jeudi 15 février 2018

Encore un conseil animé

Nous reprenons notre compte-rendu du conseil municipal du 12 décembre. Après avoir évoqué les délibérations liées aux finances de la commune, il nous reste à traiter quelques points.

Comme à chaque début de saison d’hiver, les tarifs de secours sur piste doivent être approuvés par le conseil municipal. La liste reprend tous les différents types d’évacuations,  des petits soins en bas de piste facturés 67 euros à l’évacuation par hélicoptère vers Annecy ou Genève au tarif horaire de 1 980 euros. Toutes ces dépenses sont payées par la commune aux différents prestataires (ambulances Perrollaz, Chamonix Mont-Blanc hélicoptère,…) puis sont refacturés à la personne secourue. 




Ce vote des tarifs de secours sur piste nous rappelle que notre commune dispose d’un cabinet médical flambant neuf et désespérément vide. La recherche d’un médecin semble avoir été mise de côté par l’équipe municipale et rangée en bas de la liste des priorités. Nous sommes conscients qu’il est difficile de trouver des professionnels de santé prêts à s’installer dans une station mais cela est loin d’être impossible. Pour preuve, le 18 janvier la maison de Santé des Houches a été inaugurée. Trois médecins généralistes et deux infirmiers officieront dans ce nouveau bâtiment d’une grandeur de 200 mètres carré. La commune de Morillon vient aussi de trouver un médecin généraliste. Pendant ce temps-là, tous les blessés sur les pistes des Contamines sont évacués au mieux à Saint Gervais, sinon aux urgences de Sallanches. Notre cabinet médical sert de salle de repos aux ambulanciers qui profitent des lieux tout neuf, jamais servis, du chauffage, de l’eau à titre gracieux sans aucune convention. Y en a qui sont bien vus…




La délibération suivante concerne les navettes pour l’hiver et l’été. Un marché a été signé pour 3 ans avec l’entreprise Mont-Blanc Bus.  Les membres de l’équipe municipale nous ont assurés qu’aucune modification n’avait été faite par rapport à l’an dernier (circuits, horaires,…). Ils nous ont confirmé que les navettes étaient maintenant officiellement gratuites. Enfin une bonne décision !!! Il faut dire que ce tarif de 2 euros voté mais jamais appliqué était ridicule. Mais on peut regretter que les dysfonctionnements et les anomalies signalés l’an dernier aient été reproduits. Ainsi par exemple, une personne habitant à la Frasse désirant se rendre aux télécabines du Lay ou de la Gorge a uniquement 2 choix : 8h45 ou 12h45. Et pour remonter à la Frasse, il n’y a qu’une seule possibilité à 18h15, de quoi décourager ceux qui seraient prêts à utiliser ce transport en commun. Pire encore, une navette démarre du sommet de la Frasse à 12h45. Mais juste avant,  elle y monte à vide sans transporter des éventuels usagers. Les personnes qui descendent à pied au centre du village dans la matinée ne peuvent pas espérer l’emprunter pour remonter. Ils doivent attendre 18h. 




Où est la logique ? Pourtant bon nombre d’usagers s'en plaint. Mais cela reste lettre morte: le « grand chef » des Contamines ne souhaite pas s’y intéresser, donc personne n’ose apporter une modification qui pourrait satisfaire la clientèle. Et là, on ne parle pas de navettes moins polluantes, qui pour une commune dont le maire est chargé de la santé et de l’environnement à la ComCom auraient dû être une priorité. Mais quand on lance un appel d’offre en décembre pour décembre, on ne peut être trop regardant sur la qualité.




La dernière partie a été consacrée à des questions d’urbanisme, notamment pour le projet immobilier du centre. Le permis de construire a été accordé le 14 décembre. En parallèle, diverses procédures administratives ont été déclenchées. La première étape est la vente des parcelles au promoteur. Une promesse de vente doit être signée entre la commune et la SCI « Contamines place du village ». Le prix de la vente a été fixé à 1 600 000 euros  HT (1 920 000 euros TTC).  Le programme immobilier comprend un hôtel, une résidence de tourisme, un parking et des commerces pour une surface de plancher de 6 953 m². Cela donne un prix de 276 euros (TTC) le m² de surface de plancher.

Il y a quelques années, la précédente municipalité avait travaillé sur un aménagement du centre et elle projetait de vendre elle aussi ces parcelles. Avant cela, elle avait demandé une estimation au Domaine. Les collectivités territoriales sont tenues de consulter le Domaine pour  connaître la valeur vénale ou locative d’un bien préalablement à la réalisation de leurs opérations immobilières. En 2013, les services fiscaux avaient estimé le prix du mètre carré de surface de plancher à 600 euros. A ce prix-là, la vente actuelle  de ces parcelles rapporterait  4 172 000 euros, soit plus du double que le prix demandé aujourd’hui. Face à cette grande différence de prix, on ne peut que se poser des questions. Qui sont les gagnants dans cette opération ? Les  perdants, en tout cas, semblent être les contribuables des Contamines. 




Avant de pouvoir vendre ces terrains, la commune doit les faire passer du « domaine public » au «domaine privé ». Le parking et sa voie d’accès sont classés dans le domaine public. Ils doivent passer dans le domaine privé pour pouvoir être vendus. D’où la procédure de déclassement et l’enquête publique liée qui s’est finie le 12 février.  Dans la passé, une telle procédure réclamait la désaffection des parcelles concernées : pendant plusieurs mois, l’utilisation de ces terrains était interdite. Ainsi par exemple, une partie du parking en face de la Cressoua avait dû être clôturée pendant quelques mois. En décembre 2016, une loi a été votée, ces interdictions d’utilisation ne sont plus nécessaires. Sans cette loi, l’accès au parking du centre aurait dû être fermé tout l’hiver. Nous avons échappé à une situation bien compliquée. Mais cela n’est que partie remise, car quand les travaux débuteront, le stationnement dans le centre deviendra un véritable problème et cela perdurera au-delà du temps des travaux.




Ce déclassement concerne aussi le bâtiment de la boucherie qui doit être vendu avant sa destruction. Lors de son achat, la commune avait bénéficié d’aides financières du FISAC (Fonds d'Intervention pour les Services, l'Artisanat et le Commerce) car ce rachat permettait de conserver un commerce de proximité dans le village. La condition de cette aide était que le commerce reste ouvert pendant un certain nombre d’années. Mais la boucherie est fermée depuis l’été 2016 et on ne sait pas quels commerces seront créés dans les 4 espaces prévus. Ce que l’on sait, de la bouche même du premier édile, c’est que la commune ne pourra rien imposer en termes de choix de commerces… Face à cela, le FISAC ne risque-t-il pas d’exiger le remboursement des aides versées ? Outre ces considérations financières, on ne peut que déplorer la disparition de ce service aux touristes mais aussi aux habitants du village tout au long de l’année. 




L’enquête publique liée au déclassement de ces biens communaux s’est terminée le 12 février. On peut regretter que la période n’est inclue que 3 jours de vacances scolaires. Avec ces dates, il était difficile pour les habitants non permanents d’être informés de l’enquête et d’y participer.  Nous nous faisons peu d’illusions sur les conclusions qui seront données par le commissaire enquêteur. Nous avons appris que celui avait été choisi directement par le maire et qu'il n’a pas hésité à se présenter comme un ami de celui-ci à diverses occasions. Par conséquent, pourra-t-il rester objectif sur le dossier ?




Cette promesse de vente est une étape supplémentaire vers la concrétisation du projet immobilier dans le centre avec toutes les conséquences néfastes liées. La transformation du centre des Contamines est enclenchée et sera irréversible. Avec cette barre d’immeubles, nous craignons que notre village perde son charme.  Gardons précieusement les images que nous avons vues la semaine dernière dans l’émission « Midi en France », bientôt elles feront partie du passé. Si le choix a été fait d’installer le plateau de cette émission sur la place centrale entre la fontaine et le chalet podium, c’est que la vue environnante permettait d’obtenir de belles images sur le Mont Joly enneigé. Ces images  ne seront bientôt plus réalisables. 




Cette émission a été une belle vitrine pour notre station, on peut remercier les personnes qui ont accepté d'y participer même si on peut avoir quelques regrets. A la place d’un reportage sur les poêles Téfal à Rumilly, nous aurions largement préféré un sujet plus local. Les possibilités étaient multiples : les jeunes agriculteurs du village, les activités de biathlon ou de cascade de glace, des images du jardin Samivel, une évocation de la tradition des contre-fiches sur les anciennes fermes ou sur la vie d’Alexis Bouvard, un reportage sur le télémark ou sur les jeunes du ski-club, une présentation du projet handi-ski de Jean Cuidet,… Il est dommage que notre village n’ait pas été mis en valeur dans toute sa diversité. Des choix ont été faits pour présenter certains aspects de la vie locale et même s'il est difficile de satisfaire tout le monde, ils ont été assez réducteurs. 




Le conseil s’est terminé avec une dernière délibération d’urbanisme. La commune a vendu du terrain situé dans la ZAC du Plane. Face aux projets à cet endroit, des personnes inquiètes de voir construire des immeubles à proximité de leurs propriétés ont souhaité acquérir du terrain pour assurer leur tranquillité et la pérennité des vues environnantes.  Il s’agit de parcelles non constructibles vendues au prix de 150 euros le m². A ce prix-là, la commune n’a pas hésité une seconde…

Pour terminer cet article, nous ne pouvons ignorer les différentes remarques acerbes du maire dont nous avons fait les frais pendant ce conseil suite à quelques-unes de nos interventions, le plus souvent pour demander des explications. Cela a commencé par « Vous ignorez à peu près tout de la chose publique ». Nous apprécions le « à peu près » que le maire a bien voulu nous accorder. Quelques minutes plus tard, le premier édile n’a pas hésité à ajouter «  Vous continuez à piétiner la mélasse dans laquelle vous vous vautrez en disant n’importe quoi ». Belle métaphore !!! Mais est-ce ainsi qu’un premier magistrat  doit s’adresser aux représentants de l’opposition municipale lors d’un conseil ?  




Et ce n’est pas tout. Un peu plus tard, Etienne Jacquet a dit à notre sujet que « quand on ne s’y connait rien, on ferait mieux de se taire » et dans la même idée sans doute, il a ajouté suite à une question sur les taux d’intérêt «en calcul mental, comme dans d’autres choses, il y a des leçons à vous donner ». La cerise sur le gâteau est arrivée juste après. Suite à des explications du maire sur les subventions sollicitées pour le projet de maison du Tour du Mont-Blanc, Lydie a pris  la parole. Elle a débuté son intervention en disant « Je n’ai pas bien compris vos explications sur les finances… ». A cela le maire n’a pas hésité à répliquer « ça ne m’étonne pas !!! ». Une personne du public a laissé échapper un « quel goujat !!!»  Nous pourrions qualifier cela par tellement d’autres mots mais chacun se fera son opinion pour juger ce type de comportement.

En réunion du conseil, nous pouvons aborder certains sujets, et demander des éclaircissements. C’est la moindre des choses pour voter en notre âme et conscience des délibérations qui peuvent être extrêmement impactantes pour l’avenir du village. D’ailleurs, nous ne votons pas toujours de la même façon l’un et l’autre, contrairement aux autres conseillers qui ne soulèvent jamais la moindre objection ni remarque. Sans doute sont-ils parfaitement au fait de chaque détail. Nous ne parlons que des choix politiques, à aucun moment, nous ne mettons en cause l’intégrité intellectuelle des autres conseillers. Pourtant le maire ne se gêne pas pour tenir des propos méprisants envers nos personnes. Ces paroles violentes et insultantes à notre encontre ne sont pas apparues lors de ce conseil. Cela fait 4 ans que nous les subissons, pour entendre ensuite cette personne se victimiser en nous accusant entre autres choses d’instrumentaliser les habitants du village (cf / lettre du maire).  Cette violence verbale n’est pas l’apanage des conseils municipaux, nombreux sont ceux qui en souffrent en silence quotidiennement. 

On dit souvent que l’impact d’une insulte est égale à l’importance que l’on accorde à cette personne. Toutes ces remarques désobligeantes ont peu d’impact sur nous et sont loin de nous déstabiliser. Au contraire, elles nous confortent dans notre action lors des conseils et dans ce blog. Elles démontrent que le maire et son équipe sont de moins en moins sereins face aux problèmes qu’ils doivent gérer. Les insultes sont toujours utilisées quand les réponses, les explications et les arguments ont disparu.



Rendez-vous le 1er Mars pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud


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