lundi 18 mai 2015

On efface tout et on recommence.

Nous reprenons notre compte-rendu du conseil municipal du 28 Avril, en nous concentrant cette fois-ci sur les questions financières. Nous pensions que ce dossier était clos étant donné que le vote du budget 2015 et des subventions aux associations du village avaient été abordés au mois de mars. Mais il faut croire que cela n’avait pas été préparé suffisamment puisque nous avons dû apporter d’importantes modifications dans les montants précédemment votés.



Cette partie sur les finances communales a débuté par le vote du "reprofilage des emprunts" de la commune auprès de la Caisse d’Epargne.  Au fil des décennies, notre commune a souscrit des prêts pour financer ses investissements. Au total, on compte 16 prêts différents. L’équipe municipale a négocié avec la Caisse d’Epargne pour revoir le paiement de 13 de ces prêts. La décision prise a été d’étaler sur 20 ans au lieu de 12 ans le remboursement de la somme due. Ainsi chaque année, la commune devra rembourser 210 000 euros au lieu de 371 000 euros. 

Cette opération a l’avantage d’augmenter la capacité annuelle d’investissement de la commune mais cet étalement du paiement prolonge la période pendant laquelle cette charge pèsera sur les finances de la commune, rendant le lancement d’investissements importants plus compliqué. En fait, le maire et son équipe reportent sur les prochaines municipalités le remboursement des sommes qu’ils auraient dû gérer pendant ce mandat. Voilà une solution cavalière pour financer les projets actuels. « Après nous le déluge ! » semble être devenu le leitmotiv.  Cette décision est d’autant plus paradoxale quand on sait que dans quelques années, notre commune devra assumer les remboursements de l’emprunt toxique qui pèseront lourdement sur nos finances. Cet étalement du paiement de notre dette ne viendra pas arranger les choses, au contraire.



Compte-tenu de cette modification, le budget principal est donc à revoir, la commune disposant maintenant d’une recette supplémentaire. Parmi les importantes modifications, on note une somme de 176 000 euros pour les travaux de la mairie et de la patinoire. Rappelez-vous, lors du conseil du mois de mars, nous avons été surpris que ces investissements soient systématiquement estimés à 200 000 euros.  Ces sommes apparaissent aujourd’hui comme totalement approximatives étant donné qu’elles sont largement revues à la hausse. Ajouter 176 000 euros pour des travaux estimés à 400 000 euros, c’est loin d’être négligeable. Mais comment a été préparé le budget 2015 ? Espérons que toutes les autres dépenses votées en mars ne vont pas augmenter elles aussi de 45% !!!



Du coup, de nombreuses questions se posent : pourquoi rassembler dans un seul montant, deux investissements totalement différents ? Combien pour la mairie ? Combien pour la patinoire ? Et bien sûr nous n’avons eu aucune précision sur les raisons de ces hausses de budget. Quels investissements supplémentaires ont été ajoutés ? Quelles seront les conséquences pour les délais des travaux ? Nous aurions apprécié avoir un minimum d’informations. A priori, il faudra s’habituer à naviguer à l’aveugle pendant cette mandature…..

Cette partie sur les comptes de la commune s’est achevée par le vote des subventions aux associations. En mars, une somme de 217 710 euros avait été votée. Mais un mois plus tard, on efface tout et on recommence. Déjà le total a diminué de 10 500 euros. Qu’adviendra-t-il de cette somme ? A qui bénéficiera-t-elle ? Impossible de le savoir. Alain Musard a conclu ce conseil par une évocation de la situation au Népal. Ne pourrait-on pas concrétiser ces quelques mots par un don d’une partie de cette somme ?

En examinant le détail des sommes accordées, nous réalisons que les associations sportives subissent une baisse des crédits : le total passant de 41 500 euros à 29 500 euros. Le ski-club se retrouve avec une subvention largement réduite.  Nous nous souvenons que lors de l’assemblée générale de cette association, les adjoints au maire, Thierry Mirabaud et Anne-Sophie Gut avaient informé les membres du ski-club qu’une subvention de 28 000 euros serait accordée. Ce montant a été confirmé début avril par les services de la mairie. 



Mais lors du conseil municipal, le montant est descendu à 21 000 euros. Interrogé sur ce point, le maire a indiqué que le versement de la différence est conditionné à l’éventuelle reprise de l’exploitation du stade de biathlon par le ski club. Pourtant, les responsables du ski club ont déjà signifié leur refus de gérer cet équipement sportif.  Le budget 2015 du ski- club a été élaboré sur la base des 28 000 euros. Une partie importante des dépenses a déjà été engagée. Cette association incontournable de notre village se retrouve aujourd’hui dans une situation plus que délicate. Ses responsables vont devoir trouver une solution pour financer les activités sportives jusqu’à l’hiver prochain. Il ont sans doute compris que désormais, ils ne devront plus se fier à une parole donnée, les décisions annoncées pouvant être sans cesse remises en cause.

D’autres vont devoir aussi se serrer la ceinture : ce sont les agriculteurs des Contamines qui jusqu’à présent recevaient une aide financière de la commune, liée au nombre d’animaux possédés. Cette  subvention municipale avait été mise en place dans les années 80. Elle a été purement et simplement supprimée, le maire et son équipe préférant « constituer une cagnotte » pour une aide à l’éventuelle installation d’un jeune agriculteur.  Cette suppression nous choque car elle concerne un secteur de notre économie qui a besoin d’être aidé et non pas pénalisé. Il ne reste aux Contamines qu’une poignée d’agriculteurs qui doivent faire face aux difficultés liées à l’exploitation en montagne. Cette subvention était la seule action de la commune envers ces professionnels. On peut vouloir aider les futurs exploitants agricoles, mais il faut déjà s’assurer que ceux qui existent encore vont pouvoir poursuivre leur activité.



Nous ne pouvions pas terminer cet examen des subventions aux associations sans évoquer le cas de celle des amis de la Réserve Naturelle. Rappel des faits : en Février 2014, la précédente municipalité avait accordé pour 2014 une subvention de 6 500 euros. Ce versement a été bloqué par l’équipe actuelle, mettant en péril l’existence de cette association dont la fermeture de la salle d’exposition était annoncée. 

Nous avons questionné le maire sur l’absence des Amis de la Réserve dans la liste des subventions. Nous avons alors appris que la subvention 2014 venait juste d’être versée, le mandat ayant été signé quelques jours avant ce conseil. Nous nous réjouissons que cela soit enfin fait mais que ce fût long et difficile. Nous ne savons pas ce qui a poussé le maire a accorder finalement cette aide. Il faut savoir qu’encore dernièrement, celui-ci conditionnait le versement de la somme à un rapprochement entre l’association et ASTER. Peut-être a-t-il craint l’action devant le Tribunal Administratif que les Amis de la Réserve menaçaient d’entreprendre ? Ou alors, a-t-il pris conscience de son obligation de payer cette somme votée avant son arrivée aux affaires, assumant ainsi les responsabilités induites par la place qu'il occupe?



Mais cette rentrée d’argent ne fait que repousser de quelques mois l’échéance pour l’association des amis de la Réserve. Aucune somme n’est prévue pour elle cette année. Les responsables de l'association n'ont même pas eu le droit au formulaire de demande de subvention. La salle d’exposition pourra ouvrir cet été mais son avenir est largement compromis. Elle ne fait pas partie des projets de la majorité municipale : l’association n’a jamais été citée dans la présentation de la future maison de la réserve à Notre-Dame de la Gorge. Sans doute, nos responsables estiment que l’association aura disparue d’ici là.



Les associations du village se répartissent désormais en 2 catégories : les bons élèves et les autres. Les subventions sont réservées aux associations qui répondent aux attentes de l’équipe municipale et dont l’action plait au maire et à ses conseillers. Celles qui ne rentrent pas dans le moule risquent de connaître des années difficiles. « Les subventions aux associations ne sont pas une obligation », a répété le maire. Effectivement, ce n’est pas une obligation, mais à nos yeux, c’est un devoir pour une commune de soutenir le tissu associatif et par là entretenir le bénévolat. Cela est indispensable pour maintenir la cohésion sociale et le dynamisme du village.




A bientôt pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

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