jeudi 1 mars 2018

Des délégations en série

Les conseils municipaux se suivent et ne se ressemblent pas. Après une séance en décembre marquée par les remarques acerbes à notre encontre, la séance de ce 13 février a été plus calme. La présence de la journaliste y est-elle pour quelque chose ? Le premier magistrat s’est bien laissé aller à des commentaires quelque peu déplacés, mais nous avons préféré ne pas relever.

Ce conseil a débuté par un point ajouté au dernier moment et que nous avons découvert en arrivant dans la salle. Juste le temps d'en prendre connaissance et il faut se prononcer pour ou contre. Cette délibération de dernière minute est la première étape pour la naissance d’un nouveau refuge de montagne. La commune dispose d’un bâtiment dénommé « Alpage des Prés » situé entre les chalets des Prés et la Balme. Seul le garage de ce bien communal est occupé, et ce, par le groupement pastoral de la Rollaz. 


(Nous n'avons pas trouvé de photo du bâtiment concerné)

La compagnie des guides de Saint-Gervais et des Contamines souhaiterait rénover ce bâtiment pour le transformer en un refuge proposant des nuitées et des repas aux randonneurs hiver comme été. En effet, cet établissement serait ouvert pendant les vacances de Noël, de mi-février à mi-mai, de mi-juin à fin septembre et pendant les vacances de Toussaint. 

Une convention de 6 mois va être signée entre la commune et la compagnie des guides. Pendant cette période, cette dernière va entreprendre les démarches pour préciser son projet, solliciter les autorisations nécessaires et chercher un financement. Rendez-vous dans 6 mois pour savoir si ce projet pourra se concrétiser.




Nous avons ensuite repris le programme des délibérations. Le budget communal doit être voté avant le 15 avril. Un conseil municipal sera sans doute organisé juste avant pour le vote des dépenses et recettes à venir. D’ici là, pour prévenir un éventuel problème de trésorerie, l’équipe municipale a souhaité utiliser la possibilité de débloquer des fonds en avance. La loi permet aux communes d’engager des dépenses avant le vote du budget, dans la limite du ¼ des montants votés l’année précédente. Ainsi, 500 000 euros pourront être dépensés d’ici le mois d’avril. L’adjoint aux finances a précisé que « c’est au cas où ». Espérons que le cas ne se produira pas.




Au début de son mandat, parmi toutes ses critiques sur la gestion communale passée, le maire « qui sait mieux tout que tout le monde » s’était moqué de la multitude de budgets annexes jugés totalement inutiles et qu’il avait fait supprimer avec une délibération. Mais depuis, la Trésorerie de Saint-Gervais est passée par là et des budgets ont dû être recréés, tout simplement parce que la loi l’exige. En effet, certaines dépenses et recettes ne peuvent pas être mélangées aux autres et doivent être comptabilisées dans un budget spécifique. Comme par exemple, toutes les dépenses et recettes pour l’eau et l’assainissement. 

Parmi les budgets trop vite supprimés, on trouve celui du transport public des personnes qui correspond principalement aux dépenses et recettes des navettes. L’an dernier, il nous avait été expliqué que ce service touristique devait être géré directement par l’EPIC. Mais depuis les choses semblent avoir changé et la gestion des navettes revient dans les missions directes de la commune. Faire et défaire…




Avant de clore cette partie sur les finances de la commune, nous avons demandé des nouvelles de la SGAT. Pour bien comprendre un retour en arrière de plusieurs années est obligatoire. La création de la Société de Gestion des Activités Touristiques date du début des années 2000 pendant le mandat de Valérie Horellou. Comme son nom l’indique, la SGAT constituée d’élus et de socio professionnels avait pour mission de s’occuper de l’Office de Tourisme, des animations et évènements et de tous les équipements touristiques. Les habitants des Contamines, les associations et les entreprises avaient été sollicités pour acheter des actions. La SGAT a continué d’exister jusqu’à la création de l’EPIC. Le maire avait alors annoncé que tous les propriétaires d’actions seraient remboursés. Mais depuis, les mois et les années ont passé et les actionnaires attendent toujours leur argent. Ce sujet n’a jamais été mis à l’ordre du jour. D’où notre question « Que devient la SGAT ? ». Nous avons découvert que l’adjoint aux finances chargé de liquider cet organisme avait commencé cette procédure administrative en 2016 mais ne l’avait pas finalisée…. Pourquoi mettre autant de temps  ? Les actionnaires attendent leur dû. Par un curieux hasard, ce point sera justement à l’ordre du jour du prochain conseil. C’est ce que nous a annoncé l’adjoint aux finances. Attendons donc un mois de plus.




La délibération suivante vise à créer un emploi mixte d’agent de surveillance de la voie publique et de renfort aux équipes techniques en voirie et espaces verts. Le DGS nous a expliqué qu’il ne s’agit pas d’une dépense de personnel supplémentaire puisque un agent est parti récemment et qu’un autre doit prendre sa retraite prochainement. Cette personne recrutée viendra seconder le policier municipal pendant les périodes touristiques et sera employée à diverses missions le reste de l’année. Les candidats peuvent se faire connaitre… 




Le conseil s’est poursuivi par la création ou le renouvellement de plusieurs délégations de services publiques. La première concerne le centre équestre. La précédente DSP se termine prochainement et la commune doit la renouveler pour les 5 prochaines années. 




La DSP suivante nous a paru un peu plus alambiquée. On reste dans le secteur du Pontet, mais cette fois dans le parc de loisirs. On a d’un côté la DSP pour les terrains de tennis, le golf et les pédalos, et d’un autre côté, une DSP pour les structures gonflables et les trampolines. Ces 2 accords signés entre la commune et 2 personnes différentes se terminent en juin prochain. Selon le maire, les 2 délégataires ont souhaité résilier chacun leur DSP. Et là, pour on ne sait quelle raison, l’équipe municipale a décidé de tout regrouper dans une seule DSP et elle cherche maintenant un candidat. Mais pas n’importe quel candidat. Celui-ci doit être prêt à investir des sommes importantes pour rénover toutes les infrastructures dont certaines commencent à bien dater. De plus, des propositions de créations de nouvelles activités sont attendues. En fonction des investissements envisagés, la durée de la convention pourrait s'étendre sur 12 ans. 




Parmi toutes les activités présentes dans le parc, seulement le lac de baignade, le tir à l’arc et le practice de golf restent gérés par l’EPIC. « Mais si un candidat est intéressé pour tout reprendre, il n’y aura pas de problème » a précisé le maire suite à une de nos questions. Allons-nous voir arriver un groupe spécialiste des parcs de loisirs qui va reprendre toutes les activités ? Pour satisfaire aux demandes d’investissements conséquents, les candidats ne peuvent être que des entreprises capables de débloquer des sommes importantes. Sommes-nous à la veille d’une transformation de notre parc de loisirs ? Nous aurons une première indication lors de l’annonce du choix du candidat. Mais il n’y a pas si longtemps, la DSP lancée pour trouver un gérant pour le restaurant du parc prêt à investir dans rénover ce bâtiment avait abouti à aucun candidat. Celle-ci aura-t-elle plus de succès ? On est en tout cas bien loin des promesses électorales qui annonçaient une refonte complète de la base du Pontet. Une étude fort coûteuse a été réalisée au début de ce mandat. Le dossier doit maintenant prendre la poussière sur une étagère…




Nous avons profité de cette série de vote au sujet des équipements touristiques de la station pour interroger le maire sur le fonctionnement actuel de la patinoire. Cet équipement est censé être géré par l’EPIC mais divers indices nous ont montré qu’il y avait dû avoir du changement. Notre question tombait à pic car il nous a été répondu que cela faisait justement partie des décisions du maire annoncées dans les minutes suivantes. Après la SGAT, encore une question dont la réponse était imminente. On s’est pris pour des Madame Irma. 




Cet hiver, la patinoire n’est pas gérée par l’EPIC mais par la société « Color production ». Nous sommes heureux d’apprendre le 13 février 2018 une décision qui date de décembre  2017 !!! Ou plutôt daterait, parce qu’à force de voter des délibérations tellement en retard sur les décisions ou des actions déjà en cours, on finit par se demander si cela est vraiment réfléchi en avance ou juste rattrapé in extrémis. Mais comme on pouvait s’y attendre, nous n’avons eu aucune explication sur les raisons de ce changement soudain ? Est-ce lié aux problèmes financiers de l’EPIC ? Peut-être… Cette société n’est pas inconnue, il s’agit de l’entreprise qui a vendu la patinoire. Mais pourquoi s’occupe-t-elle de l’exploitation de cet équipement communal ? C’est là un des mystères dont l’équipe municipale a le secret.

De plus, nous avions été étonnés de voir que l’accueil des visiteurs de la patinoire se faisait dans les algécos. Il est vrai que la « cabane à Zub » nécessitait une rénovation mais cela avait un côté typique en adéquation avec notre village de montagne. Désormais les clients doivent mettre leurs patins et laisser leurs chaussures à l’extérieur. De mieux en mieux… Les abords de la patinoire ressemblent à tout sauf à un lieu d’accueil.




Ce secteur de la patinoire devait devenir le cœur de l’activité touristique des Contamines. Dans le PLU, la construction d’un bâtiment polyvalent dit « Club House » regroupant l’accueil et l’information du public, la location et le stockage du matériel et un snack est annoncée. Depuis les travaux de la patinoire qui ont vu celle-ci changer de place plusieurs fois, aucun investissement d’amélioration du site n’a été effectué. Les algécos, si laids, restent en place. Le maire est-il parti à la recherche d’un investisseur privé providentiel qui viendrait financer cette construction et ensuite la gérer ?




On peut ainsi constater que la commune a choisi de déléguer au maximum toutes les missions dont elle s’occupait auparavant. D’un côté des compétences partent vers la communauté de communes et de l'autre, les équipements touristiques passent sous la houlette d’entreprises privées. Pour un village qui vit principalement du tourisme, cela est inquiétant car la commune perd le contrôle de la qualité des services proposés à la clientèle



Rendez-vous le 15 Mars pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud


Vous pouvez partager ce lien avec vos familles, vos proches, vos amis, vos voisins,...
Pour nous contacter : notre adresse e-mail : lavigieduconseil@gmail.com

Le compteur des visites est, ce jeudi 1er Mars, à 208 401