mercredi 1 août 2018

Des délibérations diverses et variées.

Pour cet article, nous faisons un léger retour en arrière pour revenir au conseil municipal du 18 mai. Nous avons déjà évoqué les changements au parc de loisirs et les projets sur le chemin du Praz, mais il nous reste plusieurs sujets à aborder.

Les 2 premières délibérations concernent les relations entre la commune et l’ACCA (l’Association Communale de Chasse Agréée). Un bail de droit de chasse sur les propriétés communales avait été signé en septembre 1999 pour une durée de 18 ans. Pour que les chasseurs puissent sortir leur fusil en septembre prochain, ce bail doit être renouvelé. Une nouvelle version sera donc signée pour une durée, cette fois, de 30 ans. L’association des chasseurs des Contamines devra payer une redevance de 300 euros par an. De plus, ce contrat précise les conditions dans lesquelles les chasseurs doivent pratiquer leur activité sur l’ensemble de la commune.




Une seconde convention est signée entre la commune et les chasseurs pour l’utilisation du local mis à disposition par la commune. En effet, cette association occupe pour son activité une remise de 30 m² située au Nivorin-devant, au croisement entre la route de Nant-Fandraz et celle du Nivorin d’en bas. Ce local est utilisé pour les réunions des chasseurs et pour les opérations de contrôle du gibier. La nouvelle convention est signée pour une période de 12 ans sans aucun loyer. Mais les chasseurs s’engagent en contrepartie à réaliser des travaux de réparation de la toiture de la remise. (Remplacement de chevrons, étanchéité, couverture en tôles, …). Le coût de ces travaux prévus pour le printemps 2019 est estimé à 16 000 euros TTC. Voilà une belle économie pour la commune !!! Les chasseurs sont ainsi certains de pouvoir conserver leur local pour au moins 12 ans. Vu l’importance des travaux, il nous semble que le bail aurait pu s’étendre sur plus d’années ou que la commune aurait pu prendre en charge l’achat des matériaux nécessaires à la réparation. Si dans 12 ans, la commune récupère la remise pour un autre usage, les chasseurs qui auront travaillé pour remettre en état ce local communal n’auront pas été les gagnants de cette opération.




Les délibérations suivantes visent à obtenir des subventions. La première concerne une demande auprès du Conseil Départemental qui a mis en place le Fonds Départemental pour le Développement des Territoires. La commune espère obtenir des aides pour 2 opérations : la modernisation de la voirie communale et les travaux du presbytère. Les sommes sollicitées n’étaient pas indiquées. Espérons qu’elles seront élevées car les besoins pour la voirie communale sont énormes compte-tenu de l’état de certaines routes. En effet aucune réhabilitation n’a été effectuée sur les routes des Contamines depuis 4 ans et demi et la voirie communale est dans un piteux état…. Et là, ce n’est pas la faute des autres…. Mais peut-être que l’argent récolté ne servira qu’à financer la transformation du chemin du Praz, grande priorité du maire et de son équipe. 




Les travaux du presbytère ont enfin été lancés. L’ensemble de la toiture va être refait à neuf mettant ainsi fin aux fuites d’eau dans le grenier du bâtiment et dans les salles du premier étage. Le système de chauffage a été aussi réparé. Mais l’ampleur de ces travaux a été largement réduite par rapport à ce qui était initialement prévu. L’an dernier, le maire annonçait fièrement que la rénovation de ce bâtiment serait un exemple de ce qui pouvait se faire de mieux (reprise de la charpente et de la couverture avec isolation, isolation thermique par extérieur des façades, changement des fenêtres, changement de la chaudière, …). Mais toute la partie « isolation » est passée à la trappe. Les fenêtres actuelles seront conservées. La réfection du toit annoncée s’est transformée en un simple remplacement des chevrons et de la couverture endommagés et en une réparation du système de chauffage. Toutes les subventions espérées ont dû partir ailleurs …. Pourtant, on nous avait affirmé lors de précédents conseils que ces subventions étaient quasiment acquises. Encore des promesses non tenues… Comme la commune ne veut plus emprunter pour réaliser les travaux nécessaires, elle mise sur l’octroi d'aides de la région ou du département. Et quand celles-ci sont refusées, les travaux sont réduits au minimum. Pour information, c’est l’entreprise Roux de Magland qui a obtenu le chantier sur décision du maire.




D’autres subventions sont sollicitées pour la mise aux normes des accessibilités des équipements publics. Nous avons été surpris d’apprendre que le groupe scolaire est concerné par ces mises aux normes. Nous pensions que ce bâtiment récent avait été construit dans le respect des normes en vigueur pour l’accessibilité. Mais nous avons été vite rassurés, il ne s’agit là que d’ajouter quelques panneaux ici et là pour mieux informer les personnes à mobilité réduite ou des éclairages supplémentaires. En revanche le bâtiment de la mairie est loin d’assurer l’accessibilité de tous aux différents services. Une personne handicapée ne peut pas se rendre à l’accueil et encore moins à la salle du conseil municipal. Idem pour une personne avec une poussette. Diverses possibilités existent pourtant et auraient pu être réalisées durant les travaux de l’office du tourisme. Par exemple, les bureaux de la mairie auraient pu être descendus au rez de chaussée du bâtiment communal. Mais d’autres choix ont été faits par l’équipe municipale : la création d’une vaste salle pour Asters. 

Les travaux envisagés avec ces éventuelles subventions doivent permettre de faciliter l’entrée dans le couloir au rez-de-chaussée. Il est vrai que les 3 marches devant la porte représentent un premier obstacle. Une rampe d’accès doit être créée pour permettre de rentrer plus facilement dans le bâtiment. C’est une première étape mais on est très loin du compte. Certes l’affichage public (permis de construire, comptes-rendus de conseils municipaux, annonces diverses, …) sera accessible à tous mais l’accessibilité complète du bâtiment reste un vœu pieux. Ces travaux échoueront sur les épaules de la prochaine équipe municipale.




De la mairie, on passe rapidement à l’office de tourisme, là on nous emmène la délibération suivante. En mai 2015, suite à la création de l’EPIC, une convention d’objectifs était signée entre la commune et cette nouvelle structure de l’Office de Tourisme pour une durée de 3 ans. L’heure est donc venue d’en signer une nouvelle pour la même durée. Cela coïncide avec le changement de directeur. Après la mise à pied du précédent pour une période de 10 mois, l’EPIC est maintenant dirigé par Pascal Favier qui a travaillé précédemment dans les offices de Tourisme de Saint-Gervais et de Passy. Au moins, il connait bien la région !!! 


Pascal Favier,  directeur de l'Office de Tourisme


Avant de nous prononcer sur les objectifs pour les 3 prochaines années, nous avons demandé s’il était possible d’avoir un bilan de la précédente convention de 2015 à 2018. « On vous l’enverra » nous a répondu le maire qui n’avait visiblement pas du tout envie de se pencher sur la gestion passée de l’EPIC. Deux mois plus tard, nous n’avons toujours pas reçu de bilan de la précédente convention. Mais pour tout dire, c’est le contraire qui nous aurait surpris. A de multiples reprises et sur différents sujets, le maire nous a promis de nous faire parvenir des documents complémentaires suite à nos questions. Nous n’avons jamais rien reçu. Ce « on vous l’enverra » est pour Etienne Jacquet une façon de botter en touche !!!

Nous avons lu attentivement cette nouvelle convention. Celle-ci liste les missions de l’EPIC pour les prochaines années. Au regard des 3 années passées, on ne peut que s’interroger sur l’intérêt d’un tel document rempli de belles intentions qui finalement sont très peu suivies. Sur plusieurs pages, on retrouve toutes les missions que peut avoir un office de tourisme : offrir une information adaptée à la demande, assurer une mise à jour régulière des documents, renforcer le désir de découverte chez le visiteur, développer la consommation touristique sur le territoire, … . 

Tout cela est bien beau mais aucun outil n’est mis en place pour savoir en fin de période si ces belles intentions ont été réalisées ou non. Aucun contrôle régulier n’est prévu pour vérifier si l’importante subvention accordée par la mairie est correctement utilisée et si les actions mises en place répondent aux objectifs attendus. On est dans l’opacité la plus totale. A quoi sert de créer des conventions si aucun retour n’est effectué. Si on ne discute pas des erreurs ou des réussites ? Pourtant la mairie exige des résultats de la part des associations locales subventionnées. Si elles ne répondent pas aux exigences elles sont punies et ne reçoivent pas leurs subsides. On le voit : l’équipe municipale a des exigences drastiques pour certains mais s’accorde des libertés incroyables. On est toujours dans le deux poids deux mesures. 




Les mêmes objectifs étaient listés en 2015 et on peut constater qu’ils n’ont pas été atteints. On peut s’étonner qu’aucune obligation supplémentaire n’ait été ajoutée pour éviter que les dérapages financiers que l’on a connus ne se reproduisent. On aurait pu espérer voir l’apparition de contrôles plus strictes sur les comptes de l’EPIC ou des modifications du mode de gestion. Mais non, on continue comme si rien ne s’était passé, comme si le déficit de 900 000 euros cumulés n’existait pas.

Un autre point a retenu notre attention. Ce document précise « qu’il est demandé à l’EPIC Contamines Tourisme de mettre en œuvre une stratégie de promotion axée autour de la cible de la clientèle principale : la famille et le produit : la nature et l’environnement ».

Que la famille soit la cible principale de notre station n’est pas une surprise, elle l’est depuis des décennies. Cela se retrouve dans quasiment toutes les stations de sports d’hiver à quelques exceptions près. En revanche, on peut s’étonner que le « produit » proposé par les Contamines soit « la nature et l’environnement ». Où sont passés les idées de montagne, neige, ski, village, Mont-Blanc ? « Cela est présent dans la nature et l’environnement » nous a répondu la maire. Oui mais la mer, la campagne rentrent aussi dans la notion de nature et d’environnement !!! Voilà 2 mots qui veulent tout dire et rien dire à la fois et ils sont utilisés pour définir la stratégie des Contamines comme pour n’importe quel autre lieu touristique. On aura « Les Contamines-Montjoie : la nature et l’environnement » comme on aurait « La baie de Somme : la nature et l’environnement » ou « Les Cévennes : la nature et l’environnement ».


La baie de Somme : nature et environnement


Utiliser ces 2 mots pour définir le positionnement de notre station est une hérésie. Si encore on avait « La montagne et l’environnement » ou « La neige, le ski et la nature », ce serait tout à fait compréhensible. Tous les mots qui définissent les Contamines que nous connaissons ont été effacés au profit de « Nature et Environnement ». D’ailleurs il faudra nous expliquer l’intérêt d’utiliser 2 mots exprimant la même chose. 

Il est vrai que notre commune a la chance de bénéficier de la présence d’une réserve naturelle exceptionnelle mais il ne faut pas oublier que le tourisme s’est développé et continue à exister grâce à la neige, au ski et tout ce qui est lié. Si notre village est devenu une station qui compte, c’est principalement grâce à la qualité de son domaine skiable situé au cœur d’un site remarquable. L’oublier est une grave erreur. Même s’il est nécessaire de diversifier l’offre de loisirs à notre clientèle, la première raison qui fait venir les touristes aux Contamines est la neige et les sports de montagne.




De plus, l’utilisation de ses 2 mots « Nature et environnement » est presque risible au regard des actions de l’équipe municipale depuis 4 ans. Où sont les actions pour la nature et l’environnement ? On les cherche… On trouve plutôt la volonté de construire des immeubles de 21 mètres de haut qui viennent masquer les paysages, la priorité donnée aux voitures face aux piétons à de multiples endroits, le projet de mettre un revêtement sur le chemin du Praz pour des raisons incompréhensibles, la disparition temporaire de la gratuité des navettes, la velléité en début de mandat de créer un zoo à Notre-Dame de la Gorge… La politique municipale n’a jamais été portée sur l’environnement…. Ni sur la préservation des lieux fragiles ou remarquables. L’air du temps impose de se tourner vers des politiques environnementales sérieuses et protectrices, alors que rien de tout cela n'est mis en oeuvre depuis 4 ans. Mais ce n’est pas la première fois, et sans doute pas la dernière, que les actes sont en totale contradiction avec les paroles. 


Lydie Roch-Dupland et David Mermoud


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