mardi 15 mai 2018

Deux poids deux mesures , ça continue !

Nous poursuivons notre compte-rendu du conseil-municipal du 12 avril dernier. Dans notre précédent article, nous nous étions arrêtés sur quelques points financiers. Mais d’autres sujets étaient au programme.

Comme chaque printemps, le conseil municipal doit valider les tarifs proposés par la SECMH. Ceux–ci sont en hausse d’environ 2 %. Les dates d’ouvertures sont également entérinées : les télécabines fonctionneront du 30 juin au 2 septembre. En revanche, les tarifs des équipements touristiques municipaux ne sont pas à l’ordre du jour. L’an dernier, ils ont été approuvés le 6 juillet. Aurons-nous une meilleure anticipation cette année ? Cela n’est pas certain car depuis plusieurs semaines, l’EPIC ressemble davantage à un navire sans capitaine et à la dérive qu’à une structure qui prépare la saison d’été : une annonce est parue pour trouver un nouveau directeur alors que la situation du précédent n’est pas encore réglée. 




Malgré les diverses et très importantes aides financières de la commune, il est clair que l’EPIC est dans une situation délicate pour ne pas dire plus. Malgré une hausse de la subvention municipale, le déficit abyssal semble compliqué à combler. La commune et tous les contribuables sont appelés à l’aide. Il est loin le temps des concerts organisés à grands frais. C’était bien pour le maire, président de l’EPIC, de poser avec Black M à la patinoire, mais maintenant les caisses sont vides. On pourrait écrire à la façon de Jean de la Fontaine « L’EPIC ayant chanté pendant des années se trouva fort dépourvu quand les factures furent parvenues. Il alla crier famine à la Mairie, sa voisine lui priant de lui donner plein de sous pour tout payer ». Dans notre cas, la mairie est très prêteuse. Elle ne demande pas « ce que l'EPIC faisait au temps chauds ». Au contraire elle paye sans regarder ni justifier aux contribuables !




Ainsi dans le détail du budget 2018, nous avons remarqué que le montant dépensé pour les navettes, soit 278 000 euros était maintenant payé directement par la commune. Depuis 3 ans, pour limiter les dépenses des comptes de la mairie et ainsi arriver à « des comptes équilibrés », le maire et ses adjoints avaient basculé les coûts de ce service si important pour les visiteurs et les habitants dans les comptes de l’EPIC. Logiquement, pour 2018, cette somme aurait dû être déduite de la subvention municipale. De plus, n’oublions pas les nombreuses missions retirées à L’EPIC et par conséquent les coûts correspondants. La patinoire, le chalet du parc de loisirs, les tennis, le mini-golf et les pédalos sont maintenant gérés par des entreprises privées. 

Pourtant la subvention de la commune n’a jamais été aussi élevée. Elle s’est envolée, littéralement. En 2017, le montant total s’était élevé à 1 500 000 euros + 400 000 euros en cours d’année, soit 1 900 000 euros. Pour 2018, ce sera au global 1 700 000 + les 278 000 euros des navettes, soit un total de 1 978 000 euros. Il va falloir, comme à Méribel, faire le dos rond pendant plus de cinq ans pour se relever de cette gestion hasardeuse. Les représentants au Comité de Direction de l’EPIC sont majoritairement des élus : le maire à la tête en tant que président.




Ces montants dépassent largement ce que coûtaient à la commune l’association Office de Tourisme et la SGAT avant 2014. Et avec les sommes allouées à l’époque, l’organisation d’une coupe du monde de ski cross et des campagnes de publicité dans les médias nationaux pouvaient être financées. Mais tout cela, c’était avant, entre autres choses, l’explosion du nombre d’embauches et des salaires qui vont avec. Pourtant le maire et son équipe ont largement déblatéré sur la précédente organisation qu’ils jugeaient nulle ! On voit où ils nous mènent….

Revenons à nos délibérations avec le vote d’une décision pour le personnel de la Galipette. Nous avons profité de ce sujet pour interroger le maire sur le fonctionnement de la garderie avec le début des travaux pour le torrent d’Armancette. Avec l’arrivée des pelleteuses et des camions, cet établissement va-t-il pouvoir accueillir des enfants dans les mois à venir. A notre grande surprise, le maire nous a répondu « Je n’en sais rien !!! ». Cette réponse est inquiétante à la veille du début des travaux. 




Si le maire dit ne rien savoir sur ce chantier, tous les habitants sont dans la même situation. Enfin, Etienne Jacquet est quand même vice-président du SM3A, maître d’œuvre du chantier. Il nous a largement rebattu les oreilles avec l’important travail qu’il fournissait au sein de cet organisme. Il est, d’après lui, à l’initiative des travaux et à 10 jours du début du chantier, il ose, en réunion publique, annoncer qu’il ignore comment va s'organiser celui-ci. Il s’agit quand même d’un chantier énorme qui va durer 3 ans, qui coûte à la collectivité plus de 3 millions d’euros ! Son positionnement fait un peu rire et ne paraît pas très sérieux. On soupçonnerait presque, que tout ne se passe pas selon ses désirs…. Pourtant n’avions-nous pas eu un magnifique hors-série en papier glacé de bonne facture édité par la mairie à propos de ces aménagements indispensables ? Mais il est vrai qu’en parcourant les pages on lisait plus de récriminations contre les anciennes municipalités et de l’autosatisfaction que de réelles informations. 



Ainsi depuis quelques semaines, le 23 avril plus précisément, nous constatons que ces travaux sont lancés mais qu'aucune information n'est donnée, mise à part que la route va être fermée à partir du 22 mai. Jusqu’à quand ? Mystère. On aurait pu imaginer l’organisation d’une réunion publique d’information pour expliquer comment allait se dérouler cet aménagement. Ou alors quelques lignes sur le site internet de la mairie. Ou encore la distribution dans les boites aux lettres d’un document décrivant les prochaines étapes. Mais rien n’a été fait. Pourtant les questions sont nombreuses. Quand vont se dérouler précisément ces travaux ? Quand débutera le flux des camions transportant la terre dans la plaine de Passy ? Quel avenir pour la piste des Loyers ? Et notre question initiale : comment va fonctionner la garderie pendant la période des travaux ? 

Théoriquement les travaux seront arrêtés pendant les saisons touristiques, l’accueil devrait pouvoir se faire. Mais la garderie est ouverte aussi au printemps et à l’automne pour les petits contaminards. Cela pourra–t-il continuer ? Espérons que tout sera mieux organisé que fin avril. En fait, rien n’avait été prévu : L’accueil des enfants a été périlleux durant la première semaine du chantier : la mairie n’avait rien anticipé… Les parents et les tous petits ont dû slalomer entre les bulls, les arbres qui tombaient et les camions ! C’est purement scandaleux ! Et ce n’est que le commencement des travaux !!! Il est évident qu’un accès sécurisé aurait dû être mise en place par la mairie afin de préserver le cheminement des familles. Les enfants ont déjà à pâtir des conséquences immédiates des travaux : mouvements de pierres, poussière, bruit, etc. 


accès de la garderie fin avril

Pour l’hiver, un autre problème se pose : l’actuel jardin d’enfants aura vraisemblablement disparu, une digue devant passer à son emplacement. En mars, l’ensemble des conseillers municipaux a reçu un courrier de l’Ecole de Ski. En lisant ce document, nous avons découvert l’inquiétude des moniteurs des Contamines pour l’organisation de l’hiver prochain. Au moment où doivent se préparer les diverses brochures pour la saison 2018/2019, l’ESF n'a aucune réponse à ses très nombreuses questions concernant l’accueil des petits skieurs. Quelles informations peut-elle apporter aux touristes qui souhaitent réserver dès à présent ? Malgré ses différents courriers, adressés à la mairie depuis de nombreux mois, elle n’a obtenu aucune réponse. 




Lors de ce conseil, nous avons évoqué ce sujet pour obtenir des réponses de l’équipe municipale. Nous pensions l'affaire réglée. En octobre 2017, une délibération avait été votée pour l’achat d’une parcelle de terrain. Il nous avait été clairement expliqué que « la commune se voyait dans la nécessité de déplacer le jardin d’enfants » et que c’était en ce sens qu’il avait été proposé au propriétaire l’achat de son terrain. (CF extrait délibération ci dessous). Six mois plus tard, le discours est complément différent. Et, en nous regardant droit dans les yeux, le maire nous a affirmé que jamais il n’avait dit cela précédemment ! « La commune n’a pas acheté ce terrain dans ce but : Ça peut être l’ESF ou une autre activité » a-t-il ajouté, avant de préciser que la commune n'allait pas acheter un terrain pour l’ESF, une société privée. Selon lui, l’avenir de ce jardin d’enfants ne concerne pas la commune. Dans ces conditions, on comprend que l’ESF soit totalement perdue et s’inquiète pour l’avenir de cette activité. Selon le maire, des réunions vont être organisées entre l’ESF et le SM3A  en charge des travaux, comme si le SM3A allait gérer cette question ! Nul doute que l’on entendra encore parler de ce sujet d’ici l’hiver prochain. 




Nous terminerons cet article en évoquant une délibération qui vise à construire un chalet à Plan Jovet pour le GAEC « Bergerie des 2 Savoie ». En effet, un troupeau de moutons va venir paître à cet endroit. Selon les explications données, il est indispensable pour la commune, propriétaire de l’alpage d’implanter un logement de berger afin qu’un gardiennage permanent soit assuré. Ce chalet construit en pleine réserve naturelle aura une surface de 19 m² et son coût est estimé à 45 000 euros. Ça fait quand même cher le m² !!! Des subventions sont sollicitées et si tout se passe bien la part de la commune s’élèvera à 13 000 euros. Ayant très peu d’informations sur ce projet, nous nous posons plusieurs questions : est-il possible de construire dans la réserve naturelle, qui plus est, en montagne ? Selon le maire, cela ne pose pas de problème. Pourquoi faut-il un gardiennage permanent ? Depuis longtemps, des moutons passent les étés au-dessus du lac Jovet sans cabane de berger à proximité.




Et surtout nous ne comprenons pas la logique de l’équipe municipale qui affirme ne pas avoir à s’occuper de la demande des moniteurs pour conserver le jardin d’enfants et qui, en même temps, va construire un chalet en altitude pour un GAEC, une société privée. Pour justifier sa position vis-à-vis de l’ESF, le premier magistrat a expliqué que ce n'était pas à la commune de faire des investissements pour un privé. Alors pourquoi le faire pour un agriculteur ? Nous nous demandons, si tous les autres alpages communaux loués par d’autres agriculteurs vont avoir la chance de pouvoir profiter d’aussi belles prestations que celles réservées à l’alpage de Jovet ? 

Au moment du vote de cette délibération, Josiane Mattel a logiquement quitté la salle étant « intéressée » : sa fille est la gérante du GAEC Bergerie des 2 Savoie ». Ce qui est moins logique, c’est qu’elle ne soit pas sortie à nouveau quelques minutes plus tard pour une seconde délibération à ce sujet : le dépôt du permis de construire. 




Dans notre prochain article, il nous restera à évoquer les investissements pour 2018, nous aurons ainsi fait le tour de ce conseil bien rempli. En attendant, nous vous donnons rendez-vous vendredi 18 mai à 20h en salle consulaire pour la prochaine séance de conseil municipal.

Rendez-vous le 1er juin pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

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