Nous terminons notre compte-rendu du conseil municipal du 10 Avril en abordant les délibérations qui concernent le parc de loisirs du Pontet.
Rappel des faits : la commune, via l’EPIC, a décidé de se désengager de la gestion de certaines activités (tennis, mini-golf et pédalos) et elle est partie à la recherche de partenaires privés prêts à s’occuper de ces équipements. En début d’année, des appels d’offres avaient été lancés afin de trouver des candidats prêts à s’engager dans des Délégations de Service Public (DSP). En recevant la convocation pour ce conseil, nous avons appris le nom de la personne retenue au terme de la procédure. Il s’agit de Rodolphe Hervé qui a proposé de reprendre les 3 activités. Celui-ci a travaillé dans le parc pendant 5 ans. Il s’occupait des stages de tennis proposés durant tout l’été, sous l’enseigne de sa société NAOPI, en collaboration avec la municipalité précédente et les partenaires locaux. En effet, les stages amenaient du monde sur le parc, dans les commerces et dans les restaurants, particulièrement dans celui du Club House. De plus, les stagiaires étaient logés dans des centres de vacances ou en famille, dans des appartements.
Mais 2 jours avant le conseil, nous avons reçu de nouveaux documents de la mairie, un changement de dernière minute était intervenu : le candidat retenu était finalement la SARL Tennis Sports et Loisirs en remplacement de Rodolphe Hervé. Lors de la séance, nous avons interrogé le maire pour comprendre les derniers rebondissements de cette affaire. Pourquoi le candidat qui avait postulé, et avait été sélectionné a finalement préféré renoncer ? La réponse du maire a été : « La personne qui avait répondu à l'appel d'offre s'est finalement désistée, elle a d'autres activités sur Divonne et au dernier moment elle a dit "je reste sur Divonne, je ne viens pas aux Contamines" ». Ces explications sont loin de nous avoir convaincus. Comment un candidat qui connait parfaitement le parc de Loisirs, les personnes qui y travaillent, qui a répondu aux appels d’offre, renoncerait pour des raisons aussi illogiques ? Comment, après avoir fidélisé une clientèle ce candidat évident abandonne ce projet ? Il a d’autres activités à Divonne, il le savait au moment où il a postulé et a déjà travaillé sur les 2 sites. Il n’y a pas eu de changement dans les activités de sa société qui aurait pu l’inciter à renoncer à ce projet dont il maîtrise déjà parfaitement bien la gestion.
Pour en savoir plus et comme l’expérience nous a montré à plusieurs reprises qu’il peut y avoir un écart important entre les affirmations du maire en réunion du conseil et les faits, nous avons contacté directement cette personne pour recueillir sa version. Et celle-ci diffère par rapport à celle du maire. Rodolphe Hervé nous a expliqué que "sa décision d’arrêter son parcours au sein du parc de loisirs des Contamines n’est pas due à son emploi du temps chargé, elle est tout simplement issue d’une réflexion portant sur les motivations qu’il pouvait avoir à travailler pour ou avec des gens qui disent quelque chose un jour et le contraire le lendemain. Il a ajouté que des propositions lui avaient été faites, il avait donné son accord mais à partir du mois de février 2016, la règle du jeu avait changé". En ayant connaissance de ces informations, on peut davantage comprendre sa décision…
Une question a ensuite été posée pour connaitre l’avenir du tournoi de tennis féminin organisé chaque été. La 20ème édition aura-t-elle lieu ? Le maire a expliqué être en discussion depuis un long moment avec Cendrine Dominguez Il a ajouté « Ses enfants n’ont plus la volonté de poursuivre le tournoi. Cette année, le tournoi risque d’être gelé. Il faut que la famille Dominguez décide si elle veut poursuivre dans cette voie. La décision ne nous appartient pas. C’est dommage car c’était les 20 ans. »
Nous avons pu obtenir des informations complémentaires à ce sujet. Il s’avère que des raisons techniques empêchent l’organisation du tournoi cet été. En effet, des travaux sont prévus dans le restaurant du Parc de Loisirs. Une partie du bâtiment qui était jusqu'alors réservée à l’activité tennis va être supprimée. Or pour accueillir un événement sportif comme le tournoi des Contamines, les organisateurs doivent respecter un cahier des charges drastique qui définit de manière précise tous les éléments liés à cette compétition: vestiaires pour les joueuses, conditions des tests anti-dopage, un espace pour les juges-arbitres, une salle pour le kiné, une salle de repos… Les modifications en cours dans le bâtiment ne permettent plus de respecter ce cahier des charges. Les organisateurs du tournoi ont alerté la mairie sur cette situation mais les réponses obtenues n’ont pas été satisfaisantes. Par exemple, des algécos ont été proposés pour remplacer les vestiaires des joueuses. Cela ne rentre pas du tout dans les conditions d’accueil d’un tournoi de tennis international. L’annulation de l’édition 2016 de cet événement des étés contaminards vient donc de cette impossibilité à respecter le cahier des charges demandé par la fédération française de tennis.
Les explications données par le maire étaient donc très incomplètes voire parfaitement hors sujet. Les décisions prises par l’équipe municipale pour réaménager le restaurant du parc ont des conséquences lourdes sur l’activité tennis et plus particulièrement sur les conditions d’organisation du tournoi. Nous comprenons le choix des organisateurs d’annuler cette 20ème édition. Peut être que cet événement majeur dans les animations estivales du village reviendra un jour aux Contamines….
La DSP pour le restaurant du parc était aussi soumise au vote des conseillers. Aucun candidat n’a répondu à l’appel d’offre. Cela ne nous surprend pas le moins du monde : les conditions proposées avaient de quoi repousser les plus enthousiastes. Selon le cahier des charges à respecter le délégataire devait s’engager, entre autres choses, sur « un projet de modernisation des locaux du restaurant et à investir, sur la durée du contrat, les moyens financiers et humains nécessaires à la modernisation des locaux ». C’est plus un investisseur qu’un restaurateur qui était recherché, doublé d’un paysagiste. En effet dans le cahier des charges, il lui est demandé d’entretenir les espaces verts : le délégataire sera tenu de procéder à l’entretien courant (fauches, détritus,…) du terrain mis à disposition par la commune. Qui serait assez fou pour investir des sommes importantes dans un établissement public qui ne lui appartiendra jamais ? Le maire trouve ça normal : lui-même a engagé l’argent de la collectivité dans la création de la maison du Tour du Mont Blanc dans l’ancienne gare EDF à Notre-Dame de la Gorge. Ce bâtiment reviendra à terme à EDF, une société privée.
Faute de candidat, et afin de pouvoir assurer l’ouverture cet été, c’est finalement l’EPIC qui va gérer le restaurant. La situation devient quasiment comique : on nous explique que ce n’est pas le rôle de l’EPIC de s’occuper des tennis, du mini-golf et des pédalos, et en fin d’opération elle se retrouve à devoir gérer un restaurant. Et la cerise sur le gâteau, c’est que l’EPIC devient investisseur pour la commune, avec l’argent de la commune, bien sûr….
Selon le contrat signé, cette structure va financer d’importants travaux de transformation du restaurant pour un montant global de 140 000 euros pendant les 7 années du contrat. Les travaux annoncés sont : l’agrandissement du restaurant par les vestiaires, la refonte des toilettes, le changement de mobilier et la création d’un jardin d’hiver avec une partie terrasse vers le terrain de foot. Des questions se posent : qui va faire les travaux du chalet ? Les employés communaux ? Un architecte du village va-t-il prendre en charge la maîtrise d’œuvre ? Un appel d’offres va-t-il être lancé pour ces améliorations ? Le bâtiment va-t-il être parfaitement isolé ? Avec un mode de chauffage adapté ? Ce bâtiment méritait une modernisation, mais le prix parait encore une fois assez élevé pour une mise au goût du jour comme l’a défini le maire.
Le directeur de l’EPIC nous a alors expliqué que des contacts avaient été pris avec des brasseurs qui ont accordé un prêt-brasseur, non sans avoir ironisé sur le manque de volonté d’investissement des professionnels de la restauration. Le prêt brasseur, comment ça marche ? Le distributeur de boissons va prêter une certaine somme en échange de l’engagement du restaurateur de se fournir chez lui. Mais le contrat brasseur n’a pas que des avantages, loin de là. Un bar-restaurant qui signe ce type de contrat est lié avec un seul et unique distributeur qui a une exclusivité totale et avec lequel il devient alors très difficile de négocier les prix. Ce type de contrat a été interdit chez nos voisins anglais car il mettait en péril les brasseries artisanales et faisait exploser les tarifs. On peut parier que l’été prochain, au restaurant du parc, les tarifs des consommations vont connaitre une forte hausse, qui vont venir s’ajouter à celles des activités du parc. Et là encore, ce sont les touristes qui vont trinquer.
Le maire a alors cru bon d’ajouter « on compte sur vous, cet été il va falloir consommer de la bière en grande quantité car les remboursements dépendront du niveau des consommations au bar du Pontet. Plus il y aura d’hectolitres de bière vendus plus le remboursement sera allégé pour l’EPIC ». Sans commentaire…
A
bientôt pour de nouvelles infos.
Lydie
Roch-Dupland et David Mermoud
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