lundi 24 novembre 2014

Le public reste, les élus sortent

Comme nous vous l’annoncions dans notre dernier article, le conseil municipal se réunissait ce mardi 18 novembre. Comme David ne pouvait pas être présent, Lydie a eu la charge de représenter seule notre liste. Voici son compte-rendu de cette réunion brève mais agitée.
 
 



Après avoir demandé s’il y a des questions sur le compte-rendu du dernier conseil, le maire ouvre la séance. Le premier point à l’ordre du jour vise la création d’une délégation de service public pour le centre équestre, j’informe l’ensemble du conseil que je m’abstiens de voter pour ce sujet puisqu’il concerne un membre de ma famille. Les points suivants s’enchaînent rapidement. Je suis étonnée de voir que mes collègues conseillers ne posent aucune question parce que moi, même après une réunion préparatoire, j’ai  encore besoin d’éclaircissements. Ils doivent comprendre toutes les formulations du premier coup !!! J’interroge le maire sur pratiquement chaque sujet pour être certaine d’avoir bien compris et pour que le public présent puisse avoir le maximum d’informations.

En effet, lorsqu’il est noté qu’un des objectifs du PLU sera de « mener une réflexion sur l’aménagement de la traversée du village, avec un travail dans l’épaisseur permettant de recréer des connexions piétonnes », je ne comprends pas. Du coup, je suis obligée d’interrompre le maire pour avoir des éclaircissements,  puisqu’il n’a jamais le souci de savoir si les conseillers ont des questions à poser. Il s’agit, en fait, de créer des chemins parallèles sur différents niveaux ou perpendiculaires à l’axe routier principal. La future création du  PLU (Plan Local d’Urbanisme), qui remplacera l’actuel Plan d’Occupation des Sols, est rapidement évoquée. Vu l’importance de ce sujet pour l’avenir de la commune, des explications sur la réflexion de l’équipe municipale auraient été bienvenues ; nous devons nous contenter d’une lecture rapide du texte.

Une chose me parait étonnante : sur les documents envoyés la semaine dernière aux conseillers pour préparer cette réunion,  il est déjà inscrit que les délibérations ont été prises à l’unanimité, avant donc que le vote ne soit effectué. Le maire parait aussi surpris que moi lorsque je lui fais remarquer cette anomalie. Comment peut-on anticiper les résultats des votes du Conseil Municipal à l’avance ?

Ensuite, nous apprenons que le bureau de poste sera ouvert 2 demi-journées de plus cet hiver. Cela est accordé par la Poste en contrepartie de l’engagement de la commune d’ouvrir une agence postale à partir du 1er juillet 2015. Puisqu’à cinq semaines seulement de l’hiver on ne sait pas nous dire quelles matinées seront ouvertes, je ne juge pas utile de demander des informations complémentaires sur cette future agence postale.


 

Le point suivant concerne le personnel communal. Nous votons pour créer un poste en vue du remplacement de Joséphine Buisson qui travaillait comme cuisinière à la cantine scolaire et comme adjoint technique territoriale auprès des enfants de l’école pour les activités périscolaires. Elle suit son mari Michel, qui, comme nous l’avons indiqué dans un précédent article a quitté son poste à l’Office de Tourisme. Nous allons profondément regretter son départ et surtout nos enfants qui l’adorent. Joséphine va laisser un véritable vide dans notre commune : elle s’affairait également, sans compter de son temps, comme bénévole sur de multiples animations. Son accent irlandais, sa Fiat bleue décapotable et surtout sa bonne humeur et son sourire vont désormais illuminer Pralognan-la-Vanoise à notre grand désespoir….Un poste de directeur de la garderie est à pourvoir en remplacement de l’ancienne directrice Christelle Bouvard, si chère aux cœurs de nos petits et qui, elle, a choisit Megève pour poursuivre sa carrière.

La dernière délibération concerne le  poste de Directeur des Services Techniques.  Celui-ci sera enfin pourvu à partir du 1er février 2015 par une personne venant du secteur privé, aucune candidature n’ayant été retenue parmi les personnes rencontrées issues du secteur public.  Ce poste est vacant depuis la mi-juillet, date du départ de Laurent Grandjacques. Sept mois sans directeur des services techniques, c’est long pour une commune !!!  J’espère que cette personne trouvera rapidement ses marques dans cette fonction.

Avant de lever la séance, le maire informe le conseil de sa décision valant délibération de «la signature d’un bail commercial dérogatoire d’une durée de 24 mois….pour l’occupation du domaine public au lieu-dit « La Balme »…. moyennant un loyer annuel de 18 000 euros ». Parmi les chalets situés en altitude, certains ont été construits en totalité ou partiellement sur du terrain communal. Cela date de plus de cent ans, voire beaucoup plus, et il est difficile de savoir quels accords écrits ou verbaux avaient été conclus à l’époque. Cette situation n’est pas propre à notre commune et se retrouve dans plusieurs alpages de la région. Les années sont passées et ces situations d’occupation du domaine communal sans compensation n’ont jamais été régularisées par les municipalités successives. Nous pensons que cela doit être fait dans l’avenir mais dans les mêmes conditions pour toutes les personnes concernées, en leur laissant le temps de s’organiser financièrement et non pas dans l’urgence ou sous la contrainte. Pour certains, des échanges de terrains sont sûrement envisageables. Cette régularisation ne peut pas se faire comme si ces bâtiments avaient été construits tout récemment  et ne doit surtout pas mettre en péril des activités professionnelles ou aboutir à la vente de propriétés appartenant à des familles depuis plusieurs générations. Une mairie doit faire respecter la loi sans pour autant mettre le couteau sous la gorge de ses administrés.

J’interroge le maire sur le montant du loyer qui me semble excessif, pour savoir s’il s’est appuyé sur une grille quelconque pour le fixer. Il me répond qu’il s’agit d’une négociation commerciale.  Une négociation ? Cela veut-il dire que toutes les personnes concernées devront venir négocier avec le maire ? Le montant des loyers sera-t-il fixé en fonction du talent de négociateur de chacun ?  Drôle de façon de faire et d’assurer l’équité entre tous les administrés !!! Est-ce vraiment légal ? A l’avenir, pourrons-nous venir négocier nos impôts locaux et nos factures d’eau avec le maire ?

 

En tous cas, j’en déduis que notre édile a établi le tarif qu’il souhaitait. Je ne comprends pas cette rapidité que je juge violente. J’en fais part en ajoutant qu’on aurait pu proposer une vente sur la base du tarif des domaines. On me répond que «  le temps qu’on négocie la vente, on ne rentre pas d’argent ». Depuis plusieurs mois, l’équipe municipale répète à qui veut l’entendre que la commune est en situation de grave crise financière. Cela est faux, le risque de mise sous tutelle est largement derrière nous.  Nous développerons ce sujet dans un prochain article.

La séance est levée à 20h30. J’interviens à nouveau pour signaler que je suis très déçue de ne pas trouver l’adresse de notre blog de «  la Vigie du conseil » sur le site de la mairie. J’avais aussi récemment demandé à Marie-Noëlle  Laverton l’autorisation d’utiliser la photocopieuse de la mairie afin de pouvoir diffuser nos textes aux personnes qui n’ont pas internet. Sans réponse, je réitère ma demande.  « Un blog n’a pas vocation à être publié » m’explique-t-on. Le maire renchérit avec ironie «  si on commence à copier tous les blogs…». Je rappelle alors que si nous avions été conviés à participer au bulletin municipal comme cela se fait dans d’autres communes, nous n’aurions peut-être pas ressenti le besoin de créer ce blog.

 

Le maire demande alors au public de sortir afin de continuer la réunion à huis clos. Je refuse de participer à cette réunion à huis clos étant donné que la séance vient d’être levée. Je me prépare à quitter la salle. Certaines personnes du public se rebellent alors sur ce terme de « huis clos »  et interpellent le maire et ses conseillers, sans réponses bien sûr…. Quelques remarques sur le ton de la dérision sont lâchées du côté des élus. Face à cette absence de réponse, la quasi-totalité des personnes présentes refuse de quitter la salle. Et c’est finalement  le maire et ses conseillers qui sortent rapidement de la salle, applaudis par le public qui souhaite sans doute les féliciter de ce mutisme et de cette détermination à ne pas vouloir répondre aux préoccupations des habitants des Contamines. Thierry Mirabaud se permet même d’éteindre la lumière en sortant, indiquant ainsi le peu de considération qu’il a pour les administrés qui tentent de prendre la parole. La Marianne reçue récemment par les Contaminards a été entachée ce soir…..

Je reste devant la mairie avec plusieurs personnes du public pour nous remettre de nos émotions. Quelques minutes plus tard les conseillers et le maire sortent de la mairie et se dirigent rapidement vers leur voiture. L’un d’eux, François Bosson fait demi-tour afin de répondre très gentiment  aux personnes restées là. Nous remarquons qu’un autre conseiller s’est posté en observation, quelques instants, comme s’il s’attendait à un lynchage. Mais l’attente de ces personnes est simplement d’avoir la possibilité de s’exprimer, d’avoir des réponses et non pas de « bouffer du conseiller". Cette cordialité après l’ironie et la mauvaise volonté est très appréciée. Merci à François Bosson pour ce pas vers les administrés.

 

Nous ne comprenons vraiment pas cette obstination du maire et de son équipe à refuser de donner la parole au public. Où est le problème ? Est-ce vraiment si difficile de donner quelques précisions, quelques explications sur les décisions prises ? Les nombreuses rumeurs qui circulent à cause de ce mutisme seraient ainsi stoppées et le village retrouverait une certaine sérénité.


A bientôt pour de nouvelles infos.
 
 
Lydie Roch-Dupland et David Mermoud
 


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