lundi 7 mars 2016

Chamboule-tout au Pontet

Parmi tous les points à l’ordre du jour du conseil municipal du 9 Février, il nous reste à traiter ceux qui concernent le parc de loisirs du Pontet dont la gestion va être complètement chamboulée. 



Notre parc de loisirs est devenu au fil des années un atout important pour l’activité touristique estivale de notre station. Pour s’en convaincre, il suffit de voir les parkings à proximité souvent totalement remplis comme au plus fort de la saison hivernale. Parmi toutes les activités proposées la plupart sont gérées par la commune : tennis, lac de baignade, pédalos, mini-golf, tir à l’arc, biathlon, practice de golf). Les autres (parcours aventure, structures gonflables, élasto-trampoline, location d’ânes et restaurant) sont privées. 

L’équipe municipale souhaite confier la gestion du tennis, du mini-golf, des pédalos et du biathlon à des sociétés privées par l’intermédiaire de  DSP (Délégation de Service Public). Contre le paiement d’une redevance, la commune va mettre à disposition des délégataires ces biens communaux. Les prestataires choisis auront la charge de les faire fonctionner (organisation, recrutement du personnel, éventuels investissements,…). 



Trois procédures de mise en concurrence ont été lancées pour trouver des prestataires intéressés par la gestion de ces activités touristiques (courts de tennis / Pédalos et mini-golf / stade de biathlon). Nous avons lu attentivement les 3 cahiers des charges. Certains points nous ont étonnés. Ces documents commencent par une présentation du parc de loisirs du Pontet dans laquelle il est expliqué que grâce à l’action de la commune, la fréquentation a explosé l’été dernier, passant de 65000 à 77000 personnes. 

Nous nous demandons comment ces chiffres ont pu être calculés dans un lieu où les entrées se font de toutes parts sans aucun portique automatique. On peut sans doute cumuler le nombre de tickets vendus aux caisses des activités communales, mais cela n’indique pas le nombre de personnes qui fréquentent le parc. Quand on utilise des chiffrages, il faut être précis et savoir à quoi ils correspondent exactement, sous peine de ne pas être pris au sérieux.



Le cahier des charges pour les cours de tennis précise que le prestataire devra proposer la location des courts et une activité d’enseignement du tennis. Nous nous étonnons que cette convention ne précise pas que chaque année un tournoi de tennis féminin est organisé à cet endroit au mois de Juillet. Cela a des conséquences sur l’activité du lieu, des courts étant mis à disposition des joueuses. Est-ce un oubli ou l’annonce masquée de la fin d’Open de tennis des Contamines ? 

Ces 3 documents contiennent un grand nombre d’obligations pour le futur délégataire (durée de 3 ans, paiement d’une redevance et d’une caution, entretien…). L’article sur la période d’ouverture nous a laissé perplexes. Il est indiqué que les activités devront être ouvertes, sans jour de fermeture, chaque année au minimum du 15 Juin au 15 Septembre et pendant les vacances de Toussaint de 10h à 19h. Faut-il rappeler qu’au mois de Novembre, il fait généralement plus froid qu’au mois de Juillet et que la nuit tombe plus tôt. On cherche des volontaires pour aller faire du pédalo le 2 novembre de 18h à 19h !!! Par contre ce document n’évoque pas une seule fois les week-ends de Mai et Juin…. Chaque prestataire se responsabilisera sans aucun doute pour faire fonctionner son activité au mieux de ses intérêts



Interrogé sur ces 3 DSP, le maire justifie ces décisions par le fait que ces activités sont déficitaires. Il a clairement expliqué : « Ce sont des activités qui nous coûtent, si on signe des DSP tant mieux, sinon, on continuera, comme avant, à perdre de l’argent ». Voilà une drôle de façon de chercher un ou plusieurs délégataires pour reprendre ces activités. Qui répondra à l’annonce « Recherche désespérément société pour gérer activités déficitaires avec nombreuses obligations et contre paiement d’une redevance » ? Après de telles déclarations, les candidats ne vont pas se bousculer pour déposer leur dossier en mairie. Le maire et le directeur de l’EPIC annoncent une augmentation spectaculaire de la fréquentation du parc, et paradoxalement, en même temps, ils ajoutent que cela n’amène aucune retombée proportionnelle dans les caisses de ces équipements. Comment cela est possible ? On n’en est pas à une démonstration démagogique près...

Ces appels à candidature risquent fort bien de se terminer comme celle du restaurant du parc. Au début décembre, une délibération a été votée pour chercher un nouveau prestataire pour ce restaurant. La série d’obligations à remplir étant des plus repoussantes, notamment celle de devoir investir lourdement pour moderniser les locaux : le délégataire précédent a dû malheureusement renoncer à poursuivre son activité dans ce lieu et il semble bien qu’aucun nouveau candidat ne se soit proposé. Et la semaine dernière, nous avons découvert dans le Dauphiné Libéré une annonce de la commune pour trouver un candidat pour gérer et moderniser le restaurant du parc de loisirs. A vouloir le beurre et l’argent du beurre, la crémière prend la fuite !!!



Quelles seront les conséquences de ces 3 DSP ? Entre celles qui existent déjà et les nouvelles, nous risquons de nous retrouver avec 8 sociétés différentes qui vont devoir cohabiter à cet endroit, en plus de la commune.  Pourra-t-on éviter les conflits entre elles ? Comment décider d’une promotion et d’une animation commune ?  De plus, la municipalité employait chaque année de nombreux saisonniers pour faire vivre ces activités. Seront-ils encore là cet été ? N’est-ce pas une manière de se séparer d’anciens employés en les poussant à chercher dès à présent un autre travail pour cet été ? Les prestataires choisis risquent de revoir l’organisation complète de ces équipements. Cela ne risque-t-il pas d’aboutir à une détérioration de la qualité de l’accueil, élément clé pour la fidélisation des visiteurs ?

Cette volonté nette de l’équipe municipale de se désengager des activités touristiques est préoccupante. Quelles seront les prochaines étapes ? La mise en DSP du lac de baignade, du tir à l’arc, et pourquoi pas de la totalité du domaine nordique, de la garderie, de l’espace animation ? Toutes les activités déficitaires sont sur la sellette. Il est clair que les équipements touristiques communaux ne rapportent pas directement beaucoup d’argent à la commune, les frais de fonctionnement sont souvent importants, les recettes très liées à la météo. Ils ont été créés pour développer la station, pour attirer la clientèle touristique et la fidéliser. Chaque équipement pris indépendamment peut-être déficitaire, mais, c’est grâce à ces multiples prestations que les Contamines font la différence. 




Le parc de loisirs du Pontet est envié par de nombreuses autres stations, car peu d’entre elles peuvent proposer autant d’activités groupées dans un même lieu. Ce lieu est une pépite pour le village qui rapporte à chacun de ses habitants au-delà de la somme des recettes des différentes caisses. S’arrêter à cette addition est tout bonnement simpliste et réducteur.

Le rôle de la collectivité est de prendre en charge l’éducation, la santé, la protection,… des citoyens. Mais elle doit aussi entretenir et gérer les infrastructures qui seraient trop onéreuses pour un particulier et qui garantissent l’activité touristique qui fait vivre le village des Contamines.

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A noter pour cette semaine:

Mardi 8 Mars : conseil municipal à 20h
Jeudi 10 Mars : réunion d'information sur le futur PLU à 20h à l'Espace animation



A bientôt pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud


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