la loupe les comptes de toutes les collectivités françaises. Le maire des Contamines a obtenu la note de 2/20. Une claque pour celui qui semblait vouloir prétendre obtenir le prix Nobel d’économie !!!




Ville à vendre
L’un des moyens supplémentaires utilisé pour réduire la dette a été la vente de biens communaux. C’est un choix discutable. La richesse d’une commune tient compte de ses finances, de ses dettes mais aussi de ses biens immobiliers et de ses terrains. En 6 ans la dette a diminué, il est vrai, mais son patrimoine aussi. Le camping a ainsi été sacrifié. Il a été bradé à 724 000 euros (et non pas 950 000 comme il est écrit dans ce tract de campagne). Ce fût une décision loin d’être judicieuse pour cette activité rentable et stratégique pour notre station. En outre, on peut penser que ce qui n’a pas été encore vendu, a perdu de la valeur faute d’entretien nécessaire. Quand on fait un bilan, il faut tout compter, pas seulement ce qui arrange…

Se souvenir des belles choses…
Pour finir, nous souhaitons rappeler quelques sujets supplémentaires qui ont marqué ce mandat. Rappelez-vous …
2014 : démission du premier adjoint au lendemain des élections / départ mouvementé d’une conseillère de la majorité que l’on n’a jamais revu mais qui est toujours présidente de la Commission « Urbanisme, Droit des Sols, RTM, risques naturels, sécurité » / le nouveau médecin qui devait s’installer est « remercié » par le maire qui revient sur les accords passés / les navettes redeviennent payantes.
2015 : refus des subventions pour le projet de ski-roues / à ND de la gorge : projet de parc animalier, permis de construire pour un nouveau restaurant bloqué par une pétition signée par plus de 1000 personnes / série de cafouillages autour de la taxe de séjour / évincement de la correspondante du Dauphiné Libéré
2016 : arrivée d’un médecin non inscrit à l’ordre des médecins qui disparaît après quelques heures d’ouverture / fermeture définitive de la boucherie / hausse spectaculaire des tarifs pour la garderie, les activités touristiques, la location des salles de l’espace animation / les conseils municipaux deviennent de plus en plus courts et rares / flop de l’opération « conseil municipal des jeunes » 
2017 : projet du centre : après l’avis défavorable de l’enquête d’utilité publique, le permis de construire est retiré / nouveau PLU : 20 hectares de terrains constructibles supprimés / nouveau projet ski-roue avec goudronnage du chemin du Praz 
2018 : nouveau permis pour le projet du centre avec des immeubles de 21 m de haut / la valse des directeurs de l’EPIC commence / arrêt du soutien aux sportifs de haut niveau /suppression du jardin d’enfants des Loyers / travaux d’électrification au parc de loisirs et étendus jusqu’à la Duchère (le maire voit enfin son rêve le plus cher se réaliser …) / après un recours, le projet de ski-roues est revu : le chemin du Praz ne sera pas goudronné mais il risque d’être couvert de pierre de Salève.
2019 : après 4 ans de silence, la communication de la commune devient intensive / importants problèmes de fonctionnement pour la patinoire / chalet d’accueil de la patinoire : les travaux doivent être refaits pour monter de 50 cm / vente des terrains de la ZAC du Plane

Et pendant toutes ces années, on a compté plus de 30 départs parmi le personnel de la commune et de l’office de tourisme, des départs le plus souvent provoqués par des conditions de travail devenues insupportables et qui ont marqué durablement les personnes concernées. 
En bref, … Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu pour mériter ça ?

Dans un bilan, il y a un actif mais aussi un passif. Comme nous l’avons vu, certains points ont été ajoutés, embellis ou rectifiés, d’autres ont volontairement été omis par le maire pour fausser le résultat qu’il présente aujourd’hui aux électeurs. Maintenant, en toute connaissance de cause, à vous de VOTER … 


Lydie Roch-Dupland, Jean-Yves Raffort et David Mermoud


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mercredi 1 janvier 2020

Bouquet final




2019 s’est terminé pour nous avec l’annonce d’une décision de justice que nous attendions depuis très longtemps. Pour bien comprendre et saisir l’importance de cet acte, il faut remonter à plusieurs années en arrière. Courant 2015, un appel à projet est lancé par la municipalité pour trouver des opérateurs prêts à investir pour créer un ensemble immobilier sur les parcelles communales au cœur de notre village. Quatre candidats (LVH, CFA, Emmery et Quanim-Escrim) envoient un dossier en octobre 2015 et début décembre, le conseil municipal retient toutes ces candidatures pour la suite de la procédure. Après une première étude complète des dossiers, par une commission composée d’élus de la majorité du conseil, du directeur de l’EPIC, d'un avocat de la mairie et de la Directrice des Services Techniques, les candidats sont reçus à la fin du mois d’avril 2016 pour présenter oralement leur projet au jury. Le 31 mai, le conseil municipal vote une délibération pour modifier le règlement du Plan d’Occupation des Sols afin de permettre d’élever les bâtiments jusqu’à 21 mètres. Seul Quanim-Escrim est informé de ce changement qui correspond exactement à son projet.




Le 7 juin, le jury composé d’Etienne Jacquet, Thierry Mirabaud, Elodie Boidard, Alain Musard, du Directeur de l’EPIC, de la Directrice des Services techniques et du Directeur des Services Généraux se réunit pour étudier les différents projets. Celui de Quanim-Escrim est classé en 1ère position par ce jury. Le 20 juin 2016, une délibération est votée pour désigner officiellement le vainqueur. Un vote à bulletin secret est alors organisé : le comptage des voix montre que tous les conseillers de majorité classent le projet de Quanim-Escrim en 1er. 



En juillet l’entreprise CFA non retenue reçoit un courrier de la mairie l’informant du résultat du vote et découvre alors la modification du règlement du POS votée le 31 mai et divers éléments erronés dans le document produit par le jury et servant de base à la délibération. Ce document présente des explications assez surprenantes ! Ainsi certains points relevés sont notés comme des défauts pour CFA et peu, voir pas importants pour Quanim-Escrim… Le candidat malheureux envoie alors un courrier à l’ensemble des conseillers, un courrier qui ne nous est pas transmis et que nous devrons réclamer au maire. Quelques jours plus tard, nous découvrons que le 1er juin, soit 7 jours avant que le jury prenne sa décision, l’entreprise Quanim-Escrim annonçait sur internet sa victoire.




Face à tous ces éléments, nous décidons en août 2016 d’envoyer une requête auprès du Tribunal Administratif de Grenoble pour faire annuler cette délibération. . Nous rassemblons toutes les informations à notre disposition, saisissons un avocat et nous lançons dans cette aventure Les mois, les années passent. Régulièrement, nous nous renseignons sur l’avancée du dossier. Systématiquement, nous obtenons la même réponse « La procédure suit son court … ». Nous précisons que nous avons décidé de ne pas demander de dédommagement financier à la mairie en cas de victoire : en effet il nous semblait que la collectivité disposait d'un budget frais d’avocats et conseillers juridiques en tout genre suffisamment élevé dans l’exercice de son quotidien, sans en rajouter. La mairie en revanche nous réclamait 3 000 euros de dommage en cas de victoire de sa part.




Fin octobre, nous apprenons que notre requête est à l’ordre du jour des audiences du 12 novembre. Face au juge, notre avocat rappelle les éléments clefs du dossier. Le 18 décembre, le Tribunal rend son verdict : il a entendu nos arguments. La délibération du 20 juin 2016 est annulée. Le juge reconnait que « la délibération intervenue aux termes d’une procédure irrégulière car prise en méconnaissance du principe d’égalité entre les candidats » doit être annulée. En d’autres termes, le Tribunal valide le fait que l'un des candidats à l’appel à projet a été favorisé par le maire et son équipe. Le délit de favoritisme est très grave et lourdement puni, d’autant qu’il est assorti d’un autre délit : une rétention de courrier ! Nous n’en sommes pas là mais les termes du juge « procédure irrégulière » et « méconnaissance du principe d’égalité » démontrent la gravité du jugement. Pour lire le document officiel du Tribunal de Grenoble, vous pouvez le télécharger en cliquant sur le lien suivant: 
https://documentcloud.adobe.com/link/track?uri=urn%3Aaaid%3Ascds%3AUS%3A15e48789-f348-4841-8564-00f244eda3e4




En 2016, nous avions vu que les choses n’étaient pas aussi claires que voulait bien le dire le maire des Contamines. Nous nous étions fait entendre en réunion de conseil à ce sujet, mais en vain. Cette annulation par le Tribunal de Grenoble nous confirme que nous avions vu juste. Il apparaît clairement que l’équipe municipale a fabriqué cette procédure d’appel d’offre en ne respectant pas la législation en vigueur. La société Quanim-Escrim a bénéficié de passe-droit pour élever ses immeubles dans le centre du village au mépris de la loi. Le premier magistrat du village et ses conseillers croyaient pouvoir berner la justice et les contaminards mais les ficelles étaient quand même un peu trop grosses. Un règlement sur les constructions changé à la dernière minute, une annonce « en avance » sur internet, … c’est quand on est trop sûr de soi que l’on commet des erreurs… A force de jouer avec la législation, on prend ses administrés pour plus sots qu’ils ne sont !




Avec ce jugement, c’est l’ensemble du projet du centre qui est remis en cause. La délibération étant annulée, Quanim Escrim n’est plus le lauréat…. Tout s’effondre pour le maire des Contamines qui disait pouvoir aménager le centre pendant son mandat. Les projets des précédentes municipalités avaient été stoppés par les urnes, celui-ci est arrêté par la Justice à la suite d’une procédure irrégulière. De plus, cette délibération est annulée à cause d’une faute grave : ce n’est pas un problème administratif (erreur dans la procédure, absence d’un document dans le dossier, …) mais un enchaînement délibéré de décisions avantageant l’entreprise Quanim-Escrim. 

Face à cela, les citoyens des Contamines sont en droit de se poser de nombreuses questions : comment l’ensemble des conseillers de la majorité a pu laisser faire cela sans rien dire ? Comment tous ont accepté de valider cette procédure irrégulière ? Il ne faut pas oublier que toutes les délibérations liées à cette opération ont toujours été votées par l’ensemble de l’équipe municipale. Quid de la responsabilité des élus ?! De plus le maire s’était entouré de nombreux conseillers juridiques en interne et en externe, au frais du contribuable bien sûr. Certains ont participé à cette comédie, validant les différentes étapes de l’appel à projet. 

Durant les 6 années de son mandat, Etienne Jacquet a toujours motivé ses décisions en s’appuyant sur les directives de Justice. Ainsi, il voulait apparaître comme le chevalier blanc, n’hésitant jamais à vilipender ses prédécesseurs quand une convention n’avait pas été renouvelée dans les délais ou des documents officiels n’avaient pas été adaptés à une nouvelle version de la loi. Mais il apparaît clairement que le chevalier n’est pas aussi blanc qu’il veut bien le faire croire mais plutôt gris foncé.




A la suite de cette décision du Tribunal de Grenoble, certains écrits d’Etienne Jacquet en 2014 prennent un nouveau sens, presque une prédiction de l’avenir qu’il promettait à ceux qui ne le connaissaient pas…. Ainsi, dans le trombinoscope des candidats, il expliquait que sa première motivation était « d’opérer un changement profond, […] dans le respect du droit et des personnes, dans la transparence et l’équité ». Il faut croire que cette motivation a vite disparu ou qu’elle était mensongère. Dans un autre tract distribué pendant la campagne, la tête de liste expliquait : « Nous ne pouvons plus confier notre destin à des élus qui imaginent toujours que favoriser la somme des intérêts particuliers équivaut à préserver l’intérêt général ». Plus loin il critiquait vivement la gestion d’une commune éloignée de la légalité, du respect humain et des valeurs de fraternité qu’il déclarait avoir toujours défendues (sic). Il finissait en ajoutant qu’il « faut que nos responsables comprennent que l’altitude de notre village ne les met pas au-dessus des lois, que la durée de leur vie politique ne les rend pas intouchables » (Demain les Contamines février 2014). Pour une fois, nous sommes totalement d’accord avec lui.

Si le projet immobilier du centre est ainsi stoppé, l’équipe municipale en est la seule responsable. Il suffisait de suivre strictement la loi, le projet aurait pu avancer sans problème. Peut-être serait-il déjà presque terminé ? Quand le projet s'éternisait, il était si simple d’accuser publiquement le collectif de citoyens Cocicomo de bloquer le projet du centre en se victimisant. Nous reconnaissons là toujours le même fonctionnement utilisé depuis 6 ans. Il ne faut pas oublier que le maire n’a pas hésité à menacer de poursuites judiciaires les membres du Bureau de ce collectif. La roue a tourné et les poursuites risquent bien de changer de côté. L’arroseur arrosé….



Nous ne pouvons cacher notre satisfaction d’avoir été entendu par la Justice et de voir cette délibération aujourd’hui annulée. C’est pour nous un symbole très important de ces 6 années qui ont vu la mise en place à la mairie d’un système non conforme à notre vision de ce que doit être la gestion d’une commune. Le service public et les élus sont au service des citoyens et non le contraire. Même en étant dans l’opposition, relégués à un rôle mineur face à une majorité ignorant nos remarques, nous avons pu faire annuler l’une des délibérations les plus importantes de ce mandat. Nous le devons à tous ceux qui nous ont apporté leur soutien sans faille, leur aide et bien sûr, à notre avocat qui s’est fortement impliqué sur ce dossier et qui a pu apporter au mieux au juge nos arguments. Les adhérents de Cocicomo ont été des acteurs clés dans cette réussite. Nous en profitons d’ailleurs pour relayer un appel du Collectif Citoyen des Contamines Montjoie qui a besoin d’un soutien financier nécessaire à la poursuite des procédures encore engagées ou à démarrer prochainement ! N’hésitez pas à adhérer ou à faire des dons ! 
(cocicomo74@gmail.com)



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Il y a quelques mois, nous avons pris la décision d’arrêter la publication de nos articles dans ce blog ce 1er janvier 2020. Dans moins de 3 mois, les urnes auront rendu leur verdict. Comme ni l’un ni l’autre n’avons l’intention d’être candidat à un nouveau mandat de conseiller, nous avons jugé plus sage, maintenant, de laisser s’exprimer toutes celles et ceux qui postulent à occuper ces fonctions. Le hasard du calendrier judiciaire nous fait un beau cadeau pour la fin de cette aventure.

Ce blog est né en septembre 2014 quand nous avons compris, à la suite de notre exclusion de toutes les commissions municipales, que notre rôle de conseillers devrait se résumer à faire de la figuration. Nous avons constaté ensuite que les conseillers de la majorité occupaient parfaitement ce rôle : en 6 ans, jamais une remarque négative ou positive, jamais un avis spontané, la plupart d’entre eux n’a jamais ouvert la bouche en séance du conseil. Le mot délibération n’a jamais été aussi mis à mal que depuis le début de ce mandat !

Dans notre premier article nous écrivions : « afin de pouvoir exister réellement en tant que conseillers municipaux, nous avons pris la décision de créer ce blog pour vous informer de notre situation, pour vous donner notre avis sur les décisions qui sont prises par le maire (et son équipe) et pour vous permettre de vous exprimer sur les sujets qui touchent notre commune. Ce blog s’appelle « La Vigie du Conseil ». Une vigie, c’est le poste d’observation d’un navire. C’est aussi celui qui observe l’horizon et prévient des dangers. C’est celui, qui, avec un peu de mépris est envoyé en haut du mat, souvent oublié, jamais consulté pour les décisions, mais son rôle peut être essentiel en cas de danger. Cette définition correspond à notre position à l’intérieur du conseil, même si nous avons souvent l’impression que certains préféreraient nous voir enchaînes en fond de cale ou carrément jetés à la mer. »




192 articles plus tard, nous avons la satisfaction du devoir accompli. Nous avons suivi le rôle que nous nous étions fixé à l’origine. Au fil des semaines, puis des quinzaines, nous vous avons communiqué les informations que nous pouvions obtenir et en expliquant pourquoi telle ou telle décision nous apparaissait contraire à l’intérêt du village. Nous n’avons jamais pensé détenir la vérité mais nous voulions exprimer notre vision. Les Contamines-Montjoie restent un village où règne encore, la liberté d’expression ! Peut-être certains propos ont choqué, d’autres, sûrement, ont dû agacer. Nous nous excusons auprès des personnes que nous aurions pu blesser involontairement par une phrase mal venue. 

Bien que minoritaires dans le conseil municipal, nous avons la conviction que, grâce à ces articles, nous avons permis de bloquer ou de freiner certains projets de l’équipe municipale. Ainsi par exemple, nous avons pu alerter les habitants permanents ou non du village sur les risques courus par le site de Notre-Dame de la Gorge, nous avons vu la menace qui pesait sur le chemin du Praz, nous avons pu présenter à tous le projet immobilier qui allait défigurer le centre de notre village, … Ensuite la mobilisation de tous a permis de montrer à l’équipe municipale la forte opposition à ses projets.




Cette forte mobilisation nous a poussés à continuer la publication des articles jusqu'à ce jour. Le nombre très élevé et constant des visites sur le blog (1470 visites en moyenne) et les pics de fréquentation chaque 1er ou 15 du mois sont les preuves du fort intérêt pour notre travail. Aujourd’hui, la vigie quitte son poste de surveillance. Cela ne veut pas dire que tout danger est écarté. Nous espérons que d’autres sauront prendre la relève, à leur façon, s’ils jugent que l’intérêt général de notre village est un jour menacé, si d’autres alertes devaient être lancées.

Il nous reste à remercier Jean-Yves Raffort qui a remplacé Lydie dans les conseils municipaux, Nelly, qui pour chaque article nous signalait nos fautes d’orthographe et savait nous proposer de meilleures formulations, tous celles et ceux qui partageaient nos articles à leurs amis (dans le monde virtuel ou réel), tous celles et ceux qui nous ont témoigné leur soutien et leurs encouragements tout au long de ces 5 années.





Enfin, en ce 1er janvier, nous tenons à vous présenter nos meilleurs vœux pour 2020. « Certains lisent le passé, d’autres prédisent l’avenir, assurons ensemble le présent », cette maxime aurait pu être notre devise…. Nous souhaitons à notre village un avenir plus souriant. Que chacun, après mars 2020, voit renaître le sourire et l’envie d’avancer pour le bien collectif, même si, en politique, jamais rien ne peut être parfait…. Souhaitons à notre commune des années sereines et guidées par une honnête et réelle volonté d’investissement pour la collectivité. A l’aube de cette nouvelle décennie, nous espérons sincèrement le meilleur pour notre village et ainsi que pour tous ses habitants.



Lydie Roch-Dupland et David Mermoud


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