Cet hiver encore, notre village a dû se passer de la présence d’un médecin traumatologue. Les ambulances ont continué de descendre les blessés jusqu'à Saint-Gervais où les cabinets médicaux ont dû être engorgés plus d’une fois. Pourtant, en décembre dernier, nous avions cru que ce problème était définitivement résolu. Le 18 décembre, le nouveau cabinet médical était inauguré en grande pompe et la plaque d’un médecin traumatologue était fixée à l’entrée du local.
Mais à peine après quelques heures d’ouverture, patatras !!! Changement de programme : une affiche est collée à la porte pour signaler que « le cabinet est momentanément fermé ». Cinq mois plus tard, la situation est la même. L’adverbe utilisé sur cette affiche a été bien mal choisi. Selon le dictionnaire, ce mot exprime un espace de temps qui ne dure qu'un bref instant, exemple : « J'ai momentanément changé de chaîne, pendant les publicités. ». Plusieurs personnes qui ont lu ce texte ont dû penser que le médecin s’était absenté quelques minutes et qu’il allait revenir très vite. Certaines ont patienté devant la porte close et sont revenues plusieurs fois…. Il faut dire que les indications données à l’Office du Tourisme les dirigeaient pendant les vacances de Noël vers ce cabinet et ce médecin. Malheureusement, ce « momentanément » s'est éternisé…
Que s’est-il donc produit pour que le docteur Guihot ferme son cabinet quelques heures à peine après son ouverture et que pendant tout l’hiver, celui-ci soit resté désespérément clos ? Et pourquoi ce silence de la part de l’équipe municipale, cette absence d’explication ? Une fois de plus, nous sommes allés chercher les informations par nous-même pour tenter de comprendre cet imbroglio. Pour qu’un médecin puisse démarrer son activité, il doit obtenir une autorisation du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins. Il semblerait que cette démarche administrative ne soit pas allée au terme escompté et que le Conseil de l’Ordre ait refusé que le docteur Guihot démarre son activité. Pour quelles raisons ? Que s’est il passé pour que cette autorité rejette la demande du docteur ? Il faut avoir eu maille à partir avec cet organisme pour être laissé ainsi sur la touche. Faut-il en déduire que des infractions au règlement du conseil de l’ordre ont été constatées ? Le fait de commencer à exercer la médecine sans cette accréditation est–elle suffisante pour essuyer un refus à l’inscription au tableau de l’ordre ? Ou les problèmes étaient-ils plus anciens et plus sérieux ? Les courriers du maire à cet organisme pour tenter d’infléchir la décision sont restés lettre morte. Eh oui, certaines institutions sont sérieuses et vraiment indépendantes ! Pourtant, ce médecin apparaît maintenant comme étant inscrit et en activité aux Contamines. Que faut-il en déduire ? Pourquoi n'exerce-t-il donc pas alors ?
Nous avions été surpris par les honoraires pratiqués par ce docteur en médecine: « honoraires non conventionnés ». Dans ce cas-là, le prix des consultations peut grimper facilement et s’éloigner du montant de base de 23 euros. De plus la Sécurité Sociale ne rembourse que 3.7 euros. Comment peut-on permettre de laisser un médecin pratiquer ces honoraires libres quand on sait que les nombreux patients n’auront pas le choix du praticien ? Ces tarifs doivent être consensuels surtout quand une commune investit dans un cabinet médical. Mais il apparaît que le bien être des citoyens, futurs patients, ne soit vraiment pas entré en ligne de compte dans la stratégie de recrutement du médecin.
Mais la question qui nous préoccupe aujourd'hui n’est pas de connaitre la situation précise de ce docteur vis-à-vis du Conseil de l’Ordre et de la Sécurité Sociale, mais plutôt de savoir si celui-ci va reprendre un jour son activité aux Contamines. A ce jour, sa plaque est toujours en place sur la porte du cabinet médical, laissant penser qu’il ne s’est absenté que « momentanément » et qu’il va bien finir par revenir.
Peut-être sommes-nous les seuls à le penser ? La semaine dernière, une nouvelle annonce est parue sur les sites spécialisés : « La commune des Contamines-Montjoie recherche un médecin traumatologue ». Il semble donc que la très courte page concernant le docteur Guihot soit définitivement tournée et que nous ne le reverrons pas dans notre village. Nous voilà donc revenu au point de départ et la quête d’un médecin acceptant de venir travailler aux Contamines est repartie.
Et dire, qu’il y a 2 ans, le maire a chassé le médecin qui voulait s’installer dans notre village. Les accords passés avec l’ancienne municipalité n’avaient plus aucune valeur pour la nouvelle équipe qui souhaitait renégocier les conditions de son installation. Et dans les semaines qui ont suivi, le premier magistrat proclamait qu’il avait rencontré 4 médecins prêts à s’installer et qu’il n’y aurait aucun problème pour trouver un professionnel du monde médical pour notre commune.
Bulletin municipal Août 2014 |
Deux ans après, on voit le résultat. Nous avions la perle rare : un docteur traumatologue motivé et décidé à s’installer et à travailler à l’année aux Contamines, et pour de basses raisons politiciennes, l’équipe municipale l’a laissé échapper. Une telle occasion se reproduira–t-elle de sitôt ? Le contrat était en cours de finalisation entre l’ancienne municipalité et le traumatologue. La nouvelle équipe n’avait plus qu’à l'entériner pour que le village ne soit pas à la veille de devenir un désert médical. Mais bien sûr, il valait mieux détruire ce qui avait été préparé en amont quitte à se trouver dans la situation désastreuse actuelle. Il y a fort à parier que le maire reporte encore la responsabilité de cet échec sur l’ancienne municipalité, deux ans après son départ !
Et qu’avons-nous entendu au sujet du cabinet médical des Loyers : une occupation engagée illégalement, de l’argent publique jeté par les fenêtres, une gestion du dossier lamentable,… et à chaque fois que le sujet était évoqué le coût des travaux nécessaires pour moderniser le local montait en flèche. Une fois c’était 250 000 euros, puis 300 000 euros, et enfin 400 000 euros !!! Quelle inflation sans limite dans les paroles du maire ! Et toujours ce recours a la démagogie pour faire passer des couleuvres :
Aujourd'hui, nous pouvons comparer les véritables chiffres.
- Pour le cabinet médical des Loyers, le montant dépensé devait s’élever à 220 000 euros pour le rachat du local + 27 000 euros pour les aménagements intérieurs + 37 000 euros pour la modernisation de l’appareil de radiographie, soit un total de 284 000 euros.
- Pour le nouveau cabinet médical, il nous a suffit de faire le total des dépenses dans les documents comptables de la commune de 2015 que nous avons si difficilement pu obtenir. En lisant le résultat de cette addition, nous avons compris pourquoi l’adjoint aux finances mettait tant de mauvaise volonté pour nous les communiquer. La somme totale des travaux s’élève à 347 000 euros. A cette somme, on pourrait ajouter la valeur du local communal de 120 m² qui a été sacrifié pour créer ce cabinet. Il n’y avait pas de quoi pavoiser lors de la présentation du bilan 2015 au sujet des diverses réalisations de l’an dernier : une patinoire provisoire, des locaux de l’OT non finis et un cabinet médical vide.
Pour rappel, le maire estimait le coût de ces travaux à 200 000 euros et il ajoutait « on va peut-être dépasser ». Voilà de sacrés dépassements !!! A l’époque, il n’hésitait pas à comparer cette estimation des coûts à ceux nécessaires pour le cabinet des Loyers qu’il ne manquait pas de gonfler exagérément. Nous avons même entendu de sa bouche le chiffre de 600 000 euros ! Que de manipulations pour faire passer en force ses idées…. Maintenant la comparaison est moins avantageuse pour lui et c’est sans doute la raison pour laquelle le silence se fait sur ce sujet. Le résultat est sans appel : entre un cabinet médical qui aurait coûté 284 000 euros avec un médecin en cours d’installation et un cabinet aménagé pour 347 000 euros et désespérément vide, il n’y a pas photo. Quel bel exemple d’une bonne gestion communale !!!
Dans ce dossier, on peut aujourd'hui affirmer qu’il n’y a que des perdants : les contribuables qui voient l’argent public dépensé inutilement, les habitants et les touristes des Contamines qui attendent toujours l’arrivée d’un nouveau traumatologue et une équipe municipale qui doit relancer des recherches pour trouver un médecin. Le maire a déjà dépensé en publications et annonces diverses la modique somme de 4 815 euros, uniquement sur l’année 2015, et ceci sans compter cette dernière parution du mois de mai. Espérons que cette fois-ci, l’autorisation de pratiquer fera partie des critères retenus pour la sélection et que ce gaspillage d’argent public prendra fin.
A
bientôt pour de nouvelles infos.
Lydie
Roch-Dupland et David Mermoud
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