vendredi 1 juin 2018

Conseil d’avril : des travaux soumis à d’éventuelles subventions

Comme prévu, nous revenons cette fois-ci sur les investissements de la commune pour 2018 annoncés lors du conseil municipal du 12 avril.

« Annoncés », le mot est largement exagéré car si nous n’avions posé aucune question, le public présent aurait dû se contenter des chiffres globaux du budget principal et du budget de l’eau. Face à ces chiffres, nous étions curieux d’en savoir un peu plus. Avant le conseil, nous avions reçu quelques tableaux un peu plus détaillés, mais avec des lignes comme « autres agencements et aménagements de terrains » pour un montant de 702 814 euros, nous étions loin d’une réelle transparence. Du coup, nos questions ont été très nombreuses et les réponses données par l’adjoint aux finances ont été rythmées par les soupirs du maire pressé d’en finir, et ses murmures : «allez, fais voter » ! Ambiance ouverte et détendue….



Les 702 814 euros se répartissent entre le projet de ski-roues et les travaux à effectuer au presbytère. Déjà l’an dernier, on retrouvait ces 2 dossiers dans les investissements majeurs mais ils n’ont pas du tout avancé et on les retrouve logiquement cette année. Comme nous l’a expliqué le maire, la concrétisation de ces projets est soumise à l’obtention des subventions sollicitées. En 2017, celles-ci n’ont pas été accordées alors on essaye à nouveau cette année. Dans le plan de financement du projet de ski-roues, le montant des aides demandées est de 500 000 euros. Tout récemment nous avons appris dans la presse que le département a accordé à notre commune une subvention de 300 000 euros. Il restera à attendre les autres réponses. (Centre nationale du développement du sport et Conseil Régional)




Pour le presbytère, le plan de financement prévoit que sur les 177 000 euros nécessaires pour refaire le toit et améliorer l’isolation thermique, la part de la commune serait de 37 000 euros. Il reste donc 140 000 euros à obtenir de 3 organismes. Une partie est acquise (30 000 euros) mais cette subvention sera perdue si les travaux ne sont pas réalisés en 2018. Mais ces rénovations sont justement soumises à l’obtention des 3 aides. C’est tout ou rien. Le maire a précisé « si on n’a pas toutes les subventions, on ne fera pas ces travaux ». Les membres de l’équipe municipale semblent optimistes puisque le conseil s’est terminé par une délibération visant à déposer une déclaration préalable pour la rénovation énergétique du presbytère. Mais comme on sait très bien que rien n’est garanti tant que les subventions ne sont pas officiellement accordées, on risque de retrouver ce dossier dans un an dans le budget 2019.

Concernant le presbytère, au moins une dépense est certaine : celle pour remplacer le système de chauffage pour une somme de 37 000 euros. Il faut préciser que la chaudière assure aussi le chauffage de l’église. 




Un peu plus bas dans le tableau que nous avions à disposition, nous avons remarqué la ligne « Autre bâtiment public » pour 492 685 euros. Il s’agit en fait du projet de la maison du tour du Mont-Blanc qui revient de nouveau d’actualité. Là aussi, tout dépend de l’obtention d’importantes subventions. Le conseil municipal devait se prononcer sur la validation de ce projet et nous avons enfin pu avoir accès aux plans. Le bâtiment de l’ancienne gare téléphérique va être rénové en conservant son aspect d’origine. Il sera entouré de places de parking et d’un espace dit « naturel ». Les stationnements seront positionnés au nord du bâtiment et cet espace sera parsemé d’arbres. C’est peut être bien pour garer les voitures à l'ombre en plein été mais ça ne facilite pas le déneigement.

Au sud du bâtiment, différents milieux naturels seront « reconstitués » avec réalisation d’une butte et d’un point d’eau. On échappe au zoo annoncé en début de mandat mais tout cela semble bien artificiel à quelques mètres de la réserve naturelle et dans le site protégé de Notre Dame de la Gorge. De plus le montant global du projet (1 665 000 euros) nous parait quand même disproportionné. Enfin, n’oublions pas que dans 38 ans, le bâtiment ainsi restauré reviendra à EDF.


En haut: les parking, en rouge  : bâtiment d'accueil et en bas le milieu naturel reconstitué. 

Parmi les autres investissements pour 2018 on trouve la réparation de la passerelle des conscrits, le chalet de berger à Plan Jovet et quelques travaux sur le réseau électrique. Le changement des ampoules nous a-t-on indiqué. Les hameaux mal éclairés vont devoir encore attendre. Tout le monde a bien compris que les importants travaux d’électricité se concentrent pour ce mandat dans le secteur du Pontet et de la Duchère…. 




Il reste la rénovation des routes : la somme prévue est de 79 000 euros. Nous avons demandé quelles routes seraient réparées en 2018. Nous avons difficilement obtenu des réponses : la Frasse, le Baptieu et le Plan de Moulin. Mais nous avons eu l’impression que l’adjoint aux finances citait au hasard les premiers noms de hameaux qui lui venaient à l’esprit et que la liste aurait pu aussi bien être « la Revenaz, le Champelet et les Loyers ». Tresse échappe souvent à ces citations, mais l’état de la route mérite une attention particulière là aussi…. Nous découvrirons donc dans les prochains mois où seront réalisés ces travaux de voirie. Les travaux récents effectués sur la route RD 902 au niveau du Champelet sont financés par le département et n’imputent pas les finances communales.




L’étude du budget 2018 de l’eau a fait apparaitre une dépense importante qui n’était pas prévue. Depuis très longtemps, les analyses sur la qualité de l’eau de notre commune avaient révélé des traces d’arsenic dans le captage approvisionnant le réservoir des Grassennières. Moins de 10 microgramme par litre d’eau, pas de quoi empoisonner son pire ennemi. Ce dosage était inférieur au seuil fixé par l’agence de l’eau. Mais tout récemment, ce seuil a été abaissé et est maintenant fixé à 10 microgrammes par litre. L’eau des Contamines est donc devenue soudainement dangereuse !!! Et l’administration a décidé qu’il fallait faire quelque chose. Le fameux principe de précaution … 

Il faut donc faire baisser le taux d’arsenic présent dans l’eau. Et pour cela la seule solution trouvée est de mélanger l’eau provenant de ce captage avec celle issue d’un autre captage. Sur le papier c’est simple, mais dans les montagnes des Contamines, c’est autre chose. Le captage le plus proche sans arsenic est celui du Prelet dans le secteur d’Armancette. Il faut donc construire une canalisation pour amener l’eau du Prelet au Grassenière. Et les travaux sont estimés à 480 000 euros HT. Voilà où vont les impôts des contribuables des Contamines !!! Heureusement, des subventions sont possibles mais la part de la commune reste élevée : 286 000 euros.




Le maire nous a expliqué que cette solution est la plus simple et la moins chère parmi toutes celles qui ont été étudiées. Tout cela parce que le seuil longtemps fixé à 13 microgrammes / litre a été légèrement abaissé. Pendant ce temps-là, on ignore si le réseau d’eau de la Contamines qui dans certaines partie du village date de plusieurs dizaines d’années n’est pas finalement plus dangereux pour la santé que ces quelques traces d’arsenic, Sans parler de ce que l’on respire ou que l’on peut manger.




Paradoxalement, cette eau jugée comme dangereuse, a des vertus très recherchées. En effet la société Pure Altitude spécialiste des produits de soin utilise de l’eau issue du massif du Mont-Blanc à hauteur de 10% dans les produits de sa gamme « montagne ». Son choix s’est porté sur l’eau captée au niveau du réservoir des Grassenières pour la constance de la minéralité et son origine glacière certifiée par des études géologiques. En 2008, cette société avait contacté la commune pour prélever dans son réservoir une quantité d’eau chaque année. En moyenne, Pure altitude récupère 90 litres d’eau par an. Les conseillers ont délibéré pour reconduire la convention entre la commune et la société basée à Demi-Quartier. Ces 2 délibérations votées l’une après l’autre montrent à quel point certaines décisions sont étranges : il faut réaliser des travaux pour 480 000 euros car l’eau détient quelques microgrammes d’arsenic et, en même temps, cette eau est recherchée pour sa qualité dans certains produits de beauté !!! 





Un nouveau conseil municipal a été convoqué le 18 mai. Nous reviendrons sur toutes les nouvelles délibérations dans les prochains articles. A la fin de la séance de ce dernier, Lydie a demandé la parole et a lu un texte.

Monsieur le Maire, 

Je vous informe que je démissionne de mon poste de conseiller municipal, à compter de ce jour. En effet, je ne souhaite plus participer à ces réunions grotesques qui ne sont qu’un simulacre de réunions de conseils municipaux. Aucun échange constructif n’a jamais eu lieu au sein de cette institution qui devrait être au plus proche des gens. Vous vous contentez de rabaisser votre entourage et passez vos nerfs sur les membres de l’opposition qui osent vous demander des explications sur les décisions prises par vous et votre équipe, équipe qui brille par son silence. Ce silence d’ailleurs en dit long sur l’impossibilité de dialoguer tant ce mandat ressemble plus à un règne de despote qu’à un mandat de maire de village.  

De plus, vous avez évincé les opposants à votre « politique », sans chercher à connaître les motivations de ceux-ci, de toutes les commissions.Il n’est ni entendable ni acceptable de ne pas consulter, informer et / ou voter les décisions importantes sans un véritable cadre de démocratie …. celui- là même qui nous a porté jusqu'aux responsabilités actuelles.

Les décisions prises, lourdes de conséquences au niveau financier et surtout humain, ne correspondent pas à ma vision de l’avenir de mon village. Aussi, je vous prie de prendre acte de cette démission dès réception de ce courrier et de transmettre une copie de cette lettre au préfet conformément à l’article L2121-4 du code général des collectivités territoriales dans les plus brefs délais.

Je vous adresse, Monsieur le Maire, mes salutations distinguées.

Lydie ROCH-DUPLAND / DOMINGUEZ




Laissons la parole à Lydie :

« C’est une lettre de démission de mon poste d’élue municipale que j’ai remis en main propre au maire après l’avoir lue avec beaucoup d’émotion à l’ensemble de l’assemblée présente. Ce que j’écris dans cette lettre a été illustrée par l’attitude agressive, de mauvaise foi dont à fait preuve le premier magistrat de la commune durant cette réunion.. Il n’a pas hésité à plusieurs reprises à être insultant à notre encontre et à détourner nos paroles. Si depuis quelques mois, il semblait vouloir mettre de l’eau dans son vin, en vue des prochaines élections, le naturel est revenu au galop durant ces deux dernières réunions. A la fin de cette lecture, je lui ai apporté mon courrier et lui ai demandé de bien vouloir le signer, ce qu’il a fait à contre-cœur : il n’avait pas de juriste pour lui dire s’il pouvait ou non le faire…. 

Ensuite, je lui ai remis en main propre et dans l’ordre les démissions de Luc Vauthier, Marie-Jo Serri, Didier Mollard, Cécile Hubert-Demargne, Hervé Gut et Cendrine Dominguez . Là, le maire a bloqué et a refusé de les signer n’ayant pas l’avis de ses conseillers juridiques ! Il n’était pas sûr de la légalité de ma démarche ! Nous verrons combien cela sera facturé à la commune prochainement. Je m’étais bien renseigné auprès de la préfecture et je savais que j’agissais en toute transparence et dans la plus parfaite légalité. Mais le maire ne peut pas nous faire passer pour des mauvais citoyens à longueur de réunions et accepter que nous ayons raison…. 

J’ai démissionné de ce poste mais je poursuis "la Vigie" avec David et je soutiens pleinement Jean-Yves Raffort dans le poste qu’il a accepté d’occuper à ma place. »



Rendez-vous le 15 juin pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

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