vendredi 15 décembre 2017

Conseil : des explications nébuleuses.

Nous reprenons notre compte-rendu là où nous l’avions laissé dans notre précédent article. Il nous restait à évoquer l’approbation définitive du PLU. Le maire  étant visiblement perdu entre Magland et les Contamines, nous avons commencé l’étude de ce point sans lui.  Et comme l’équipe municipal  attendait son maire, nous en avons profité pour évoquer les « sujets qui fâchent » : le projet immobilier du centre et le goudronnage du chemin du Praz. De ce fait, ce conseil a été ponctué par des longs moments de flottement de la part de la majorité, gênée par certaines questions de la minorité.

Avant de passer au vote final sur le PLU, un long document devait être lu devant l’assemblée : c’est l’adjointe à l’urbanisme qui a procédé à cette lecture qui reprenait l’historique complet de cette procédure du lancement en 2015 jusqu’au rapport du commissaire enquêteur. Les 3 réserves apportées par celui –ci ont ainsi été détaillées mais nous avons fait grâce à Anne Sophie Gut de la lecture des 27 recommandations. Elle n’avait visiblement pas très envie de passer du temps sur le sujet…  Mais cela ne nous a pas empêché d’évoquer certains de ces dossiers.



Une des 3 réserves concerne la route du Col du Joly. Suite aux très nombreuses remarques négatives sur ce sujet, le commissaire enquêteur avait demandé que ce point soit retiré du PLU en indiquant dans son rapport : « Retrait de l’étude concernant l’éventuel goudronnage de la route du col du Joly des objectifs du PADD ». La commune a contourné l’obstacle en jouant sur les mots comme elle sait si bien le faire. Elle déclare cette réserve comme étant sans objet : l’objectif n’est pas de préparer le goudronnage de cette route mais de réfléchir à l’opportunité d’une telle voie. Pour simplifier, elle ne va pas le faire, mais elle va réfléchir pour savoir si elle doit le faire !!! Il nous semble qu’elle ferait mieux de se poser la question de savoir comment elle pourrait le faire : le débat serait alors rapidement clos. Comment financer une telle opération ? Et quelle administration pourrait donner son autorisation à un tel projet ? Si l’équipe municipale veut faire travailler ses neurones pour le village, il nous semble qu’elle devrait se concentrer sur des dossiers plus réalistes. Ceux-ci ne manquent pas.



Comme l’équipe municipale nous en donnait l’occasion, nous avons poursuivi notre séance de questions en évoquant le projet immobilier du centre. Dans son rapport, le commissaire enquêteur avait insisté sur la nécessité de préserver les ouvertures visuelles remarquables du centre du village, reprenant là une remarque des services de l’Etat inquiet de la création de la zone UH1. Aussi, il avait demandé à la commune de prendre l’avis d’un paysagiste conseil. Selon lui, la construction d’un bâtiment qui couperait toutes les perspectives vers les sommets serait en contradiction avec l’enjeu du PLU du maintien des ouvertures visuelles remarquables. La commune a répondu qu’elle suivrait ce conseil et qu’un rendez-vous était programmé pour ce mois de décembre.



Positivement surpris par cette réponse, nous avons naïvement posé la question de savoir si le permis posé allait être revu pour s’adapter aux consignes de cet architecte conseil. Mais la réponse du DST nous a violement ramené à la réalité : la commune a indiqué qu’elle ne souhaitait pas maintenir des ouvertures visuelles.  Au moins les choses sont claires. Ceux qui espéraient encore pouvoir admirer le Mont Joly ou l’aiguille de Roselette depuis la place savent maintenant à quoi s’en tenir. Aucun réaménagement du permis n’est prévu. A quoi servira alors l’intervention de ce professionnel ? En fait l’objectif sera d’aboutir à une meilleure intégration du bâtiment dans son environnement et aux aménagements des abords des bâtiments. « C’est pour trouver une harmonie » comme l’a expliqué le DST. Les services de l’Etat parlent de préservation des vues remarquables, la commune  répond « aménagements des abords ». Cette réponse montre  comment le maire et son équipe se moquent totalement des avis des services de l’Etat et plus largement encore de toutes les personnes qui ont participé à l’enquête publique et qui se sont exprimées sur ce sujet. 



Peggy le Bruchec a ensuite souhaité revenir sur un point qui l’avait particulièrement étonné. Elle avait assisté à la présentation publique organisée cet été par les promoteurs du projet. A l’issue de la réunion, elle avait discuté avec l’architecte. Celui-ci, ne la connaissant pas, ne savait pas qu’il avait face à lui une conseillère municipale, qui plus est, de l’opposition. Il lui avait alors certifié avoir participé à l’élaboration du PLU. Ainsi la zone UH1 aurait été faite pour que son projet puisse être réalisé. Aussi, lors de ce conseil municipal, Peggy a demandé si cet architecte avait effectivement participé à l’élaboration du PLU. L’avocat de la commune a alors expliqué qu’il était totalement impossible et même rigoureusement interdit qu’un maître d’œuvre puisse participer aux réunions de préparation du PLU. Nous pouvons croire qu’il n’a pas été présent pour les réunions dites « officielles » avec le cabinet CAPT, mais nous pouvons tout de même nous poser des questions sur la création de cette zone spécifique dont le règlement coïncide parfaitement avec ce projet. Une adaptation du règlement, qui rappelons-le, n’avait pas été mentionné aux responsables des 2 projets concurrents.



Cette zone qui permet de construire jusqu’à 21 mètres de haut tombe pile poil pour le projet de Quanim Escrim. Les conseillers ont bien appris leur leçon. Quand nous avons évoqué les fameux 21 mètres, tous ont réagi : « mais il n’y aura pas 21 mètres ». Nous avons alors demandé quelle est la différence entre cette zone UH1 et la zone UA située juste à côté. Le DST n’a pu que répondre « justement c’est la possibilité de monter jusqu’à 21 mètres ». Il a essayé de se rattraper en expliquant que ce serait du côté talus. Mais, nous ne nous faisons plus aucune illusion, les bâtiments s’élèveront bel et bien jusqu’à la limite maximum des 21 mètres. Il ne nous restera plus qu’à examiner les détails du permis quand celui-ci sera accordé pour connaitre l’ampleur du désastre. Bizarrement, un mois après la validation du PLU, ce permis n’a toujours pas été accepté. Plus étonnant encore, de nouveaux sondages du sol ont été effectués tout récemment au niveau du parking du centre. C’est vrai que c’est bien le moment de s’interroger sur la nature du terrain et sur sa capacité à supporter des immeubles de 5 ou 6 étages !!! Finalement, le PLU a été adapté à ce projet de centre village plus que médiocre, qui tire le village si joli vers une disgrâce définitive….


Le PLU faisant la part belle à la mobilité douce, du moins sur le papier, nous avons demandé à l’équipe municipale comment la mobilité douce allait pouvoir être préservée sur le chemin du Praz quand celui-ci sera goudronné et utilisé pour les skis-roues.  Nous avons tout de suite vu que notre question provoquait un vrai malaise parmi les élus de la majorité : têtes baissées et regards fuyants. Le DST s’est alors dévoué pour répondre à notre question. Et c’est peu dire que ses explications nous ont laissés perplexes. 



« On a reçu des doléances…. Ça ne peut pas marcher : ce terrain ne peut pas être utilisé à la fois par des randonneurs, des vélos et des pratiquants de ski roue. Et le chemin n’est pas assez large ». Nous étions heureux de l’entendre dire ces quelques évidences, partagés par beaucoup.  Mais la suite a été moins claire : « Il n’a jamais été question de mettre du goudron noir sur le chemin du Praz, en pleine forêt, sur le GR5,…. Mais il peut y avoir des travaux pour améliorer le cheminement  pour les piétons, les vélos et les poussettes ». Le chemin du Praz subira un aménagement, c'est-à-dire une couverture, un revêtement qui ne sera pas du goudron, mais qui sera autre chose que de la terre et des pierres. « Parce que c’est difficile de rouler en vélo dessus, et les poussettes »…. On se demande comment cela se passe actuellement et pour les milliers de promeneurs qui ont emprunté ce chemin.  On est à mille lieues d’une vision écologique et pérenne dans la gestion du patrimoine contaminard.



Nous avons alors fait remarquer notre incompréhension. Nous n’avons jamais entendu dire ni constaté sur ce chemin était difficilement praticable. Qui s’est plaint de l’état de cette voie piétonne ? Certes, il peut y avoir un peu de boue  après la pluie, tout n’est pas impeccablement lisse, de temps en temps des nids de poules, vite réparés par les services techniques. Mais c’est cela qui fait son charme. Ce chemin est en pleine nature et il a un état « naturel » !!! Et si des aménagements doivent être réalisés sur le chemin du baroque, c’est à d’autres endroits comme en contre bas du cimetière où les pierres et la terre doivent être régulièrement maintenues.

Après ces réponses et pour être certains d’avoir bien compris, nous avons demandé si les fondeurs emprunteront ce cheminement. « On est en train d’étudier ça avec la Fédé, rien n’est arrêté… » a ajouté le DST qui venait de déclarer 30 secondes avant que la cohabitation était impossible. « Mais on mettra des matériaux naturels !!!, il faut améliorer la liaison entre le parking et le parc de loisirs ».  « Mais alors du coup, ça n’a rien à voir avec le projet ski roue » avons-nous ajouté, un peu perdus face à ces réponses se contredisant les unes des autres. « Euh… mais si … mais je reconnais que ce projet a été mal expliqué ».

Voici un vrai chemin impraticable 


Nous ne savons pas si ce dossier a été mal expliqué mais la simple consultation des plans indiquait sans aucune équivoque que le chemin du Praz faisait partie du projet ski-roue et qu’il allait être goudronné pour permettre aux skieurs de l’utiliser. Il était même stipulé que ce chemin était déjà une piste de ski… Aujourd’hui, l’équipe municipale essaye de se sortir de ce dossier face aux très nombreuses réactions négatives. Une pétition a recueilli plus de mille signatures et 2 associations ont officiellement demandé au maire de retirer son permis. Le premier magistrat ne pouvant admettre, pour son égo, qu’il avait fait une erreur cherche une porte de sortie inventant une histoire d’amélioration de la praticabilité de ce chemin. Mais au vue des explications alambiquées données par le DST la tâche ne sera pas simple. Finalement, on comprend pourquoi le maire n’était pas si pressé d’arriver à ce conseil municipal… Face à ces explications vaseuses, on se dit qu’au bord du chemin de Praz dort un loup…



Décidément, la « politique politicarde » a pris le pas sur tout, et a dévoré l’esprit de la mairie…. On est prêt à tout pour arriver à ses fins et quand on ne peut plus argumenter, on n’hésite pas à dire que les gens n’ont rien compris… 



Rendez-vous le 1er janvier pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud


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