vendredi 15 novembre 2019

Mystification

Dans nos précédents articles, nous avons expliqué à de nombreuses reprises qu’il ne fallait pas croire naïvement toutes les informations données par l’équipe municipale. Ceci est d’autant plus vrai en cette période électorale. La lettre d’information « Les Contamines actus » envoyée récemment dans presque toutes les boites aux lettres du village nous apporte 2 exemples frappants de cette méthode qui vise à transformer la vérité pour l’embellir et pour tenter ainsi de faire croire que la gestion de la commune depuis 2014 a été prodigieuse.




A la une de cette publication, nous avons tous pu lire le titre accrocheur « Les Contamines-Montjoie, unique représentant de la France dans le Top 20 des destinations à visiter en 2020 ». Au-dessous, quelques explications sont données : "Airbnb a dévoilé la liste des 20 destinations mondiales qui auront la côte l’année prochaine. En se basant sur les réservations pour l’hiver prochain, notre village se positionne à la 16ème place du classement à côté de villes comme Tokyo, Milwaukee, Bilbao, … ". Et pour enfoncer le clou, il est ajouté que les réservations enregistrent une progression de 108 % et que la Centrale de réservation a vu son chiffre d’affaire augmenter de 27.5 % cet été. 




Dans les lignes suivantes, l’équipe municipale essaie bien sûr de s’attribuer le mérite de ces chiffres records : « le village tire son épingle du jeu avec son authenticité, sa nature, …et ses nombreuses activités en constante évolution ». Il ne manque plus qu’une photo de la patinoire, de la piste de ski-roue ou du pumptrack pour faire passer le message.

A la lecture de ces chiffres, les professionnels du tourisme ont dû se réjouir : une vague exceptionnelle de touristes, annoncée par la mairie, va déferler sur les Contamines. Commerçants, restaurateurs, prenez garde, votre stock de marchandises va disparaître en un temps record, arriverez-vous à fournir ? Les clients vont-ils faire la queue devant les terrasses ? Risque-t-on des émeutes si l’attente est trop longue ? Les pistes seront-elles assez larges pour accueillir tous les skieurs venant du monde entier pour découvrir notre vallée ? Faut-il embaucher plus de saisonniers pour répondre convenablement aux demandes des visiteurs ? Faut-il que la commune de Saint-Gervais prévoie des aménagements particuliers pour faciliter le flux des hordes de voitures qui vont monter en direction de notre village ? 







Mais avant de s’emballer totalement, il faudrait s’interroger sur les sources de ces chiffres et de ce classement annoncé par AirBnb. En cherchant un peu sur internet, on trouve facilement quelques explications : sur la base des données de réservations faites pour 2020 en octobre 2019 et celles faites pour 2019 en octobre 2018, Airbnb a dégagé la liste des "20 destinations à visiter l'an prochain". Ainsi, cet opérateur a comptabilisé le nombre de réservations faites en octobre 2018, puis celles en octobre 2019 et a fait le rapport entre les 2. Et du passé, des perspectives pour l’avenir en sont déduites en s’appuyant sur l’idée que ces hausses vont se répéter. Une supposition qui peut être hasardeuse ... De plus, aucun autre chiffre n’est donné, et cela est fort dommage par ce que l’on peut annoncer une progression de 108% quand on passe de 20 à 42, de 1500 à 3150, de 28 000 à 58 800, .... 




En fait ce chiffre de 108% ne veut absolument rien dire quand on ne sait pas combien de réservations avaient été faites en octobre 2018. Peut-être était-ce 50 réservations via Airbnb qui sont passées à 105 ? Pas de quoi encombrer les rues du village !!! Mais peut-être ce chiffre est nettement plus élevé, ou beaucoup plus bas ? La lettre d’information ne nous donne aucune précision. Les responsables d’Airbnb n’ont pas communiqué les chiffres sur lesquels ils se basent pour établir leur classement qui n’est constitué que de pourcentages d’augmentation. Dans la liste, notre station est placée juste devant Tokyo. On peut facilement imaginer que le nombre de réservations est largement plus important pour la capitale japonaise que pour notre village savoyard si magnifique soit-il.




Faute de précision sur le volume réel associé, ce pourcentage de + 108 % peut donc être fortement relativisé. Cette hausse est réelle mais elle ne concerne que le site internet d’Airbnb. Quelle part des réservations cela représente-t-il ? Cette hausse est-elle similaire sur les autres moyens de réservation ? Une hausse du chiffre d’affaire de la centrale de réservation est aussi mise en avant : +27,5 %. Mais là aussi, aucune information sur le volume correspondant, sur les évolutions des années précédentes, sur les éléments pris en compte, … Pourtant dans ce cas-là, le maire dispose de tous les chiffres : pourquoi les cacher ? Ne sait-il pas qu’un pourcentage, annoncé seul, ne veut rien dire.

De plus il ne faut pas oublier qu’une hausse des réservations vient de la demande mais aussi de celle de l’offre. Il est de notoriété publique qu’Airbnb est devenu en quelques années, un acteur incontournable de la réservation de logement : 60 millions de réservation pour l’été 2018, 81 000 villes proposées. Face à cette manne de réservations, les propriétaires de meublés ont réagi, il est maintenant loin le temps des listes de meublés dans le dépliant de l’office de tourisme avec les petits points noirs et le numéro de téléphone du propriétaire à contacter pour savoir si l’appartement est encore disponible pour la semaine du nouvel An !!! Et ce n’est que récemment que les propriétaires ont franchi le pas pour inscrire leur logement sur le site de cet opérateur. Si on compte actuellement environ 250 logements proposés à la location sur Airbnb, ils étaient beaucoup moins nombreux il y a encore quelques mois et on peut facilement en déduire que cette hausse de 108% est dû en partie à une progression importante des inscriptions des loueurs sur le site. 




Ecrire que les Contamines-Montjoie est devenue une destination incontournable pour l’avenir à partir d’une hausse du nombre de réservations dont on a aucune idée du volume et qui peut être dû à une simple hausse de l’offre et non pas de la demande est donc une façon bien particulière d’enjoliver la réalité. Mais ces chiffres tombent trop bien pour tenter de cacher le bilan si désastreux de l’Office de tourisme depuis plus de 5 ans avec le défilé des directeurs et leur passage éclair. Vouloir faire croire qu’une gestion sans stratégie, avec des finances au plus bas après avoir jeté l’argent par les fenêtres permet de devenir la référence française du tourisme, c’est vraiment penser que les lecteurs du Contamines Actus sont très naïfs et crédules.


Mais la transformation de la réalité continue sur la page suivante : "au hameau de la Berfière, rénovation de la chaussée". En lisant ces quelques lignes on peut facilement croire que l’équipe municipale soucieuse des habitants a engagé d’importants travaux pour remettre en état la route qui traverse la Berfière. Mais en fait, ce ne sont que quelques mètres de route qui ont été réparés. L’article en annonce 50, on dirait plutôt 30 sur le replat tout en haut du hameau. Les photos avant / après ont été prises pour laisser croire à un vaste chantier. D'ailleurs, en voyant la version « avant » certains habitants du village ont dû penser qu’ils seraient bien heureux si la route de leur hameau était aussi belle: les élus ne doivent sans doute pas emprunter toutes les routes du village … 




Ces images montrent aussi que les fils électriques sont toujours là et bien visibles, toujours prêts à être endommagés par le vent et la neige. Les lignes électriques qui restent aériennes…Dommage, dommage. Mais le maire nous avait expliqué qu’il ne voulait pas dépenser de l’argent pour faire joli sans penser un seul instant au risque de coupures de courant ou de téléphone que les habitants de certains hameaux subissent encore.




Cette publication de la mairie s’enorgueillit également de travaux de voirie de grande envergure sur le bas du Baptieux qui a été recouvert d’au mieux 5 cm de goudron : une couverture qui ne résistera pas au gel, à la neige et aux déneigements…. Cette gestion de dernière minute qu’on peut qualifier de cache misère démontre encore l’absence complète de vision d’avenir pour le village. Dépenser l’argent public pour des « réparations » de routes qui ne tiendront pas dans le temps est une aberration de plus de cette politique désastreuse qui gère notre village depuis bientôt 6 ans ! 




Chaque année depuis 5 ans, 100 000 euros ont été budgétés pour l’entretien des routes, mais vu l’état général de la voirie, ils ont dû finalement être économisés au détriment des utilisateurs. De même, les réparations sur le réseau d’eau faites à la dernière minute par une entreprise extérieure s’apparentent à un lancer de paillettes ! Le maire a tellement dit que le réseau d’eau était vétuste mais sans rien faire dessus faute d’employés au service technique, qu’il se trouve maintenant contraint de masquer son manque d’implication par des travaux faits en urgence. Mais qui se laissera berner par ce débordement de goudron et de travaux qui ont cruellement fait défaut durant ces 6 années ?

Les publications et les articles de ce style vont certainement continuer et s’intensifier dans les semaines qui nous séparent de l’échéance électorale, et tout cela au frais des contribuables. C’est si pratique et facile pour faire sa campagne électorale. Mais heureusement, tous les électeurs ne sont pas dupes.


                                                           Rendez-vous le 1er décembre pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud


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Le compteur des visites est, ce vendredi 15 novembre à 277 700

vendredi 1 novembre 2019

Les affaires courantes

Lors du conseil municipal du 30 septembre, la majorité des discussions ont concerné la vente de la ferme du Praz comme nous l’avons décrit dans notre précédent article. Mais ce n’était qu’une des 13 délibérations à l’ordre du jour de cette séance. Certaines méritent que l’on s’y attarde.

Nous commençons par les habituelles signatures de conventions et les demandes de subventions. Côté convention, la première a pour but de permettre à la commune de bénéficier de conditions avantageuses pour la location de longue durée de véhicules particuliers et utilitaires légers. Cette convention est signée avec l’Union de Groupements d’Achats Publics, une centrale d’achat qui permet de profiter de tarifs intéressants. Le maire a précisé qu’il n’y avait pas d’achat de véhicule programmé mais que cette convention était signée « au cas où… ».




La seconde convention est signée avec ASTERS dans le cadre du Contrat de Territoires Espaces Naturels Sensibles Pays du Mont-Blanc. Ce programme avait été présenté lors d’un précédent conseil municipal, mais, le moins que l’on puisse dire est que cela nous avait paru très abstrait et très bureaucratique. De belles phrases, certes, sur la préservation de l’environnement mais qui nous semble bien éloignées du terrain. La première étape est l’élaboration du plan de gestion. Pour résumer, il s’agit de faire une étude pour savoir ce qu’il faut faire, comment le faire et quand le faire. Tout cela pour un coût de 23 000 euros dont 4 659 euros à la charge de la commune. Si le but ultime nous parait essentiel, le chemin pour y arriver semble bien long et bien compliqué.




Restons dans les hauteurs avec le projet de restauration du sentier du Col du Bonhomme. Située dans la réserve naturelle, la section entre le Plan des Dames et le col du Bonhomme s’est fortement dégradée ces dernières années. De plus, ce chemin est l’un des plus fréquenté de la commune avec 40 000 passages enregistrés en 2018, selon Asters. Un programme de travaux est envisagé pour assainir le sentier, le rendre plus praticable, effacer les sentiers parallèles apparus au fil du temps et enfin mieux matérialiser certaines zones pour canaliser la fréquentation. A ce jour, aucune estimation des coûts nécessaires n’a été annoncée, ni le planning des travaux. Avant cela des demandes de subventions seront certainement envoyées à différents organismes.




Nous avons remarqué avec un certain amusement que pour cette délibération nous avons reçu une documentation complète avec plans et explications d’une précision remarquable sur les travaux qu’il faudrait réaliser sur ce chemin. Pas moins de 13 pages d’annexe !!! Nous sommes maintenant incollables sur le sujet … Nous rappelons, qu’en revanche, nous n’avions reçu aucune information sur le projet de vente de la ferme du Praz. (aucun plan, aucune précision sur le projet,…) Comme toujours depuis le début de ce mandat, l’information donnée à l’opposition est inversement proportionnelle à l’importance du sujet.




Puisque nous parlons de demande de subvention, en voici justement une qui est faite auprès de la Région Auvergne Rhône Alpes pour l’entretien et la rénovation de la falaise de la Duchère. Les travaux à réaliser sont estimés à un coût de 30 000 euros dont la moitié sera à la charge de la commune. Le maire a ajouté que la commune est très attachée à la valorisation de cette falaise et que ces travaux permettraient une meilleure pratique de l’escalade pour tous. 

Ces mots vont totalement à l’inverse de ce qu’il nous expliquait l’an dernier au sujet du jardin d’enfant de l’ESF près de la garderie. Pour justifier le désengagement total de la commune sur ce dossier, il mettait en avant le fait que la commune n’avait pas « à investir pour des privés » et que les moniteurs qui bénéficiaient de cet espace n’avaient qu’à le financer. On pourrait reprendre le même raisonnement pour la falaise de la Duchère qui bénéficie aux guides. Où est la logique quand on nous explique que la commune doit payer les travaux d’entretien de la falaise pour une meilleure pratique de l’escalade et quand en même temps l’équipe municipale refuse de dépenser un euro pour un jardin d’enfants qui a pour but de promouvoir le ski dès le plus jeune âge ? Et rappelons-nous de la demande faite dans le passé par le bureau des guides pour une aide de 1000 euros de la commune pour équiper cette même paroi de la Duchère…. La réponse avait été un « non catégorique » de la part du maire qui jugeait que ce n’était pas à la mairie d’entretenir ses infrastructures dont jouissaient les professionnels du tourisme. Il avait refusé également de payer 250 euros de réparation pour le tremplin de saut du Praz !! 




Pourquoi l’attitude du maire vire complètement ? L’approche des élections ? Un changement d’interlocuteurs ? En tous cas, surement pas une passion soudaine pour l’évolution du village vers un mieux vivre et une volonté de faciliter la vie quotidienne des usagers….Il nous semble que le rôle d’un conseil municipal dans une station de sports d’hiver et d’été est d’investir dans les équipements des activités touristiques et d’aider au financement de leur entretien. Il est certain que la falaise de la Duchère doit bénéficier de fonds de la commune, comme aussi le jardin d’enfants, les pistes de ski alpin et nordique, les chemins de randonnée, … Et si l'on accepte de payer d’un côté, il faut aussi le faire de l’autre…




Passons maintenant à la rubrique des Finances avec le vote de l’admission en non-valeur de certaines créances. En fait, il s’agit pour la commune de valider le fait que certaines sommes dues par des particuliers ne seront jamais payées. Tout cela pour un montant de près de 30 000 euros. Il s’agit principalement de frais de secours sur piste (19 000 euros). Lorsqu’une personne se blesse et doit être prise en charge par une ambulance ou un hélicoptère, les frais sont payés dans un premier temps par la commune qui ensuite envoie la facture à la personne concernée. Mais certaines factures ne reçoivent jamais de réponse, très souvent quand le destinataire habite à l’étranger. Les autres factures impayées sont des factures d’eau et d’assainissement.




La saison d’hiver approchant, on retrouve à l’ordre du jour, les délibérations habituelles. Comme chaque hiver, le pass scolaire doit être approuvé pour permettre aux jeunes du Pays de Mont-Blanc de skier sur l’ensemble des stations de la région (10 communes de la Com Com + 4 communes de la vallée de Chamonix). Le coût pour les familles est de 99 euros par enfant. Les communes et les sociétés de remontées mécaniques se répartissent le reste de la dépense (90 euros par enfant). Ce système qui fonctionne depuis très longtemps est un vrai plus pour les jeunes ainsi que pour les finances des familles.




Un autre sujet revient tous les ans. Il s’agit des tarifs de la taxe de séjour. Ceux-ci restent identiques à ceux de l’année dernière mais étant donné qu’ils sont déjà fixés au maximum légal pour une large partie des catégories, il est impossible de les augmenter !!! Enfin nous signalons que d’autres délibérations ont été votées lors de cette séance (durée d’amortissement des biens de la communes, 2 nouveaux tarifs pour la bibliothèque, loyer de 150 euros par mois pour un studio de 18m² dans le groupe scolaire, achat d’une parcelle de 96 m² pour 1 euro symbolique, procédure de déclassement d’un chemin au Cugnon). 

Ces délibérations d’un intérêt très relatif nous montre que la fin du mandat approche. Le temps des grands projets est maintenant clos. Il ne reste plus que la gestion des affaires courantes.




Dans de précédents articles, nous avons annoncé les différentes réunions organisées pour le groupe de réflexion « Les Contamines, tout simplement » en vue des élections municipales de mars 2020. Les personnes qui souhaitent suivre l’actualité de cette équipe peuvent désormais consulter le site 
https://municipales2020.contamines-montjoie.com/


                                                            Rendez-vous le 15 novembre pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud


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